Le journal «Akhbar Al Yaoum» a publié en «Une», mardi dernier, un article sous le titre: «Benkirane expérimente la dissuasion par le biais des dossiers de la prévarication» dans lequel il traite des retombées de la récente sortie du chef du gouvernement au parlement contre l'opposition et le Parti de l'Istiqlal et où l'auteur de l'article a cru devoir insérer une déclaration de Khalid El Bourqaï qui, il y a quelques semaines déjà, mettait en doute l'intégrité de certains anciens responsables istiqlaliens. Il est temps, donc, de demander aux ministres de l'Intérieur et de la Justice de trouver une solution à la guerre des déclarations menée par des responsables dépendant d'institutions constitutionnelles (hé oui !), désireux de bâtir leur gloire et leurs conquêtes en salissant et en mettant en doute la réputation des gens. L'échange d'accusations est devenu, ainsi, la nouvelle règle qui régit le champ politique, inventée et développée par les éléments du PJD avec, comme objectif, de jouer sur les sentiments et de se faire une "gloire" sur les colonnes des journaux et dans les sites électroniques au mépris des lois et règlements du pays, sinon pourquoi ces «preux chevaliers» ne se présentent-ils pas devant les tribunaux pour engager la procédure d'enquête judiciaire et emprunter la voie légale au lieu de pratiquer la politique du «tir à l'aveuglette» nouvellement inventée et que ne commandent que le manque de self-control et la précipitation. Le recours abject et injuste à la logique des déclarations infondées qui ne tiennent même pas compte des mises au point publiées par leurs auteurs en leur temps et qui reposent sur la surenchère parlementaire et médiatique et sur l'invention des accusations et le discours allusionnistes, ne peut servir que de spectacle pour amuser la galerie, créer la sensation et favoriser le stratagème pour s'attirer la sympathie des gens et glaner des voix. Mais ces déclarations génèrent aussi, à la longue, d'étranges habitudes qui sapent les fondements de l'Etat que des générations entières ont construit depuis des siècles et ne sert point l'Etat de droit adossé à des lois régissant les relations entre ses diverses composantes. Nous joignons notre voix à celle de M. Adil Benhamza qui avait commenté, en son temps, les déclarations du sieur Bouqaraï et lui avait conseillé de s'en remettre à la justice et de cesser de fabriquer de mauvais films en tentant d'atteindre à l'intégrité des gens. Les responsables istiqlaliens, les anciens comme les nouveaux, sont prêts à rendre des comptes, mais dans le cadre des mécanismes de l'Etat de droit. Au lieu donc des accusations injustes et des insinuations gratuites, le dirigeant de la Jeunesse de Benkirane ferait mieux de convaincre ce dernier de publier la liste nominative complète de ceux qui ont détourné des deniers vers l'étranger en violation flagrante des lois, liste que Benkirane affirme détenir, au grand étonnement de tous, mais qu'il a décidé de ne pas dévoiler. Demander, plutôt, aux juristes et aux gens de loi, comment ils qualifient et de quelle manière est puni celui qui tait un tel crime. Quant aux confrères d'«Akhbar Al Yaoum», nous rappelons que l'objectivité et l'honnêteté journalistique dictent de ne pas être partie dans la guerre des insinuations et de la consécration de l'injustice à travers des écrits préfabriqués et la publication de semblants d'informations. La noblesse du métier exige, au contraire, de cesser de formuler les écrits de manière outrageusement ciblée et orientée.