Retour à l'écriture à la main comme aux premiers jours de Gutenberg, après une semaine d'absence qui a finalement porté chance au chef de la rubrique. L'écriture, une passion, une nécessité pour l'esprit de l'auteur et du lecteur gavé par les dépêches ramassées par des colporteurs, même pas sur un air de Cole Porter, qui abusent de la tolérance qu'on leur accorde. Les intrus qui gâchent un métier rituel déjà menacé par le virtuel. Merci à tous : pour ceux qui ont demandé des nouvelles du « Télégramme » et pour ceux qui pensaient qu'il a disparu. stop. La hendiya, cette figue de Barbarie, nom donné jusqu'au XIXème siècle à l'Afrique du Nord, s'est vendue après la pause de l'Aïd à 2,50 dh pièce, ce qui ne s'était jamais vu jusqu'ici. Il faut dire que depuis que la hendiya est vue d'un bon œil par des nutritionnistes de Radio Sawa qui la considéraient comme un fruit sauvage, les charrettes de Bouâzizi sont prises d'assaut, lesquelles apparaissent chargées du fruit dont raffolent des diabétiques à la première heure. Mais Khamssine rial, ça pèse lourd sur le budget des sans ressources consistantes qui en avalent 10 et 15 par jour pour remplir leur panse, comme la harira et la harcha qui font taire la faim. stop. Transport. Pour aller de Rabat à Bouznika, havre de paix où le raisin n'est pas vanté par Zniber qui continue à s'offrir pleine page de ses cépages à l'heure où Marjane a fermé ses robinets, c'est la galère pour ceux qui travaillent dans la capitale ou qui y étudient le Droit ou la comptabilité analytique. Les grands taxis ne partent que près de la gare routière, derrière El Kamra et nulle part ailleurs. Ces Mercedes blanches, plus prisées à Midelt et au Jorf qu'à Düsseldorf, garées en deuxième position non loin de Bab El Had près du Kard el Filahi, le Crédit Agricole qui ne pose plus de colle au fellah, dans Sawt el fellah, n'assurent que la liaison Rabat-Témara. Mais pour aller du centre-ville à la station de taxis de Bouznika, il faut prendre un petit taxi bleu à 22 ou 25 dh... Du coup, 15 dh pour Bouz et une vingtaine pour El Kamra de New York, disait Chaïbia en parlant de l'aéroport Kennedy... ça fait bezaf, vous aurez dit Zefzaf, écoutez, comme le comédien Ben Brahim, Lou Reed qui vient de mourir à 72 ans. Ce qui veut dire que les stars du rock vivent plus longtemps alors qu'Eddit Cochran, Jim Morrisson, Janis Joplin, Otis Reding, Marvin Gaye ou John Lennon, sont partis dans la fleur de l'âge, ou entre deux âges. Enfin, il a fallu que la vieille gloire rende lame et zézoir – Mezouar zézoir est moins hafi – pour que les radios fourre-tout passent autre chose que « walk the white sade », le succès piège alors que sa discographie avec le Velvet Underground est immense sur un pas de danse intrépide. Bel hommage de France Culture qui passe des gymnopédies, Charles Péguy, au rock, au reggae et au ragtime. stop. Pour sa première rencontre avec le patronat, le nouveau ministre de l'Economie et des Finances a jugé utile de s'entourer de ses principaux collaborateurs, en particulier ceux qui ont la charge des dossiers qui concernent directement les entreprises. Mohamed Boussaïd était, à ce titre, accompagné par Abdellatif Zaghnoune, directeur général des Impôts, et de Zouheir Chorfi, DG de l'administration de la Douane, pour une rencontre à huis-clos avec les patrons. A 8 clos ! Circulez, circulez, il n'y a rien à voir ni à entendre. stop. Au bureau d'hygiène de Rabat, des indigènes qui ne courent ni derrière le Ramid, ni derrière les allocations de M'hamid, ne trouvent plus d'insuline depuis une dizaine de jours. La wilaya est au courant, mais elle fait comme si elle ne l'était pas. Dure épreuve pour les malades qui n'ont ni mutuelle, ni CNSS, bien nombreux dans les quartiers populaires. stop. Dilemme. Certains concierges, entrés subitement dans les rangs, refusent de ramasser des bouteilles de vin vides qui traînent sur le palier des escaliers près du vide ordures. Quand