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Télégramme
Publié dans L'opinion le 29 - 10 - 2012

Derniers échos de l'aïd déjà baïd la b'tana à Bettana s'est vendue entre 10 et 15 dh, pendant que des familles ont préféré offrir la peau de mouton que de prendre une pièce de monnaie ou deux.
Au quartier El Mohit, ex-Océan, un mouton dont la corde à laquelle il était attaché s'est détachée, a sauté dans le vide à partir d'une terrasse non loin de l'ex-cinéma ABC , provoquant la stupéfaction dans la famille qui comptait en faire un festin et qui a fini par accepter le destin.
Dans le même quartier, le jour du sacrifice, un autre mouton qui fait la joie des gloutons, a aussi sauté de la terrasse d'un immeuble. Il a échoué sur le capot d'une voiture, sans trop subir de dégâts. Il fut aussitôt égorgé par un boucher qui semblait l'attendre au tournant. stop.
Le jour de l'Aïd et le jour d'après, les épiceries étaient fermées un peu partout. Si quelqu'un avait eu l'idée de vendre dans une camionnette ambulante de l'eau minérale, du lait ou des yaourts, il aurait rendu un grand service aux vieux et au moins vieux qui n'ont pas pris de précautions. Il faut dire que la veille du jour du sacrifice, des mères de famille achètent tout, comme s'il y avait un couvre-feu ou une alerte générale... stop.
Le dicton de nos amis juifs qui disaient « jour de fête, jour de faim » est de moins en moins courant. En effet, dans bien des foyers, on ne se contente plus des brochettes de boulfaf à Boulmane ou à Ida Outanane, en attendant les tripes ou le couscous du soir avec la tête de la brave bête. Des femmes préparent des salades à gogo, de la betterave, cette barba barbante quand elle n'est pas accompagnée de macédoine de légumes et autres hors d'œuvres à base de maïs, d'œufs et de petits-pois verts, le tout baigné par une mayonnaise maison qui met à l'aise ceux qui ne sont pas des carnivores, qui ne dévorent que de la viande de ghanmi, disent ses ennemis qui voient du cholestérol partout, y compris dans l'avocat que n'aurait pas désapprouvé Karioca, la danseuse sans ventre. stop.
Alors comme ça, la taxe – une consœur parle de surtaxe – sur les hauts salaires, serait un faux-pas. Elle défend la CGEM, le club des maâlmine qui défend son beurre, par la voix de Kadmiri qui ne fait pas marrer comme le célèbre acteur dont l'humour irrésistible est légendaire et Belahrach qui a commencé par défendre les beurs avant de penser lui aussi à faire son beurre dans le patronat.
En fait, les hauts salaires tout en haut des échelles, c'est pas la classe moyenne que certains protègent comme un bébé.
Il ne faut pas mélanger les choses et ressortir à chaque fois les hauts salaires qui paient déjà leurs impôts comme si c'était un acte de bravoure alors que c'est un devoir et une obligation. Encore heureux que ceux qui s'en prennent à la taxe sur les hauts salaires, ne disent pas qu'on va faire les patrons dans les Hauts-de-Seine. stop.
Refusant la taxe de 30 dh la tonne prévue dans le PLF 2013 - projet de Loi de Finances, des producteurs de sable menacent de faire grève. Ceux qui, précisément, ont déjà pillé des carrières jusqu'au dernier grain de sable pour passer à d'autres carrières qui ne feront pas longue carrière.
Même si Othmane Mernissi de l'Association marocaine de producteurs de granulats fait une distinction entre les détenteurs des autorisations d'exploitation des carrières et des producteurs de sable, c'est du pareil au même sur le plan écologique.
Là encore, on ressort l'informel, ribambelle qui occupe une place importante, il est vrai, mais la menace de grève du secteur ne risque pas de perturber les chantiers, car, une fois de plus, ceux qui travaillent au noir vont profiter de la manne qui s'offrira à eux sur un plateau d'argent. stop.
Les mots qui tuent. Un quotidien de Casa qui, mine de rien, fait et défait l'événement, reprend une agence sans le moindre commentaire.
Dans le monde des dépêches et de l'Internet pas toujours net, les borgnes sont des kinks sur un air de Carl Perkins, le maître du rock pathétique.
«Note : Moody's dégrade deux banques.
L'agence de notation Moody's a dégradé d'un cran les notes de Crédit du Maroc et de BMCE Bank. Pour le Crédit du Maroc, cette dégradation est à imputer au recul de la qualité de ses dépôts, à sa modeste capacité à absorber les pertes et au resserrement des liquidités.
Quant à la BMCE Bank, l'abaissement du rating a entraîné la dégradation de la note des dépôts en monnaie locale et celle relative aux dettes subordonnées ».
Mooby Dick fait la nique aux places boursières. stop.
