Hannat, président du Raja boit du petit lait. Une lettre envoyée par l'Ambassadeur de France où M. Bruno Joubert le remercie de l'accueil qui lui fut réservé lors du match Wydad-Raja qu'il a suivi en compagnie, notamment, de Gerets, notre illustrissime coach national. Et pourquoi donc l'ami Hannat est-il si ravi et sourit-il de toutes ses dents ? C'est parce que son Excellence l'ambassadeur tout en « remerciant chaleureusement », formule essentiellement diplomatique y est allé aussi d'une petite touche d'appréciation personnelle. L'ambassadeur, dans cette missive que Hannat n'a pas manquée de diffuser dans les grandes largeurs, écrit : « Au regard du match qu'il a livré, hier, le Raja a toutes les chances de devenir le nouveau champion du Maroc ». Voilà des mots qui ont dû aller droit au cœur de tout bon rajaoui, même si les concurrents directs du club casablancais peuvent se sentir un peu oubliés. Mais c'est de la diplomatie, ne l'oublions pas, c'est seulement les circonstances qui ont fait que c'est Hannat qui « hérite » de cette lettre. Cette manifestation de politesse et de courtoisie risque aussi et ça, c'est plus délicat, de « piquer » le Wydad et ses supporters. Ils se diront pourquoi c'est le Raja qui reçoit la lettre diplomatique alors que c'est le Wydad qui organisait le match et qui donc se devait de recevoir les invités de haut rang. Mais pas de hauts cris, sûrement que l'ambassadeur aura envoyé la même lettre au camp d'en face. Avec les diplomates, il faut s'attendre à l'art de ménager la chèvre et le chou. Terminons en disant que l'ambassadeur de France, quelques heures avant que Gbagbo ne soit renversé, a dû avoir un petit sourire en douce en découvrant la banderole « de soutien » à l'ex-président de la Côté d'Ivoire. Au moment où se déroulait le derby, le sort de Gbagbo était scellé. A la place de Hannat, on ne jubilerait pas autant qu'il l'a fait avec cette lettre très diplomatique, répétons-le. Mais enfin, Hannat en 2000 à Sao Paulo (Brésil) avec Ammor et Lasky avaiet déjà reçu Blatter dans les vestiaires rajaouis, visite immortalisée par une photo historique où l'on voit le président de la FIFA entouré de tous les Rajaouis présents. A l'époque tout le monde y vit un soutien de Sepp Blatter à la candidature du Maroc pour le Mondial 2006 – !!! ?? – On sait ce qu'il en est advenu de tous nos espoirs. Hannat devrait pourtant être vacciné contre les formules de politesse, mais bon, on ne va pas en faire tout un fromage (fut-il français) et on souhaitera bon vent à l'ami Hannat, mais aussi aux amis du WAC, du FAR, de l'OCK, du MAS, de Safi bref à tous ceux qui font ce bon vieux football marocain. On l'attendait. C'est fait. Gartili, le président de l'IZK – très contesté c'est vrai, mais lui est plus fort que Gbagbo – est de retour. En Elite II, son club est en train de rattraper tous ses concurrents et se dirige vers l'accession directe. Le CODM, Aït Melloul et tous les autres risquent de ne pas peser lourd face au savoir-faire du matois zemmouri qui, en outre, peut compter sur un bon paquet d'amis parmi les dirigeants de clubs en 2ème division. Ses contestataires de Khémisset qui enragent de le voir toujours plastronner malgré toutes les casseroles qu'ils lui reprochent comptent les points et se disent que si l'IZK retourne en première division, Gartili serait indéboulonnable. Lui, Gartili sait que son meilleur atout c'est son activisme. Il était l'un des rares dirigeants présents au dernier Salon des Sports à Marrakech et il a su faire entendre sa voix. La chute, l'an dernier de l'IZK, l'avait mis hors de lui. Il avait menacé de saisir la FIFA pour dénoncer le complot contre lui. Depuis, il s'est calmé ou plutôt il a compris qu'il ne servait à rien de râler et qu'il fallait agir. Selon les bons vieux procédés du football que le doyen des dirigeants de foot marocain maîtrise très bien. On voit le résultat. Chapeau Gartili, applaudissez l'artiste. Moncef Belkhayat, répète souvent que les dégâts du nouveau stade de Marrakech s'élèveraient déjà à plus de 60 millions de centimes. C'est triste et regrettable bien sûr, et on le déplore, mais cher Moncef, quand même, 60 millions qu'est ce que c'est à côté du milliard qu'a coûté la cérémonie très jet-set de l'ouverture du stade. Tous les excès sont à déplorer et de quel côté qu'ils proviennent.