A la mi-temps du match IZK-Raja, retransmis par 2M, le journaliste présent à Khémisset a débordé sur la seule retransmission du match pour donner un large commentaire avec images et séquences de buts de tous les matches de la veille, ceux joués samedi et même celui de vendredi (Wydad-Tétouan). Jusque-là, rien à dire, sauf que notre confrère a cru bon d'évoquer le forfait annoncé du Kawkab qui, a-t-il dit, « va se retirer du championnat parce qu'il se sent ciblé par les arbitres et victime d'une sorte de complot ». Le journaliste a asséné cela, tranquillement, sans réagir, sans donner un avis autorisé, professionnel sur cette décision. On aurait même dit qu'il la reprenait à son compte, et qu'il cautionnait la scandaleuse décision du comité du Kawkab. Oui scandaleuse, car quand on fait partie d'une compétition, et qu'on en a accepté les règles, on ne s'amuse pas à faire du chantage pour un oui ou pour un non, surtout quand on dénonce les erreurs d'arbitrage. La déclaration du Kawkab, de ses actuels responsables plutôt, est aussi irréfléchie que l'action dont s'est rendu coupable le Wydad face aux caméras de 2M. Et dimanche dernier, voir un journaliste chevronné de la chaîne appuyer sans sourciller le communiqué du Kawkab en lui donnant un maximum de publicité, cela faisait désordre. Si à cause d'erreurs d'arbitrage, ou supposés tels, les clubs se retiraient du championnat, la compétition ne durerait pas 2 mois,.. et la S.N.R.T n'aurait plus de rubrique foot dans sa programmation. D'ailleurs ni la SNRT, ni aucune autre TV au monde, ne passera de foot vu que les arbitres se trompent sur tous les terrains de la planète, et même en Coupe du Monde. On ne dira pas à notre confrère de cesser de faire du copinage déplacé, ni même au comité du Kawkab d'être aussi fair-play que l'a été l'Irlande qui a perdu les milliards d'un mondial pour erreur d'arbitrage, mais on martèlera que le professionnalisme du sport marocain ne se fera pas sans que tout le monde n'y mette du sien. Mohamed Belmahi, maître Mohamed Belmahi, mériterait le titre de dirigeant sportif de l'année. Son dynamisme bien connu, sa disponibilité, et le courage de ses idées, ont permis de ressusciter le cyclisme national. Outre un Tour du Maroc qui a traversé des villes et régions jamais « visitées » par les 2 roues auparavant, voilà que c'est un coureur cycliste, qui rafle au nez et à la barbe des footballeurs, et athlètes le titre de meilleur sportif de l'année. Du plus vu depuis Nejjari, c'est-à-dire depuis plus de 30 ans. Belle leçon donnée par l'ami Belmahi qui démontre que lorsqu'on veut, on peut. Et sans que l'on ait des moyens exorbitants. Coup de chapeau à une fédération chère à notre ami Abdellatif Chraïbi. On parle beaucoup des contrats programmes entre ministère de tutelle et fédérations sportives. C'est bien tout ça, mais il faudrait raison garder et ne pas trop penser que l'implication plus forte du ministère amènerait automatiquement des résultats. Il faut absolument que les clubs s'investissent dans l'action et cessent de s'abriter derrière le sempiternel refrain du manque de moyens. Le RUC, par la voix de sa présidente Chafika Bencherki s'est très bien manifesté à ce sujet (voir notre édition d'hier). Cette grande dame du sport qui s'est investie, depuis toujours, dans la formation des générations a bien compris l'opportunité historique qui se présente à un sport où, hélas, bien souvent les parents dépassés par le talent de leur progéniture se transforment en mendiants… Oui, vite, mobilisons toutes les forces du tennis pour avoir des champions de dimension mondiale. Le Maroc en a toujours eu de Chadli à Mounir Laârej en passant par Laâroussi, Limina, Saber, Chakhrouni Arafat et tant d'autres. On souhaitera que les cauchemars vécus par Bahia Mouhtassine épargnent Fatem Zahra Lallami et que nos espoirs se transforment en stars planétaires. A grand tapage de communiqués, le ministre Belkhayat a remis un chèque de 5 millions de dirhams à la FRMT de Fayçal Laâraïchi. Sans rappeler que ce dernier, avec sa casquette de patron de la SNRT, fait rentrer beaucoup d'argent dans les caisses fédérales et des clubs, disons simplement que le seul Roger Federer donne un milliard de centimes chaque saison pour la promotion du tennis suisse. Et cela, il le prélève de ses gains. Ayons des champions qui gagnent et tout le pays en profitera. Voilà la voie et voilà le but de toute action. On savait Monsieur le président du CIO assez maladroit. Il y a deux ans à Pékin, il critiquait Ulsain Bolt qu'il trouvait trop exhubèrant et ayant tendance à humilier ses adversaires. Rogge qui n'avait jamais rien dit sur les athlètes américains avait voulu se faire les dents sur le Jamaïcain. Sans aucun résultat, puisque la gestuelle de Bolt, après chaque victoire, est devenu un « must » mondial récupéré par ses sponsors. Les sponsors qui font vivre le CIO. Mais Rogge n'a pas retenu la leçon, là, il s'est cru autorisé à reprocher à Tiger Woods sa conduite extra-conjugale. C'est presque de l'intrusion dans la vie privée, ça. On pensait que les dirigeants de grosses fédérations devaient juste s'en tenir à ce qui se passe sur les pistes et les champs de jeu sans s'immiscer dans l'extra-sportif. Sinon, on n'en finirait pas… Se rappelle-t-on que le patron de la Formule 1, piégé sur internet dans des postures loin de la morale avait déclaré à tous les accusateurs que cela « relevait du privé » et à l'époque aucun des gros pontes n'avait exprimé quoi que ce soit et le fautif avait sauvegardé son poste. Aujourd'hui que le président du CIO mette son grain de sel dans l'avalanche qui tombe sur Tiger Woods, ne manque pas de surprendre alors que le golf ne sera olympique qu'en… 2016. Autant dire que M. Rogger a le temps d'attendre… et qu'il a perdu une occasion de se taire.