C'est avec deux grandes rencontres artistiques que l'Institut français d'Agadir ouvre le bal des nuits ramadanesques de cette année. Deux événements artistiques qui apportent une bouffée d'art et de culture au public gadiri surtout quand on sait le vide culturel dont souffre la ville en l'absence de programme culturel. La première rencontre des nuits de Ramadan a ainsi fait découvrir au public le «Malhoun roudani». Connu sous l'appellation de «Dakka Roudania», le «Malhoun» de Taroudant se caractérise par son originalité, ses rythmes, l'accent roudani ainsi que par les thèmes variés qu'il traite. «Le Malhoun roudani se trouve aujourd'hui menacé. On parle souvent du Malhoun fassi, rbati, slaoui mais rarement du roudani. Notre projet a pour objectif de sensibiliser nos jeunes au patrimoine, à cette littérature populaire, trop souvent ignorée en dépit de son originalité», soulignent les organisateurs. Ceci étant, la deuxième rencontre au programme du mois sacré invite le public de la ville à découvrir le danseur et chorégraphe indien Raghunath Manet. Musicien, chanteur et grand danseur sur la scène internationale, Raghunath Manet est l'une des grandes stars de la danse classique de l'Inde du Sud. Il est à noter que Raghunath Manet a inspiré toute une génération de danseurs, en partie à l'origine du boom de Bollywood. En effet, cet artiste a été nommé Chevalier des arts et des lettres par le ministère de la culture français en 2001. Il fera découvrir au public son répertoire de danses somptueuses et de compositions lyriques tamoules. Les compositions de cet artiste regroupent à la fois danse, prière, musique, art théâtral et art martial. Manet réunit un ensemble de mimes et de gestuelles corporelles, d'expression de visage, de versets religieux, de louanges et de poèmes d'amour. Le tout sur un fond musical de style carnatique du sud de l'Inde. Raghunath Manet a ainsi réhabilité la danse masculine indienne en puisant dans les origines de la culture indienne où le dieu Shiva est considéré comme l'un des premiers danseurs masculins. L'engagement et le grand talent de cet artiste lui ont procuré une grande place sur la scène internationale. Notons que la danse de «Bharata Natyam» s'inspire en grande partie des statuts des temples de Shiva. Par ailleurs, Raghunath Manet n'a pas cessé d'apporter sa touche personnelle aux chorégraphies traditionnelles. Il est à noter qu'il maîtrise également le Veena (luth du sud de l'Inde).