Ils et elles doivent se retourner dans leur tombe certainement, en apprenant que leurs tableaux peints du temps de la misère sont montés au plafond. Samedi dernier, à la vente aux enchères d'un croque mort aussi célèbre que Sotheby's – ne touchez pas à son Critsby –, un tableau de Fatima - honorée au Portugal - Farrouj s'est vendu à 100 millions de centimes. Ce qui a dû donner des frissons à son mari Hassan, toujours parmi nous, qui l'avait initiée à l'art naïf devenu l'art savant, emporté par tous les vents. Cherkaoui a également battu le record avec un tableau à 350 millions de centimes, qui ne vaudrait pas une fortune au Malawi où ils ont d'autres chats à fouetter. Dans nos salles de vente où des incultes font croire au béni-oui-oui qu'il s'agit d'un Gharbaoui, un acheteur qui s'absente de Casablanca pour un oui ou pour un non, a acheté un faux Jillali, exécuté dans l'atelier d'un peintre de renom. Lorsqu'il s'est rendu compte de la « tkoliba » monstrueuse, il s'est vendu sur le peintre revendeur, en cassant ses prix dans les ventes de la mésentente, où des tableaux d'une brique ne cassent plus la baraque. Chute vertigineuse. stop. On est de moins en moins tenté de glisser un billet dans la poche d'un agent de la circulation depuis que les salaires del boulisse, serviteurs du peuple et de l'Etat, ont été augmentés. 5.000 dh, c'est pas les tristes 3.000 dh où de pauvres fonctionnaires oubliaient leur rôle de gardien de la paix, pour entrer en guerre dans les carrefours en paix. Plus on augmentera les salaires, moins il y aura de « rechoua » qui met en émoi « Transparency », l'ONG anti-pollution qui veut combattre tous ceux qui veulent manger à tous les râteliers, comme si de rien n'était, alors que le monde a changé partout, dans le monde arabe, sauf en Algérie et au Maroc, dit Gilles Keppel qui vient de sortir « Passion arabe » où il raconte que le Maroc et le voisin ont été épargnés par les révolutions arabes. Alors que le Maroc – le voisin a déjà eu sa claque avant le Printemps – n'est pas resté les bras croisés pendant que Ben et sa coiffora, et Moubarak et sa Suzanne – belle chanson de Léonard Cohen que le Festival de Fès n'a pas invité. Des observateurs disent que le pays de l'Extrême Couchant s'est complètement métamorphosé, depuis le geste du vendeur de fruits et légumes qui a fait trembler les grosses légumes. Gilles Keppel, qui nous avait déjà gratifiés de ses banlieues de l'Islam, sans slam, qui consiste à faire des jeux de mots pour combattre le quotidien avec son langage stéréotypé, nous revient avec un regard sectaire, pour entrer dans l'actualité qui fait flipper les grabataires. stop. La parité qui avait au début pour but l'égalité des sexes, pose maintenant des questions embarrassantes. S'il y a des femmes qui inspirent le respect, dont le combat pour une vie meilleure est juste, il y a des amazones qui font sourire, puisqu'elles veulent plus que les droits défendus. Avec leur 4x4 et leur adresse électronique avec boîte sur Facebook, elles dirigent leur petit monde à la baguette, en bafouant tout sur leur passage. Une « chata mata », divorcée, deux enfants, renvoie ses gosses chez leur grand-mère, pour passer le samedi soir avec un garçon à peine sorti de l'adolescence, à qui elle refile du MDMA, psychotropes à la mode, qui fait des ravages sur la jeunesse sur un nuage. Ces femmes d'un nouveau genre, qui insultent la dignité féminine, croient diriger le monde en corrompant le concierge qui ferme ses yeux sur ses entrées successives et en tenant par la barbichette des victimes, esclaves de la drogue, qui ont plutôt besoin d'un traitement. Parents et voisins sont sidérés par ces femmes d'un nouveau genre, qui n'existaient pas dans la « hadara », et qui veulent faire croire que la pureté, c'est la destruction de l'identité. Simone de Beauvoir et les autres ne se sont pas battues pour que le sexe dit bêtement faible, devienne un dévoreur de victimes nourries au Karkoubi, qui sape les fondements de la nation. stop. Des pêcheurs ont été surpris par une vague de serdines l'bled, qui s'accrochaient aux hameçons 13 à la douzaine. Il suffisait de tendre la perche pour en ramasser à gogo. Du coup, on a vu près du borj des pêcheurs allumer le feu, pour en griller quelques unes toutes fraîches sans citron qui donne du goût au thé Lipton, dont on ne livre au Maroc qu'une seule variété, alors qu'il en existe à la framboise, à la rose ou au jasmin, à Berlin, à Belfast ou à Belfort. Au Maroc, on n'a droit qu'à un seul parfum Liptonien mine de rien. stop. Sidi M'hamed Daoui, le quartier natal de Hassani, le peintre branché sur Mark Rothko, l'un des vieux Papes du sublime, est devenu un quartier méconnaissable, avec ses ordures et ses kharbate qui menacent de s'écrouler comme des cartes sur le sable où Benallal a construit une fontaine à faire rêver Béni Mellal, pourtant sur la bonne voie, avec un projet social de grande envergure. stop. Adil Benhamza a raison de rappeler la contre-attaque de Hamid Chabat sur le RAMED qui a fait plus rêver qu'autre chose. Parce que, dans bien des hôpitaux, on dit aux porteurs de la