Ces derniers temps se multiplient les cérémonies pour rendre hommage à certains sportifs qui méritent tous reconnaissance et considération, il est vrai. Concernant l'Oriental dont nous sommes originaires, point de nouvelle à propos de ce genre d'événement. Afin de combler cette lacune, nous allons vous entretenir d'un dirigeant de la première heure du football en particulier à Oujda. Ce cas concerne le dernier survivant (à qui nous souhaitons bonheur et santé) parmi ceux qui ont créé le club du Mouloudia d'Oujda le 1er mars 1945, soit un an ou précisément quatorze mois après le Manifeste de l'Indépendance du 11 janvier 1944, signé et présenté par d'éminentes personnalités parmi lesquelles El Hadj Larbi Sinaceur de la ville d'Oujda. C'est dire l'effet et les conséquences de la présentation de ce manifeste dont notre pays fête l'anniversaire chaque année. Durant cette époque, seul le club de l'USO animé par la résidence du protectorat, dominait la scène sportive dans tout l'Oriental. Encouragés par cet événement et animés par un sentiment national, un groupe de nationalistes oujdis parmi lesquels Kada Zaïre Omar, Mohamed Bel Abbès, Abdelkader Jadarmi, Mohamed Nejjar, Zaïd Ramdane et d'autres encore dont nous n'avons trouvé trace en raison de l'absence des archives. Nous venons de citer en dernier lieu Zaïd Ramdane dont il est question dans ces colonnes. Il fut parmi ceux qui ont contribué à la naissance du MCO, afin de contrecarrer la propagande l'USO dont un nombre réduit de nationaux en faisaient partie, car durant cette époque les Marocains n'avaient pas le droit de présider des associations. Qu'à cela ne tienne, le comité fut constitué sans toutefois désigner le président. M. Zaïd Ramdane fut nommé secrétaire général du Mouloudia. Il fut donc le premier à occuper ce poste et relayé par la suite par M. Moulay Korich autre géant de la scène sportive à Oujda. M. Zaïd Ramdane, un Oujdi pure souche âgé aujourd'hui de plus de quatre vingt dix ans, vit retirer à Casablanca parmi les siens. Il reconnaît ceux qui s'adressent à lui, mais parle peu. Dès que vous prononcez à son écoute le mot Mouloudia, il sourit et ses yeux s'ouvrent allégrement. En bref, voilà un cas que les sportifs oujdis si oujdis existent encore doivent honorer en organisant un rassemblement à son souvenir. C'est largement mérité et cette réunion risque de stimuler la génération d'aujourd'hui qui ignore de nombreux sujets, ne serait-ce que dans le domaine sportif. M. Zaïd Ramdane dont le frère était un joueur de l'ancienne époque du MCO, mérite beaucoup de respect et de considération. Oui, il faut présenter théoriquement ce grand monsieur qui était dans le privé inspecteur des impôts et qui a eu le mérite de contribuer à la création d'un club qui a joué les premiers rôles dans le championnat et surtout la Coupe du Trône durant les premières années de notre indépendance. M. Zaïd Ramdane était un homme correct et jovial. Les règles du football étaient son domaine fort. Ceux qui le connaissent hélas aujourd'hui ne sont plus nombreux et c'est pourquoi il faut rappeler son souvenir dans une ambiance joyeuse pour que son exemple soit suivi.