La pire des crises c'est quand les bien munis, qui n'ont pas de problèmes avec le loyer, la Redal et l'épicier, commencent à devenir pingre, avare et mesquin, ce qui n'est pas marocain, sous prétexte qu'on vit une conjoncture mondiale qui fait traîner les factures. En fait, la crise qui profite toujours aux uns, en enfonçant les autres dans la récession, un mot qui rappelle l'effondrement de la bourse en 1929, quand des boursicoteurs de Wall Street étaient prêts à prendre « l'anetrite Khobz ou zite », est utilisée par des décideurs indécis qui profitent amplement des situations les plus diverses. Si certains continuent à se comporter comme Oulad Ennass, denrée de plus en plus rare, quelle que soit la température - en mai, fais ce qui te plaît, mais n'oublie pas de te couvrir pour aller voir le fils de Julio –, d'autres utilisent tous les subterfuges et les refuges, pour spéculer à mort, en se disant : c'est le moment – daba – ou jamais. Comme les pauvres vendent ce qu'ils ont de précieux, sans aller sous d'autres cieux, des opportunistes leur proposent des sommes ridicules, en leur disant : « C'est à prendre ou à laisser ». Un choix douloureux pour les laissés - pour - compte, délaissés par un service social de la wilaya qui ne répond plus aux personnes en détresse. stop. La crise dans la presse économique se limite à l'étalage de chiffres qui traduisent un certain état d'esprit. Mais, en réalité, ça se passe autrement. Si on ne mange pas encore migaz, du pain rassis trempé dans un bouillon, avec Knor maintenant, pour tromper la faim des enfants, il y a lieu de noter la « chakchouka », un plat bien plat, qui nous vient de Gabès et Hamamet, qui faisait autrefois rêver, une recette à base d'œufs et de tomates ; mange des tomates, chante l'autre sur un air de cha cha cha- la chakchouka, la bissara qui revient au pied levé- il fallait lire hier Claude Sautet et non Sauvé... comme Boudu Sauvé des eaux – et autre dchicha, sont désormais au menu quotidien. Dans des familles on charge d'abord l'internet à 10 dh par jour, avant de penser aux crêpes et au thé à la menthe. L'internet où les voix étouffées continuent à réclamer de la nourriture spirituelle, pour calmer la faim, qui justifie tous les moyens pour lever la tête et tenir tête aux politicars dont certains se comportent comme des lascars. stop. L'ONDA, où Benallou n'aurait pas osé menacer les petits commerces aujourd'hui entre le marteau et l'enclume, n'a pas cherché à rassurer les sans défense, devant les gros manitous des multinationales, qui piétinent la cohésion nationale, et qui veulent exploiter les espaces commerciaux, qui subissent des redevances qui ne laissent aucune chance aux petits commerçants. stop. Slite sur les sites... Tout le monde veut avoir son propre site sur le net, pour contrecarrer une pauvre presse qui survit avec des antibiotiques et des compresses. Si parfois il y a des pros qui ont roulé leur bosse un peu partout, en craignant la fée Carabosse, il y a aussi des nouveaux attirés par les gains faciles, où l'on ne paie ni l'imprimerie « Dar El Kitab » ni les metteurs en page – seuls un ou deux proscrits font l'affaire – et pas d'impôt, dont les dossiers restent dans les entrepôts des Finances, qui se bornent des calculs d'assiette, qui ne laissent aux imposables que des miettes. stop. Le pressing au kilo qui consistait à laver le linge loin de la famille à 30 ou 40dh – 5 kilos – profite du vide pour instaurer des tarifs scandaleux. Ainsi, au Mohit on demande 100 dh pour un sac, ne contenant pas plus de 4 kilos. Sinon, on compte à la pièce, avec une liste rigolote où la veste devient « fista », la « djakita » même si elle est signée Thierry Magler et autre kravata (dans le texte de la facture, format petit billet)... Ya hasra, la masbana de madame Taïbi dans les années 60, qui incarnait la femme moderne avec sa coupe basse – kopas, disaient les mdiniyates, une expression que n'a pas encore trouvée Belaoula, qui a tout essayé avec son vocabulaire châtié, qui donne des complexes aux ramasseurs de balles. stop. Le syndic de l'immeuble revendique parfois n'importe quoi, pour se maintenir à la tête d'un bureau qui n'a ni tête ni queue. Comme le Conseil syndical fantôme, pour ceux qui ne se contentent pas de mercurochrome pour soigner les plaies, ne fait pas l'unanimité à la Résidence Kays qui a perdu sa Leïla où l'animation est absente, où des boutiques ferment les unes après les autres, faute de clients, guère attirés par une