Visite surprise du patron de la police à la DEB de l'Agdal où il a constaté qu'il y avait des irrégularités dans les frais de déplacement. Les uns sont gâtés en restant au bureau pendant que d'autres, sur le terrain, ne voient pas la couleur de la prime. Aussi, il a été décidé – de commun accord avec les Finances ? – que l'on ne tiendra plus compte du mémoire à qui on peut faire dire tout et rien, mais aux messages qui seront pris comme pièces à conviction pour le paiement des déplacements. Au moment où il a imposé la prime du mouton à 600 dh, Bouchaïl Rmail vient de démontrer qu'il n'était pas là pour la forme. A suivre stop.
Bank Al Maghrib n'a jamais reçu autant de billets de 100 ou 200 dhs découpés en deux et recollés avec du scotch sans étiquette...
Il faut savoir que des adeptes de la coc déchirent le billet en deux pour renifler la blanche qu'on appelle « Zoubida » dans les salons huppés où les esclaves de la drogue ne savent pas qu'ils s'attaquent à leur kbida...
On n'aura pas tout entendu. stop.
Signe des temps. Des jeunes entre 20 et 25 ans gagnent plus que les salaires de leurs parents réunis... On ne peut pas parler de hauts salaires, mais un job dans le virtuel à 12 ou 13.000 dirhams, ça représente les revenus de papa et maman réunis... C'est la première fois que ça arrive, alors qu'il n'y a pas longtemps, le fiston débutait au bas de l'échelle, sans jamais atteindre le salaire de son père même s'il turbine à plein temps... Autres temps, autres mœurs. stop.
Arts ménagers. Sur les grandes surfaces, les ventes de frigos à la veille de l'Aïd vont crescendo. Les gens achètent un réfrigérateur comprenant un congélateur pour conserver leur viande alors qu'on pratique encore le « guedid », cette viande séchée qui revient dans le couscous d'Achoura, un plat qu'on ne voit pas à Bassorah. D'ailleurs, de grands magasins lancent des promos pour Bahia et Simo, qui n'hésitent pas à acheter une « talaja » aussi prisée que la « talfaza ». stop.
Hexagone. Sur TF1, l'Aïd El Kébir – prononcez à la Julien Arnaud au sourire du proviseur du Lycée Carnot - on pointe les caméras sur les immigrés qui parlent à peine la langue du pays du Littré. Chaque fois, on nous fait croire que nos frères disent Lipine pour parler de Lepen, alors qu'il y a des travailleurs maghrébins qui parlent le français mieux qu'un habitant de Sarcelles ou d'Aix-les-Bains. Mais passons, on a été enchanté d'entendre Julien Arnaud dire à la fin du reportage sur l'Aïd El Kébir : «Bonne Fête à nos amis musulmans». C'était impensable du temps où Michel Drucker révisait dans «Champs Elysées» qu'il n'a jamais labourés et qui perdure à la télé, comme les épaves de la radio sur RTL et RTBF qui, après avoir empoisonné l'existence des lecteurs de Pif Gadge qui se prendrait pour un journal de référence, prennent en otage les auditeurs. Comme Frédéric Mitterrand qui va venir à la télé après avoir dit benoîtement : «Comment peut-on dire que Ben Ali est un dictateur ?». Lui si charmant garçon... stop.
Après les ordures, la peinture... Oualaâlou, qui a déserté Bab El Alou pour Bab Er-Rouah, a organisé une expo où tout le gotha politique et minisériel a été invité, sauf les grandes figures de la culture et de la peinture. Une expo sans commissaire priseur, ni attaché de presse. Le prestige pour le prestige. stop.
Kharbouche, toujours lui, a souhaité bonne fête aux peintres honnêtes non pas sur l'Internet, mais à partir de Lina, son quartier général. Que dira-t-il la prochaine fois ? Bonne année aux peintres en tête des ventes... stop.
Zabita et Adam exposent à la nuit des galeries, sans la participation des Galeries Lafayette à Tamaziga qui dispose d'une salle où on pourrait inviter des jeunes, des musiciens de rock qui ont disparu de la scène à Rabat. A partir du 2 novembre 2012. stop.
Sortir. Ambiance slave chez Pouchkine au Centre Culturel Russe où le Strogonof avec une sauce d'enfer vaut le déplacement, sur cette Avenue de la Victoire, dont les arbres ont besoin d'être élagués. stop.
Bénénati, l'ex-doyen des restaurateurs, n'a pas encore trouvé un remplaçant. Des noms circulent mais on n'a pas encore déniché la perle rare, comme le fut Mathieu qui avait un franc parler décoiffant... A la Mamma, on sert toujours au feu de bois des pizzas Sandro et Stéphanie qui auraient plu à l'Impératrice Eugénie... stop.
Très attendue la réouverture du Bodéga et du Bo D qui s'est refait un look de mamelouk sur le Bosphore... stop.
Jean Pierre, rescapé comme tant d'autres du pauvre Bouregreg livré au béton, laisse béton, a repris une pizzeria sur l'Avenue Ibn Sina où il récidivera avec ses fritures et son savoir- faire. A suivre. La fin d'année ne sera pas fanée à Rabat. stop.


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