Abdessalam Hannat, président du Raja de Casablanca, dénonce une tentative de déstabilisation de son club. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Où en sont les tensions récentes entre le comité du Raja et ses adhérents ? Abdessalam Hannat : Lundi dernier, l'Association des «Aigles Verts» a organisé une soirée pour rendre hommage à plusieurs potentialités du Raja de Casablanca, notamment un photographe et plusieurs joueurs. C'était l'occasion pour tenir un point de presse autour du thème: «Le raja et les perspectives d'avenir». Cette soirée nous a permis de nous rencontrer et de débattre, en présence de la presse nationale, des problèmes actuels du club et de son avenir. Les supporters ont pourtant haussé le ton ces derniers temps. Ce n'est pas aux supporters de dicter au comité du club les décisions qui doivent être prises afin d'assurer une bonne gestion . Laisser continuer ces agissements pourrait avoir des conséquences néfastes sur la bonne marche du club. Ni le comité, ni les joueurs n'ont besoin d'une guéguerre qui n'aura d'autre résultat que d'affecter leur moral. S'en prendre personnellement aux joueurs, à l'entraîneur et à quelques dirigeants n'a rien à voir avec l'esprit sportif, et encore moins avec une présumée dévotion. Le Raja vivrait-il une crise interne ? C'est une crise délibérément créée par certaines personnes qui n'ont rien à voir avec le club. Les vrais rajaouis doivent se mobiliser pour mettre un terme à ces agissements qui ternissent l'image de notre prestigieux club. Je porte votre attention sur le fait que le Raja est le seul club du championnat national à avoir payé tous les arriérés de ses joueurs. Vous voyez peut-être que le club traverse une crise, pas moi. S'agirait-il plutôt d'une crise de résultats ? Lors des premières journées du championnat du Groupement national de football, nous étions complètement concentrés sur la Ligue africaine des champions. Nous avons fait un bon parcours dans cette compétition qui regroupe les meilleurs clubs du continent. Le Raja a quand même joué la finale et est classé second meilleur club africain. Les résultats de l'équipe, après son retour du Caire, ne sont pas catastrophiques. Les joueurs rajaouis se sont imposés face au Hassania d'Agadir, actuel leader, et ont fait trois nuls dont deux à l'extérieur. Et puis, nous n'avons pas encore joué toutes nos rencontres. Dites-moi alors où est la crise? Peut-être au sein du comité du club ? Chaque dirigeant est un bénévole qui a son propre tempérament et une vision des choses propre à lui. Il est donc tout à fait normal que des divergences naissent au sein du comité. Et aucun club n'échappe à cette situation. L'essentiel dans tout cela est qu'il n'y ait pas de coups bas qui puissent empoisonner la vie du club. On discute de chaque décision avant de la prendre. Mais une fois prise, elle concerne tout le monde. Qu'en est-il des rumeurs selon lesquelles le Raja s'apprêterait à se séparer de son entraîneur ? Tout ceci est faux. Comment voulez-vous qu'on se sépare d'un entraîneur qui fait de bons résultats ? C'est bien sous la direction du Belge Walter Meeuws que le Raja a pu se qualifier à la finale de deux coupes, la coupe du Trône et celle de la Ligue des champions africaine. En début de saison, rares sont ceux qui pensaient que l'équipe pourrait atteindre ce niveau de la compétition sur le plan continental, avec un groupe si jeune et si inexpérimenté. Changer l'entraîneur d'un club est une décision qui ne doit pas être prise à la légère. C'est bien sous la direction de Meewus que le Raja a fait l'une des plus belles rencontres de son histoire contre l'ASEC d'Abidjan en match retour de la demi-finale de la Ligue des champions. Et ceci de l'avis des spécialistes.