les poubelles seront divisées par catégorie de zbel - le verre, le papier, et l'ordure ordinaire, du pot de yaourt au berlingot de lait, en passant par les épluchures de légumes-, il y aura moins de problèmes, les buveurs déposeront leur bouteille de rouge dans le bac à verre. En attendant, ça pose problème dans un immeuble aux mains d'un concierge à part dans la confrérie. stop. Des entreprises de gestion de l'eau du Languedoc-Roussillon, riche département de l'Hexagone, ont participé au Salon Pollutec de Casablanca. Du coup, un journal de business, ni les salons de Casa ni ceux de Meknès, a trouvé le moyen d'écrire que la région française, riche en eau, affichait des similitudes dans le domaine de l'eau avec le Maroc. Sans jouer les rabat-joie ou les troubles-fêtes, on ne voit pas des similitudes entre des régions qui ne survivraient pas sans les puits et les barrages et des régions arrosées toute l'année. Simple constatation et non désolation. stop. Lu dans « De bonnes sources » qui passe du Windows 8.1, disponible au Maroc comme si nous étions dans la brousse – le Maroc est au diapason - et des infos de seconde main, le flash sur la première condamnation à mort après l'adoption de la NC, nouvelle Constitution 2011. La Cour d'Appel d'Agadir a en effet condamné le jeudi 24 octobre à la peine de mort un accusé dans une affaire d'enlèvement, de séquestration, de viol et de meurtre d'une fillette à Taroudant âgée de 3 ans. Le flash souligne que cette condamnation est considérée comme étant abolitionniste en référence à l'article 22 de la NC qui dispose « qu'il ne peut être porté atteinte à l'intégrité physique ou morale de quiconque », en ajoutant que l'on compte à ce jour 115 condamnés à mort au Maroc, dont 80% sont des auteurs d'homicides. Mais aucune exécution n'a eu lieu depuis 1993. Sans préciser qu'il s'agit de celle de Tabit de triste mémoire qui fut fusillé à Harhoura, un 5 septembre de cette année-là effectivement. stop. Décoration bizarre que celle de la nouvelle façade de l'hôtel Kenzi à Agadir, alors que la pierre de l'Ourika n'avait pas besoin de ces lettres en majuscule, ridicules, qui semblent sortir d'un livre de bibliothèque rose pour adultes... Pour un hôtel Europa, il faut y aller à petits pas. stop. El Alamy, le seul qui écrit le nom de Alami avec y, Chorfa Lahrar comme les Ragragua et bien d'autres, a déclaré qu'il s'est retiré du groupe Saham pour s'occuper de son nouveau ministère du Commerce, de l'Industrie et des Nouvelles Technologies. Il a dit à Ilham Boumnade : «Il était impossible et peu déontologique de cumuler le statut de ministre et celui de dirigeant d'un grand groupe ». C'est concevable, mais on a vu des ministres au four et au moulin et à la veille de leur départ, ils étaient plus au four, où ils préparaient des biscottes pour leurs vieux jours, qu'au moulin où Don Quichotte leur faisait de l'ombre. A vrai dire, on ne quitte jamais pour de bon un groupe qui risque d'avoir des rebonds. stop. Pathétiques ces cercueils blancs en acajou où on a enfermé les « harragas » morts noyés à côté de Lampedusa, une calamité qui a fait le tour du monde. Pour avoir bonne conscience, on a offert un cercueil à 1000 euros à ces pauvres naufragés à qui on refuse un visa qu'ils ont remplacé par mouija qui les a engloutis non loin de l'Occident qui donne mal aux dents des Talibans qui n'ont pas encore atteint le pays de l'Extrême Couchant, trop loin de leur champ d'action, heureusement ! stop. Quand on veut faire entrer un chien ou un chat en Europe, il faut payer cash sur les lignes d'Air France qui exige un vaccin de 3 mois, en euros comme le demande un déménageur au Maroc qui ramène la salle à manger de Ghita ou Chimène. Quand on arrive à Nouasser, on ne vérifie pas si la chatte a une grippe de Hong Kong... Une animatrice de Hit Radio à une auditrice de Oujda : «Est-ce qu'il fait beau chez vous ? ». A un moment où tout le monde attend la pluie... stop.