Assurément, l'Association Cheikh Jilali M'tired est un cercle qui se démarque de ses pairs par son ouverture sur le passé et sur l'avenir, puisant ses ressources dans le premier et se projetant sur le second afin de consolider les bases d'une musique qui contribue considérablement à l'identité de notre patrimoine artistique. Nos lecteurs auront certainement compris qu'il s'agit du « Malhoune » un registre artistique où les paroles épousent la musique sur un fond résolument enchanteur qu'il s'agisse de prôner la beauté, la témérité, l'amour, l'anecdote ou encore l'hostilité et c'est d'ailleurs cette diversité dans les paroles qui constituent sa force irrésistible d'attrait lequel comme par enchantement touche directement les fibres sensibles des amateurs de cet art. Au fait, il faut revenir à l'histoire d'une famille en l'occurrence « la famille El Malhouni, nom hautement significatif quant à la fusion entre celle-ci et ce registre musical, pour découvrir l'immensité de la passion qui avait nourri la naissance de cette association à but non lucratif et au seul et unique objectif de préserver le Malhoune dans le respect de son intégralité et sa spécifité. C'est un legs déposé, de père en fils, par Haj Mohamed Ben Omar El Melhouni de son vivant. Celui-ci en était un fervent amateur doublé d'un parolier à la sensibilité hyper élevée pour que ce registre artistique soit son violon d'Ingres. Dans la foulée, son fils Haj Abderrahman prit sur lui l'engagement de suivre les traces de son père, soutenu dans son œuvre par une parfaite maîtrise du sujet d'autant que c'est un érudit quasi-complet dans tout le sens du terme. Et comme pour compléter ce beau tableau, le jeune et non moins dynamique, Anas, petit fils du pionnier Haj Mohamed Ben Omar, professeur de musique de son état, entra en lice et conféra au dessein de l'Association cette empreinte de fraîcheur et d'innovation qui lui manquait sans pour autant altérer le fond. C'est ainsi que l'Association Cheikh Jilali M'tired à pris son envol sans tambour ni trompette, ni même une quelconque aide financière de l'état mais tout simplement un modeste soutien d'ordre de la logistique provenant du ministère de la culture, de la wilaya et dans une moindre mesure de la communauté urbaine. Il fallait donc s'adosser à une autre association qui soit imprégnée du même objectif pour aller plus loin. Ce qui a été fait depuis son mariage avec la Fondation Dar Bellarj, une entité tout aussi remarquable dans la préservation et de développement de toutes les formes d'art qui touchent de prés ou de loin le patrimoine culturel. Et là encore, il est de notre devoir de saluer Maha Madi la directrice de cette fondation pour le dévouement dont elle fait preuve dans ce sens. Ainsi donc, le mariage entre les 2 parties s'étant avéré idoine, il n'en a pas fallu plus pour que le turbo qui en résulte impulse à la machine son plein régime. Qu'en est-il alors de cette 8ème édition qui a choisi comme thème « l'art du Malhoune dans l'hospitalité des arts de la Dakka à Marrakech, Taroudant, Essaouira et Demnate », des groupes effectivement participant. Le comité d'organisation propose pour la 1ère journée du jeudi 27 juin 2013 un menu riche et diversifié, composé de l'art de la Griha et de la Dakka Roudania, en compagnie de la troupe de la Dakka de Taroudant. Le deuxième jour sera réservé spécialement à la Dakka Marrakchia et aux anciennes formes rythmiques populaires, animées par la sélection de la ville ocre, composée principalement des meilleurs praticiens de ces arts dans les vieux quartiers et haoumates de Marrakech. La clôture de cette rencontre sera consacrée à une soirée spéciale Malhoune, centre d'intérêt de l'association Cheikh Jilali M'tired, animée par sa troupe musicale qui sera présidée par Cheikh Haj Mhamed EL Malhouni, avec la participation de nombreux jeunes talents venant des villes de Safi, Erfoud Rissani, Meknès, Fès, Azemmour, Essaouira et Taza.