A moins d'une semaine de la Fête de l'Aïd Al-Adha, les préparatifs vont bon train, quoiqu'avec une cadence moins élevée que les années précédentes. L'ambiance générale donne l'impression que l'activité n'a pas encore démarré. Les éleveurs ou intermédiaires qui, généralement, louent des garages dans certains quartiers de périmètres urbains pour y installer leurs « troupeaux » se manifestent peu. Idem pour les sociétés de financement qui, d'habitude et en pareille période, présentent des offres « adaptées » à la circonstance, marquent le pas. Le même constat est observé au niveau des grandes surfaces qui ont mis un certain temps avant d'afficher un prix au Kg vif. Jusqu'ici, il est question de 53 dhs au Kg vif. Lequel prix sert quelque part de référence à même de guider les décisions d'achat ou de vente, au niveau urbain surtout. Côté spéculations, les vendeurs et les acheteurs seraient du même avis : le prix du mouton de l'Aïd serait, cette année, élevé. Le simple citoyen évoque la succession d'un certain nombre d'évènements qui ont occasionné des dépenses incontournables et assez conséquentes dont le mois de Ramadan, les vacances d'été, la rentrée scolaire. Les éleveurs se réfèrent à la hausse des prix des matières premières entrant dans l'alimentation animale pour ajuster leurs offres. Entre les deux, les intermédiaires (Chennaka) et autres, guettent la belle opportunité. L'opportunité de tirer le maximum de profit du chiffre d'affaires au titre des transactions commerciales des animaux d'abattage à l'occasion de l'Aïd, soit 8 milliards de dirhams cette année. Et comme à l'accoutumée, le traditionnel communiqué du département de l'Agriculture rassure : la grande partie de cette manne sera transférée au milieu rural et servirait à améliorer la trésorerie des éleveurs et fellahs. Il va sans dire qu'à défaut d'une sérieuse enquête afférente à l'impact réel de l'Aïd sur le fond de roulement des agriculteurs, éleveurs et petits fellahs, il est difficile d'adhérer à cette thèse. D'autant plus que ce ne sont pas ces fellahs qui se livrent certaines pratiques malsaines dont de l'eau salée aux moutons et le gonflage à la pompe pour faire augmenter le volume de l'ovin... Ceci pour dire qu'il serait souhaitable que les services de contrôle concernés procèdent à un contrôle de la qualité et de la quantité de l'approvisionnement des différents marchés et à un suivi des cours des animaux commercialisés, notamment au niveau des grandes surfaces, des souks ruraux et des principaux points de vente au niveau des villes. L'offre en ovins et caprins destinés à l'abattage couvre la demande Le département de l'Agriculture indique que l'offre en animaux, estimée à 8,3 millions de têtes (4,83 millions d'ovins et 3,47 millions d'agnelles et de caprins), devant être sacrifiés durant l'Aïd Al-Adha, couvre la demande estimée à 5,4 millions de têtes. Et toujours selon les statistiques du département de l'Agriculture, les effectifs du cheptel ovin et caprin au titre de l'année 2012 s'élèvent à 25,3 millions de têtes dont 19,1 millions d'ovins et 6,2 millions de caprins et les performances zootechniques ayant connu une légère baisse par rapport à l'année dernière, ont enregistré un taux d'agnelage de 80% et un taux de mortalité en deçà de 5%.