carte magique du RAMED, qui ne donne toujours pas droit à un week-end au Club Med, de revenir, les lits sont pleins. Un peu comme le passeport qui est devenu accessible quand le voyage à Antibes – jazz en fête – exigeait un visa, avec ou sans baliza. La valise ou le cercueil, disait l'alerte effrayante, du temps des fellaghas et des « bergagas » à qui on coupait les outils de travail. stop. On n'aura pas tout vu. A Inzegane, un brave juge a été agressé par un avocat qui n'aurait pas apprécié son jugement sans valeur, a estimé le confrère de maître Bayna qui n'écoute pas Rayna Raï, question piège sur la vague de Cheïkha Rimiti, posée par Julien Le Perse, Julien Al Farissi, qui a le mérite de jeter un coup d'œil sur le Maroc, qui vaut une tonne de pub au métro Opéra - Caumartin qui fascine Rintintin. Jeudi dernier, un juge exerçant au tribunal de première instance d'Inzegane a été agressé par un avocat du barreau d'Agadir, apprend-on d'un communiqué du bureau régional à Agadir du Club des magistrats du Maroc. L'avocat qui s'est révolté contre un jugement rendu par ce magistrat, Me Abderrahmane El Assili, dans une affaire relative au licenciement abusif, a rejoint le magistrat et l'a insulté et l'a frappé devant plusieurs magistrats et devant même le président du tribunal, a ajouté le même communiqué. Pour exprimer leur soutien à leur collègue, les magistrats, membres du bureau régional du Club des magistrats du Maroc à Agadir, ont rendu une visite, vendredi dernier, au tribunal de première instance d'Inzegane. Par ailleurs, les membres du Club des magistrats du Maroc observeront, le vendredi 17 mai, un sit-in à la Cour d'Appel de Kénitra en protestation contre les actes de violence commis contre les magistrats à travers le Royaume. stop. Financement des études. En 5 ans, la CCG (Caisse Centrale de Garantie), qui a mis au repos le brave Alaoui qui pouvait tenir longtemps encore, a garanti 545 étudiants. Ce qui est peu, par rapport au nombre de talamide, de Nador à M'Hamid, inscrits à HEC, qui ont besoin qu'on leur finance les cours de la dernière chance. Les prêts sont accordés par la banque à condition que le prêt soit destiné exclusivement au paiement des frais d'inscription et / ou des frais de scolarité exigés par l'institut ou école supérieurs de l'enseignement privé. Le prêt peut financer également les frais du dossier bancaire et la prime d'assurance décès – invalidité. Pour le montant, il ne doit pas excéder 100.000 dirhams à raison d'un plafond de 20.000 dirhams par année d'étude. «Enseignement Plus » prévoit une durée maximale de 12 ans dont 5 ans maximum de différé de remboursement. A la convenance de la banque et du bénéficiaire, le différé peut soit porter seulement sur le principal, soit intégrer également les intérêts. stop. L'anniversaire de Moulay El Hassan, Prince Héritier, a donné l'occasion à la presse, sur papier glacé ou papier ordinaire, de rendre un vibrant hommage à l'enfant Roi dont les photos sont accrochées même dans le bled le plus reculé. Cela a permis aussi à des anciens qui ont vécu sous Mohammed V, Hassan II et aujourd'hui sous le règne de Mohammed VI, d'espérer être là quand Moulay El Hassan, qui a du charisme qui rappelle son illustre grand-père, sera aux commandes du pays. stop. A côté des avocats - que Dieu remplisse leur maison, traduisez –, il y en a qui sont des brebis galeuses, comme dans toutes les professions. Comme celui qui vient d'être expulsé de son appartement après une pétition flamboyante, moujeb, capable de faire tâche d'huile de Fnidek – où les horaires de fermeture des discothèques ne tiennent par compte du tourisme local – à El Hajeb. Mais s'il n'y avait que le tapage nocturne avec musique à tue - tête jusqu'au fajr, qui a poussé les voisins à revendiquer le droit au calme pour les riverains, ça ne serait pas tellement grave. Il y a aussi les magouilles du matin au soir qui laissent des traces indélébiles, qui trompent les citoyens conscients et les «h'bile». stop. Potes potins. Bosko, devenu sobre après avoir remonté la pente Losko, va rouvrir son restaurant à la Marina. Depuis qu'il ne fréquente plus le zinc, les besogneux, à qui il offrait une pièce, du cireur aux coursiers du tiercé, en passant par les éternels assoiffés, sont devenus à moitié dingues. En règle générale, ceux qui ne fréquentent plus les adresses où ça coule à flot, donnent moins de pourboire. D'ailleurs, les jkairiya qui se pointent à la mosquée le vendredi, traînent de bar en bar où la Karama ne fait pas défaut, au Maârif, à la Tour Hassane ou à Kétama. stop. Festival de Cannes. Abdelatif Kechiche est annoncé au programme où Alain Delon montera les escaliers célestes pour présenter «Plein Soleil» remastérisé, à l'heure du Crépuscule des dieux où il n'a pas joué. Mais Abdelatif Kechiche n'est pas un cinéaste venu d'Arabie ou de Numidie. C'est un pur sang de l'Hexagone, au passeport tricolore comme celui des juments de feu... comme tant de chroniqueurs qui nous jugent avec un document de voyage signé ailleurs. Mais c'est pas grave, le Tiers-Monde se mondialise. stop. A mercredi. nordine ben mansour.