Amine R'bati ou pas, avec des accusations qui ont fait beaucoup de mal à l'image du Raja ; Fakhir M'hammed ou pas, avec son renvoi (départ volontaire ?) où personne n'a compris pourquoi un coach va s'en aller à la veille d'un grand rendez-vous, donc malgré tout cela, le Raja a livré mercredi soir en terre d'Agadir, terre conquise par les Verts, une partition footballistique spectaculaire. Ce mercredi 11 décembre 2013, le Raja a inscrit sa première victoire sur le livre de la Coupe du Monde des clubs. Pour toujours, Iajour restera le premier attaquant à avoir marqué un but, en match officiel, dans le nouveau stade d'Agadir. Tout cela n'est pas sans signification, et doit être estimé à sa juste valeur. Dans cette Coupe du Monde, le Raja n'avait qu'un strapontin, il était celui qu'on invite juste pour honorer le pays organisateur, alors qu'il n'est pas vraiment qualifié comme les autres champions continentaux. Le Raja aura donc eu le cran, le cœur, le talent, la volonté, etc... etc... pour franchir les barrages, et combattre les préjugés. Il a défendu ses droits, non acquis, sur le champ de jeu, en faisant un véritable champ de bataille où la très sympathique équipe d'Auckland a eu du mal à résister à la furia rajaouie. Si les Néo-Zélandais ont su profiter de la principale erreur défensive marocaine pour revenir au score, ils n'ont en revanche jamais pu prendre le match à leur compte tellement le Raja en voulait. Et pour la beauté de l'histoire, le but du 2 à 1 réussi par Hafidi en toute fin de match a fait hurler de joie le stade d'Agadir et les cafés où dans certains il a tout de même fallu se battre pour que les petits écrans ne restent pas braqués sur la ligue des champions européenne et les prouesses du Barça ou de Dortmund. La victoire du Raja va désormais faire vraiment exister cette Coupe du Monde des clubs et samedi bien heureux celui qui trouvera une place dans ce stade gadiri où le Raja repartira vers une nouvelle aventure, celle des quarts de finale, et où le très attendu Al Ahly d'Egypte va faire son entrée dans la compétition. Le Raja ira-t-il plus loin que le Mexique ? La réponse est dans les têtes et les jambes de Metouali et ses copains. Il leur appartient de poursuivre la route et de transcender leur destin. L'épopée est à leur portée, et ce mercredi-là, elle a été si magnifiquement entamée que l'on peut se permettre de rêver. Les couacs en tous genres. Cérémonie d'ouverture qui ne ressemblait à rien, car un défilé folklorique comme on peut en voir partout y compris dans toutes les boîtes de spectacles pour touristes ne saurait s'habiller pompeusement du « mot label » cérémonie d'ouverture. Faut quand même pas pousser, messieurs du C.O.L (Comité d'Organisation Local) et prendre les gens pour des bouseux incultes et sans capacité de juger et de comprendre. Tous ceux qui ont vu cette chouha en ont été scandalisés et blessés dans leur amour pour ce qui est beau et grand dans l'Histoire du Maroc. Histoire outrageusement galvaudée ce soir-là avec ce semblant de spectacle pour cartes postales. Pas étonnant d'en arriver là quand les mêmes, toujours les mêmes, veulent faire tout, en s'obstinant à être et demeurer tout seuls. Est-il besoin de souligner la pagaille pour l'entrée des spectateurs de certaines portes, les populaires, bien sûr, parce que pour les officiels, tout allait bien merci. N'est-ce pas M. Moncef Belkhayat et tous les prestigieux invités? Quant aux autres, tous les autres, la grosse majorité, ce furent pour eux les éternelles et pénibles bousculades et les fatigues inhérentes aux encombrements, embouteillages et longues marches à pied. Le folklore habituel, quoi... A part cela, tout va très bien madame la marquise, et heureusement, encore une fois, que le Raja a gagné. Pourvu que ça dure. Les victoires rajaouies, bien sûr... pas le reste. Sepp Blatter arrive aujourd'hui au Maroc. On ne lui souhaitera pas « bienvenue ». Pour la simple raison que l'ami Sepp est chez lui, au Maroc. Blatter, empereur vivant de la FIFA est partout chez lui, là où le football se joue. Dans toute la planète, il est chez lui. En ce qui concerne le Maroc, il le connaît aussi bien que vous et moi, ou même peut-être mieux encore. On a dit hier de Blatter, ce qu'on en pensait, de son pouvoir et de son influence. On ne se répètera donc pas, mais on soulignera, et le plus sincèrement du monde, que ça nous fait du bien de le voir ici, chez nous, chez lui. Il a tellement à nous apprendre. Saura-t-on enfin l'écouter et le comprendre comme il se doit ?