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Les circonstances de la naissance du Mouloudia d'Oujda en 1948
Un club, une identité...
Publié dans L'opinion le 31 - 08 - 2009

La page sportive de votre journal préféré réserve ces derniers jours ses colonnes à l'Histoire brève d'un certain nombre de clubs marocains. Aujourd'hui nous évoquons en quelques lignes les conditions de la création du Mouloudia d'Oujda. Il nous a été permis, suite à nos investigations et autres recherches de confirmer la date de la naissance en 1946 du MCO, par une poignée de nationalistes oujdis que plus personne, hélas, ne pense à saisir une occasion pour honorer leur mémoire. Durant cette époque le protectorat français gouvernait le Maroc. A la tête de chaque ville, il y avait un chef de région qui veillait au régime du protectorat. Les Marocains que nous sommes n'avaient pas le droit de créer des associations à eux seuls. Pour ne pas évoquer d'autres entraves limitons-nous au domaine sportif. L'un des premiers clubs créé à Oujda s'appelle l'USO qui existe encore aujourd'hui mais presque effacé. Ce club était réservé aux Français. Les nationaux étaient relégués au second plan. Ce fut l'une des erreurs des envahisseurs qui a coûté leur perte. Devant une telle attitude rétrograde, discriminatoire et honteuse, une poignée de nationalistes oujdis tels Zaïd Ramdane aujourd'hui âgé de plus de 90 ans et qui vit retiré à Casablanca, Kada Zaïr Omar, Mohamed Bel Abbès tous deux premiers transitaires arabes de la ville, Mohamed Nejjar, maître menuisier, Abdelkader Jadarmi, marchand de cycle, pour ne citer que ces derniers héros de la résistance au colonialisme et qui ne sont plus de ce monde.
C'est dans le bureau de transit situé à la rue Sidi Brahim face au cinéma Vox que fut tenue la première réunion devant décider de la création du club Mouloudia afin de rivaliser avec l'USO qui pratiquait le football. Bien entendu, les nationaux y étaient marginalisés. Cette réunion était secrète, car durant cette époque les Marocains chez eux n'avaient pas le droit de se réunir sans autorisation préalable. C'est ainsi que le premier comité fut constitué sans nommer un président de peur d'être incarcéré et voué à l'échec cette création. Le lendemain ces courageux nationalistes animés par l'esprit de la fameuse lettre du 11 janvier 1944 adressée à la France par un certain nombre de personnalités nationalistes dont faisait partie El Haj Larbi Sinaceur qui résidait à Derb Sania à côté du marabout Sidi Ahmed Tounsi, étaient reçus par le chef de la région, un certain Brunel à qui ils ont remis les statuts de la nouvelle formation du MCO.
Celui-ci étonné de n'avoir pu relever le nom d'aucun européen leur ordonna que d'après les règlements de l'occupation il faut désigner un français à la tête du groupe. Alors là, ces fameux dirigeants étaient vraiment dans l'embarras. Quelqu'un parmi eux, - seul le bon Dieu se rappelle de son nom - proposa un certain Bencheikh, un notaire algérien qui était considéré par la loi française comme citoyen français. En réalité, il n'y avait pas plus farouche résistant à l'occupation que celui qui vient d'être proposé et qui était fiché par les renseignements. Quelques jours après de retour chez le chef de région, on lui a remis la liste avec M. Bencheikh comme premier du Mouloudia d'Oujda.
Le chef de région avec un sourire narquois accepte la liste proposée et c'est ainsi que fut constitué le premier comité du club. A signaler que le défunt Ben Cheikh était loin du monde de football et bien entendu il accepta la supercherie.
Le début de la compétition
Il existait dorénavant deux clubs fanions en ville, l'USO et le MCO. Le Sporting Club, l'ASPTT et l'USCHO n'avaient pas de grandes ambitions, seuls les deux premiers nommés luttaient pour accéder à la première division en 1948. Nous étions très jeune et nous ne pouvions-vous décrire la concurrence entre l'USO et le Mouloudia et c'est ainsi que lors d'une rencontre décisive du championnat que ce dernier remporta le match par un but à zéro, ce qui a permis au MCO d'accéder en première division en 1948.
Il intégra le groupe du WAC, USM, SAM, RAC, SM, Sporting de Mazagan, OM, USDM, etc. Le FUS une saison après rejoigna cette entité. Ce club rbati fut aussi constitué par un groupe de nationalistes, ce qui fait en somme que trois équipes seulement étaient composées uniquement par des nationaux joueurs et dirigeants en Nationale I.
Nous avons essayé tardivement de faire parler les Kada Zaïr Omar, un homme pondéré, courtois et sérieux, Mohamed Bel Abbes possédant les mêmes qualités que le premier nommé ainsi que Zaïd Ramdane, ancien inspecteur des impôts, mais hélas le temps les avait déjà usés. Ils se sont tous les trois excusés de ne pouvoir citer tous les détails de l'événement en question.
Par la suite, trois éléments qui faisaient partie de l'USO ont regagné les rangs du Mouloudia. Le premier, tenez-vous bien, était Mustapha Belhachemi comme joueur, suivi par El Ouassini un arrière gauche redoutable et El El Mnouar Nejjar, un chargé de matériel. Contrairement à ce qui a été rapporté par erreur, M. Belhachemi n'est pas parmi ceux qu'on cite comme fondateur.
Après M. Bencheikh, c'est au tour de M. Sebti Abdellatif un grand commerçant qui assura la relève.
Puis ce fut le tour du Dr Abdeslam Haddam, qui succéda à M. Sebti. Le quatrième président qui marqua le Mouloudia par son emprunt est bien Mustapha Belhachemi. Toutes ces personnalités dont nous saluons la mémoire se sont sacrifiés pour la ville d'Oujda. Qu'ils reposent en paix.
Conclusion
Aujourd'hui, lorsque vous essayez de faire la comparaison entre les hommes qui ont fait démarrer le club oujdi et ceux qui soi-disant assument la marche de l'équipe en ce moment, vous risquez de perdre la raison.
Je pèse bien mes mots. C'est dire que le MCO souffre le martyr en raison de quelqu'un qui s'entête à la trésorerie et la présidence du club. Le sieur Lahmami dit : «Ghoufal» a réussi par le passé d'induire plusieurs mordus de football en erreur.
Il a pu éliminer les uns après les autres pour pouvoir nommer son gendre comme secrétaire général et quelques éléments du service du Trésor de la ville, ses anciens collègues du travail comme adhérents, des béni-oui-oui par excellence.
Tel est le sort du Mouloudia aujourd'hui et personne parmi qui de droit n'a encore osé intervenir pour mettre fin au massacre que subit le MCO depuis dix ans au cours desquels il a connu deux descentes aux enfers.
Nous ne savons pas si le nouveau président de la FRMF est au courant de ce massacre.
En attendant, tout l'Oriental reste privé du football de la nationale Une. Durant cette saison, le MCO connaîtra d'autres difficultés et il faut s'attendre au pire.


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