Personne n'ignore le role de la télévision dans la célebrité des artistes. C'est le moyen actuel le plus efficace pour familiariser les artistes au plus large public. Sanae Akroud est certes une comédienne qui doit sa célebrité au petit écran, toutes chaines confondues. Les role-titres "Douiba" et "Romana / Bartal" lui collent désormais à la peau et elle ne sait comment s'en débarasser. En passant derrière la caméra? En refusant tout ce qui a trait à ce personnage directement sorti des cavernes? Difficile, à l'instar des nombreux acteurs et actrices marocains, révélés au public grace à l'interprétation d'un personnge. Ce dernier a fini meme par ignorer les propres noms des comédiens. Abdelkader Moutaa est adopté par le public sous le nom de "Belfaryat". Le défunt Abdelkader Lotfi n'est autre que "Jabour" pour la populace. De meme pour Kamal Kadimi connu sous le seul nom de "Hdidan". Jadis, Chaibia Adraoui répondait au nom de "Lalla Ghanou"...Le cas est sémilaire pour la jeune Sanae Akroud alias "Douiba". Mais, pour arriver à se faire un nom sur la scène artistique marocaine, Akroud a fait du chemin. Elle est native de la ville de Taroudant où rarement on pense à embrasser une carrière de comédienne. Après le baccalauréat, elle ne reve que de la comédie contre le gré de ses parents qui, franchement ne croient pas à un avenir sur dans ce milieu. La seule issue est l'I.S.A.D.A.C. Seulement, à son arrivée à Rabat, elle est amèrement décue par l'absence de concours d'entrée pendant deux années successives ce qui la pousse à changer forcément d'orientation. La faculté de droit de Marrakech offre une alternative que la jeune Roudanie accepte sans conviction, mais avec soulagement des parents inquiets jusqu'alors pour leur progéniture. Leur enthousiasme ne va pas durer car l'I.S.A.D.A.C va réouvrir ses portes aux jeunes talents. Akroud passe avec succès le concours. Seulement, l'étudiante va commencer par inquiéter ses professeurs. Elle est inactive, évasive et manque meme de motivation. Rever la comédie est une chose, la pratiquer est une autre, finit-elle par s'en rendre compte. Des conseils de discipline sont meme tenus à son encontre pour la sorir de sa torpeur, sans grand résultat. Elle est en troisième année quand le déclic est enfin déclenché. C'est grace à un metteur en scène espagnol, Juan Dolorès Caballero, que l'entourage va découvrir la personnalité enfouie de Sanae Akroud. Malgré les reserves, il lui confie le role d'Ann qu'elle incarna avec brio sous le regard étonné de ses professeurs qui ne croyaient pas leurs yeux. Sa prestation est évidente incitant tout le monde à changer d'avis sur la jeune talentueuse et surtout changer d'attitude. A sa sortie de l'I.S.A.D.A.C. , elle est immédiatement sollicitée par la jeune cinéaste Fatima Boubekdi, qui croyait fermement au talent de l'actrice qui, pourtant, n'avait pas beaucoup d'atouts physiques. Sa petite taille ne lui facilitait pas les castings. Avec "Douiba", c'est la révélation. Akroud s'efforce de ne pas décevoir la réalisatrice sans se rendre compte qu'elle est entrain de conquérir le coeur des Marocains. Suite au succès connu, les propositions pleuvent et s'étendent meme en dehors du Maroc permettant à l'actrice de s'épanouir. En meme temps, les ambitions s'amplifient. La réalisation va la tenter. Un premier court métrage d'abord: "3tini Nassa oua Ghani" est présenté au festival du court métrage de Tanger. Suit "Les 5 saisons" en attendant son premier téléfilm "3ars Dib" (Les noces du loup) produit par la chaine 2M et programmé durant ce mois de Ramadan.