Ainsi donc, l'Algérie aurait décidé de «geler» ses relations politiques avec le Maroc ! Il est aussi question « d'interdire aux responsables algériens d'assister à tous les événements et activités politiques organisées sur le sol marocain», selon les propos du porte-parole du département des affaires étrangères du pays voisin, Amar Belani, rapportés d'abord par le journal algérien en ligne « ebilad.net » et repris par plusieurs médias. Même si l'information n'a pas été jusqu'à présent relayée par des médias officiels algériens et marocains, le fait qu'elle n'ait pas été non plus démentie, malgré son importance, laisse penser qu'elle est exacte. Selon le journal électronique arabophone algérien qui rapporte l'information, dans un article intitulé « l'Algérie commence à sanctionner le Maghzen » (sic !), la motivation officielle d'une décision aussi lourde de conséquences serait la peine infligée à l'écervelé qui avait descendu la fanion algérien du toit du consulat de ce pays à Casablanca, jugée pas assez lourde ! Nonobstant le fait que de ce côté de l'Oued Isly la lourdeur des sanctions judiciaires est fonction de la gravité de l'acte pour laquelle une personne est jugée, l'Algérie est vraiment mal placée pour donner des leçons de respect des symboles au Maroc, elle qui a crée, armé et financé une milice armée pour démembrer le Maroc de ses provinces du sud et continue jusqu'à présent à l'accueillir sur son territoire. Mais personne ne s'y trompe. Dans un pays ou un président septuagénaire et malade compte se présenter pour un quatrième mandat, après avoir fait modifier la constitution pour avoir le droit à un troisième quinquennat, ou les scandales mettant en cause des commis de l'Etat prédateurs sont monnaies courantes, alors que les importantes recettes pétrolières n'empêchent pas le chômage et la pauvreté de sévir, il faut bien détourner l'attention de la population et ça fait longtemps déjà que les dirigeants algériens ont fait du Maroc leur bouc émissaire préféré. De plus, le Royaume a l'outrecuidance d'avancer à pas fermes sur le chemin du progrès, démentant de manière cruelle pour les dirigeants algériens la propagande haineuse qu'ils déversent régulièrement sur leurs citoyens, à qui ils veulent fait croire que les Marocains meurent de faim et attendent l'ouverture des frontières avec l'Algérie comme une bouée de sauvetage. Il faut avouer que pour ce qu'est, depuis bien longtemps déjà, la qualité des relations politiques avec l'Algérie, il est difficile de croire que ce « gel » décidé par les dirigeants algériens aurait grande conséquence. Le seul résultat qu'ils peuvent récolter pour leur «décision», c'est de voir leur crédibilité encore plus diminuée qu'elle ne l'est déjà sur le plan international. Dans toutes les capitales de la planète, auprès des grandes puissances comme des pays arabes et africains, il sera difficile de faire croire qu'on gèle les relations politiques avec le pays voisin pour une histoire de fanion arraché et de contrevenant « pas assez lourdement » sanctionné. Ca ne fait que renforcer l'impression qu'on ne sait plus ou donner de la tête à Al Mouradia après les succès diplomatiques engrangés par le Maroc ces derniers temps, que ce soit à l'échelle continentale ou mondiale. Les pays du Sahara et du Sahel, autant que ceux d'Afrique occidentale et centrale, renforcent de plus en plus leurs relations avec le Royaume, les grandes puissances occidentales se montrent favorables au plan d'autonomie pour le Sahara, le Panama vient de retirer sa reconnaissance à la fantomatique république sahraouie, à l'instar d'une trentaine d'autres pays auparavant, et les représentants du Polisario se font chasser de tous les événements officiels de dimension régionale et internationale ou les responsables algériens tentent vainement de les infiltrer comme des passagers clandestins. Avec cette décision de gel des relations politiques prise par les autorités algériennes, les Marocains vont cesser de se faire des illusions et c'est peut être mieux comme ça. Le Maghreb est un grand œuvre à réaliser au profit de tous les peuples de la région et un noble objectif à atteindre, fixé par de grands hommes politiques maghrébins depuis l'époque glorieuse de la lutte pour les indépendances. Mais il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas pour demain. En tout cas, pas tant qu'Al Mouradia est squatté par une gérontocratie ploutocrate pathologiquement obsédée par le Maroc. Ceux du « clan d'Oujda » semblent développer un véritable complexe envers le Royaume... Aussi, l'appel lancé récemment par des universitaires algériens et marocains, qui invite les dirigeants politiques des deux pays à placer la construction maghrébine au-delà de leurs différents politiques, semble plus relever du vœu pieux que de l'analyse objective des faits. Il est d'ailleurs totalement déplacé d'appeler les deux Etats de « cesser de dresser les deux peuples l'un contre l'autre par la surenchère et l'agitation médiatique », comme si le Maroc incitait ses citoyens à haïr leurs voisins. Si tel était le cas, il n'y aurait pas d'algériens qui viendraient s'installer et vivre dans le Royaume. Quand à « laisser le traitement de la question régionale du Sahara aux institutions onusiennes », le Maroc ne demande pas mieux, à commencer par laisser le Haut Commissariat aux Réfugiés procéder au décompte des habitants des camps de la honte de Lahmada, en Algérie. Bien des contributions internationales sont détournées par la mafia à la tête du Polisario au nom des séquestrés des camps de Lahmada. Ces derniers se sont même littéralement précipités sur les aides alimentaires acheminées récemment aux abords des camps par le dissident Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et distribués avec la collaboration des membres du Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf, en émettant le souhait de recevoir plus de nourriture par ce biais. L'Algérie a décidé de «geler » ses relations politiques avec le Maroc ? Les Marocains ne vont pas en gémir de chagrin ! Les dirigeants algériens, par contre, devront rendre compte auprès de tous les peuples du Maghreb et des générations à venir de cette grave décision qui entrera dans les annales de l'Histoire comme une nouvelle entrave à l'édification maghrébine.