Les organisateurs du Salon d'Automne de Paris ont confié le commissariat du pavillon arabe à l'artiste-peintre, poète et romancier Said Haji où seront exposées les œuvres de vingt artistes. Pour cette nouvelle édition qui se tiendra du 16 au 20 octobre prochain, le comité de présélection a reçu plus de 30 000 dossiers de candidature. Et il n'a retenu que 600 dossiers, dont 20 pour le monde arabe représenté par l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Égypte, la Tunisie, la Jordanie, la Syrie et le Soudan. Cette célèbre exposition d'art fête son 110e anniversaire à Paris et confirme à travers son programme l'ouverture sur les arts plastiques des quatre coins du monde. Décidément, l'éthique originelle du Salon, basée sur la fraternité des arts et des artistes, est à l'œuvre et rien ne semble pouvoir l'arrêter !», affirme Noël Coret, président de cette manifestation de grande envergure. Sur cette sélection de mérite, Said Haji nous a confié : «C'est un honneur pour moi d'être élu commissaire du pavillon arabe lors de ce rendez-vous incontournable de l'art. C'est une consécration à l'art contemporain marocain et de ses figures de proue. Cela marque une étape importante dans mon parcours artistique». Par rapport à sa haute solitude au sens existentiel du terme, Jacqueline Ribet, artiste peintre, a écrit : «Une sensation de chaleur humaine dans les peintures de Said Haji. Les couleurs sont chatoyantes, avec une technique variée. Ce qui attitre mon attention dans ce travail c'est le thème très engagé qui témoigne d'une période obscure vécue par l'artiste. D'ailleurs, les séquelles de cette période de métamorphose intellectuelle se dégagent facilement de son apparente timidité et de son calme énigmatique. Il n'y a pas de doute : Cet homme a vécu longtemps seul devant ses toiles». De son côté, Georges Lapassade, anthropologue, a confié aux passionnés d'art onirique : «Non loin du rêve, les sujets prennent vie du côté intérieur de l'être tandis que la réalité s'y reflète, pourtant dissimilée derrière les voiles de l'imaginaire. Non loin de la théâtralité, le dialogue entre l'imaginaire et le réel se pare d'une réflexion sur notre perception de l'existence humaine et de la réalité». Selon Abderrahmane Benhamza, poète et critique d''art, «Le rêve demeure cette infime lueur surnaturelle qui permet par hasard de résister et de survivre, et la liberté, le credo infrangible, quoique désespéré ici, à brandir contre la Tyrannie». Il est à rappeler que le Salon d'Automne fut créé le 31 octobre 1903 au Petit Palais, à l'initiative du Belge Frantz Jourdain (1847-1935), architecte, homme de lettres et grand amateur d'art. Le but du Salon d'Automne est double : il devait offrir à la fois des débouchés aux jeunes artistes et faire découvrir le mouvement impressionniste à un large public. Le choix de l'automne comme saison de présentation permet aux artistes de présenter leurs petits formats réalisés en extérieur au cours de l'été, donc de se placer à la pointe de l'actualité artistique, mais aussi de se démarquer de deux autres grands salons (la Nationale et les Artistes français) qui ont, eux, lieu au printemps.