Les médias de Corée du Nord encourageaient mardi la population à s'unir autour de son dirigeant Kim Jong-Un, au lendemain de l'annonce officielle du limogeage soudain du numéro deux officieux, qui pourrait, selon des analystes, susciter l'instabilité. Pyongyang a confirmé lundi la chute de l'influent Jang Song-Thaek, oncle et éminence grise du numéro un. La télévision a en outre diffusé les photos de l'arrestation humiliante de celui considéré jusqu'à peu comme le numéro deux du régime. Le quotidien Rodong Sinmun, pro-gouvernement comme tous les medias de ce pays où l'opposition n'existe pas, publie en Une un éditorial qui appelle à l'unité et prévient que la Corée du Nord «ne pardonne jamais aux traitres». Il cite des déclarations de citoyens indignés par les méfaits présumés de Jang Song-Thaek. «Ces mécrants qui ont cherché à ruiner notre unité méritent un châtiment divin. Je voudrais plonger Jang et son clan dans de l'eau bouillante», affirme Ri Yong-Song, ouvrier dans une centrale électrique à Pyongyang. Un autre ouvrier, dont le nom n'est pas donné, qualifie Jang et ses proches de «déchets humains», «pires que des animaux». Jang a été démis pour avoir commis «des actes criminels» et dirigé «une faction contre-révolutionnaire», avaient indiqué les médias lundi. «Malade idéologiquement, extrêmement oisif et nonchalant, il consommait des drogues et gaspillait des devises étrangères dans les casinos alors qu'il était soigné à l'étranger aux frais du parti», avait détaillé l'agence KCNA. Des analystes estiment que ce limogeage brutal --premier remous d'importance rendu public depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un en décembre 2011, à la mort de son père-- pourrait être source d'instabilité, même dans un des pays les plus contrôlés au monde par sa classe dirigeante. Le Chosun Sinbo, un journal pro-Pyongyang basé au Japon, répond à ces spéculations en affirmant que la population nord-coréenne «soutient pleinement la décision du parti». «A présent un soupir de soulagement s'étend à tous les ouvriers des entreprises étatiques actives dans l'économie et la production d'engrais, dont les activités avaient été perturbées par ceux qui ont été purgés», ajoute le Chosun Sinbo. A Séoul, la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a accusé Kim Jong-Un de recourir à la violence la plus extrême pour consolider son pouvoir.