On pensait que les (jeunes) casseurs avaient compris les leçons après le vandalisme et les arrestations autour d'un Raja-FAR à Casablanca resté de triste mémoire. Certains des coupables d'actes de violence urbaine purgent encore leurs peines de prison dans les geôles infâmes des pénitenciers Zaki ou Oukacha, mais il semble que plus rien n'effraie ces mineurs qui, sous prétexte de football rêvent d'en découdre avec leurs copains d'en face. Ainsi avant le match ASS-FAR de samedi dernier, toute la semaine sur Facebook, supporters des FAR et supporters slaouis (on devrait écrire les voyous-gamins) se sont invectivés, menacés et promis de belles bagarres. Ils ont tenu parole... Si le match (voir par ailleurs) se déroula relativement normalement, malgré quelques signes d'énervement, l'après-match donna lieu à de véritables scènes de guérilla urbaine. Scènes dont ont été victimes tous ceux qui, ce week-end, passaient par Salé. Circulation bloquée, pont interdit aux véhicules en raison de jets de pierres, marchands ambulants attaqués et leurs marchandises saccagées, et même des gardiens de la paix molestés. Il a fallu des heures aux forces de l'ordre, où après de multiples charges et arrestations, on put revenir à un semblant de calme avec des voyous escortés jusqu'à Témara, lieu de provenance des soi-disant supporters des FAR. On ignore, à l'heure d'écrire ces lignes, le coût général des dégâts, et le nombre total et l'identité des inculpés. En attendant, déplorons que ce phénomène de « ultras-football » devienne chaque jour plus fort, plus angoissant et plus envahissant.