Le 23ème Congrès de l'Union Générale des Etudiants du Maroc (UGEM) a clos ses travaux dimanche dernier, congrès qualifié d'étape historique et de tournant par tous les intervenants dont son président, M. Lahcen Falah, qui avait prédit, lors de la séance d'ouverture, que cet événement marquant restera dans les annales estudiantines marocaines comme celui qui aura élaboré le plus de programmes d'action et émis des recommandations à même de répondre aux attentes, préoccupations et espérances des étudiants qui auront à assumer eux-mêmes les responsabilités qui incombent normalement à leur président alors que lui resterait plutôt un coordinateur. A rappeler que lors de l'ouverture de ces 23ème assises, Hamid Chabat, Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, était intervenu pour souligner notamment que le choix du slogan de « Université citoyenne protégeant les droits et consolidant la démocratie » retenu pour ce congrès résume pleinement le long parcours de l'UGEM et la contribution des étudiants marocains à l'édification de l'Etat national égalitariste tout en relevant que ces assises se tiennent dans un contexte national et régional très délicat marqué par des troubles et un recul de la démocratie de nombre de pays arabes ainsi que par une dégradation de la situation politique, économique et sociale au Maroc depuis l'avènement du gouvernement actuel, d'où la lourde responsabilité qui incombe aux étudiants en tant que composante essentielle de l'élite cultivée et consciente de la société ayant joué un rôle déterminant dans l'Histoire du Maroc indépendant et qui est appelée, encore aujourd'hui, à jouer son rôle dans la consolidation du processus démocratique qui a connu un grand élan au lendemain du discours royal du 9 mars et de l'adoption d'une nouvelle Constitution le 1er juillet 2011, mais sur lequel pèsent présentement de lourdes menaces du fait des forces obscurantistes qui cherchent à tout accaparer et à verrouiller les rouages de l'Etat à leur profit. Aussi, a-t-il appelé les étudiants à s'impliquer dans le grand combat pour la dignité et la protection du processus démocratique et à relever les défis qui se posent au pays, dont celui intellectuel et doctrinal, celui des idées et de l'examen approfondi et minutieux des divers problèmes et questions et, partant, de contribuer à trouver les réponses et solutions adéquates. Ceci, ajoute M. Chabat, nécessite aussi de la part de la direction issue de ce congrès de renforcer l'organisation et les structures de l'UGEM à travers son implantation dans toutes les universités et hautes écoles et à tous les niveaux, à effectuer un retour en force dans l'enceinte universitaire et faire siennes l'ensemble des préoccupations et attentes des étudiants marocains et de la société en général, à travers de nouveaux outils et mécanisme de lutte et de militantisme au service de la patrie, la démocratie, la liberté et la dignité des citoyens. Ce qui, a-t-il conclu, impose de mener un combat quotidien contre la régression et les courants destructeurs qui cherchent à importer les problèmes et vicissitudes de l'extérieur pour les imposer à nos universités et détourner ainsi nos étudiants et nos jeunes des vrais problèmes de leur pays vu que le mouvement étudiant ne doit faire allégeance qu'à son pays et à ses fondamentaux, engageant par la même occasion l'UGEM à s'impliquer pleinement dans la mobilisation à laquelle le parti a appelé contre les décisions impopulaires et antinationales du gouvernement. Abdelkrim Bekkari : Restituer à l'université son rôle premier de temple de culture et de savoir Le Secrétaire national de l'Union Générale des Etudiants du Maroc, Abdelkrim Bekkari, a pour sa part mis l'accent sur les grandes ambitions et la volonté des jeunes et étudiants de reprendre le flambeau des anciens et d'assumer leurs responsabilités dans l'édification, la démocratisation et le développement de leur pays, soulignant au passage l'importance de l'enseignement et l'éducation dans l'émancipation et le progrès de la société et rappelant les efforts consentis par le Maroc depuis l'indépendance dans ce domaine ainsi que les divers plans et programmes de réforme de ce système, y compris le dernier programme dit « d'urgence », sans grand succès apparemment, ce qui fait que l'institution scolaire marocaine est aujourd'hui accusée de tous les maux et de toutes les tares parce que sclérosée, fermée et incapable de s'adapter aux multiples évolutions et changements, rappelant que les jeunes et étudiants istiqlaliens ont eu leur mot à dire et su faire entendre leur voix lors du dernier congrès du parti et se félicitant du fait que la nouvelle direction communique bien et pratique une politique de proximité avec cette frange sociale et que l'UGEM trouvera toujours auprès d'elle l'aide et le soutien dont elle aurait besoin pour l'édification et la préparation d'un avenir meilleur dans un pays libre, démocratique et prospère. Après avoir salué le courage et la clairvoyance de l'Istiqlal lorsqu'il décida de quitter le gouvernement « intégriste et extrémiste », A. Bekkari a appelé à la révision et la restructuration des associations et organisations parallèles du parti, dont l'UGEM, afin de leur permettre de s'adapter aux exigences et défis de l'époque et d'accompagner le parti dans son long combat pour la démocratie et l'égalitarisme aussi bien que pour réhabiliter l'université dans son rôle et ses missions premiers de temple de la culture et du savoir et non d'arène pour la confrontation et l'étripage entre idées et courants, de gauche comme de droite, importés et aussi nihilistes et extrémistes les uns que les autres.