galerie peu marchande, sans pop corn ni cornes de gazelle, échappée d'un rallye qui écrase l'écosystème. Le bureau du Conseil syndical s'est rendu impopulaire en prenant des décisions saugrenues, qui mettent à nu la politique du fait accompli, devant lequel des locataires refusent de se taire. Comme la télécommande, supprimée sans explication pour l'accès au garage qui ne donne pas la rage aux tobates... malgré une mise en demeure d'un huissier. stop. Rectif. Nos lecteurs lisent Télégramme en corrigeant d'eux-mêmes, comme si ils faisaient leurs mots fléchés ou croisés. Merci pour les appels au 06-07-92-52-78. stop. A la veille de la clôture de Mawazine qui a secoué Rabat, tremblement de terre inconnu sur l'échelle de Richter, on évite de penser à l'après Mawa, qui perdra el hawa sawa que chantait Farid El Attrache accompagné par un orchestre où il y avait des violonistes italiens, qui jouaient à merveille le style oriental, sans aller en Orient. Dès le dimanche prochain, la routine va reprendre. ll n'y aura plus de concert à « La Renaissance », toujours rénovée, sans reprise de spectacle, de « Deep Purple » à l'OLM, et de dimanche à Bamako sur la rive droite, boycottée par le chat botté, les oiseaux sauvages et les baigneurs qui traversaient l'oued web à la nage pour regagner Salé qui ne veut plus se rappeler que l'eau de mer arrivait jusqu'à Bab El Mrisa, aujourd'hui abandonnée et condamnée par un trafic de bagnoles qu'on ne voit même pas aux Batignoles. Après Mawazine, les diabétiques se contenteront de bétadine et d'insuline, eux qui avaient pris l'habitude de sortir tous les soirs, pour oublier le taux de glycémie qui leur joue de mauvais tours. D'autres malades bien portants trouveront le temps long, dans une ville sénile, qui a oublié que l'animation c'est important. Aussi important que l'eau et le pain. stop. Quand on a lu le papier – un mot cher à Régine, native d'Anderlecht et non de Saint Paul où vont se marier Pierre et Paul qui n'ont jamais mis les pieds à l'église Saint Paul... - sur le 1er livre d'artiste publié au Maroc, on s'est dit : c'est encore Kotbi, le Mehdi Mountadar des arts, qui en est l'auteur... Mais en poursuivant la lecture, on apprend qu'il s'agit de l'artiste Rita Alaoui, qui en est la créatrice. Rita et non Ghita, comme Ghita Ben Abdesslam au style inimitable, a rendu hommage à la madeleine de l'écrivain Proust, en attendant de rendre hommage à la harcha ou à la gorssa au Zenjlane, ignoré par El Maricane... stop. Cheb Mami attire toujours le public, titre le canard qui passe de l'attaque contre la maison de Hamid Chabat, au regard foudroyant du FMI. Le titre veut dire indirectement que, malgré la taule, le chanteur de l'Oranie est toujours le préféré de Souâd, Mehdi et Mélanie. Quant à ce qu'il a dit dans sa conférence de presse à Rabat sur l'éloignement du rai, prôné par Cheïkha Rimiti, ça nous réconforte. Nos lecteurs se rappellent de notre avis sur le Cheb Khaled qui a chanté sur un air de Gilbert Montagné, avec saxo et derbouka. Avec Kenny Rogers aussi célèbre au Maroc que dans le pays des Iroquois et des rangers, Khaled va chanter au festival de Timitar, le préféré des lève-tard qui vont s'éclater du 26 au 29 juin un peu avant le ramadan qui donne de moins en moins mal aux dents, depuis que les jeûneurs ont appris à se passer du ftour plein de sucreries. stop. Vigon qui nous a fait un faux bond – on ne l'a pas invité à Mawa, alors que Mica était au programme pour la 2ème fois – a fait salle comble mardi dernier au Sporting de Monaco, la ville de Stéphanie qui n'a pas le look de la princesse Eugénie, qu'aucun infographiste n'a encore habillée en caftan brodé et dfina inspirée de Dafina, le site qui ne veut pas enterrer « Al madé », comme dirait Abdelkrim Ghallab, qu'on voit marcher au bois du Sofitel Jardin des Roses, qui a brillé sous les feux de la rampe, d'un festival qui va nous quitter sur un air de « nous nous sommes tant aimé...» stop. Jessie J., superstar des dance-floors est apparue à l'OLM en caleçon style Dolce Cabana. L'an prochain, elle reviendra en string de Havana... stop. Dernier souvenir de Mawa 2013 qui a fait travailler la nuit à Rabat « Give me the night » de George Benson qui ne fume ni Benson & Hedges ni autres tabacs du New Age. Ben a même appris à dire choukrane comme Françoise Fabien, qui a appris une dizaine de mots en dialectal, après un séjour monumental au Maroc qui a duré une quarantaine d'années... stop. A lundi. nordine ben mansour.