L'inscription de la question du Sahara à l'ordre du jour des travaux du prochain sommet de l'Union Africaine (UA) à Addis-Abeba est une initiative "rétrograde et inopportune", a indiqué mardi à Rabat l'ambassadeur du Gabon au Maroc, Abdu Razzaq Guy Kambogo. "L'Afrique a d'autres préoccupations plus urgentes à résoudre, notamment la recherche d'une paix pérenne, l'autosuffisance alimentaire, la santé, l'éducation et le logement pour tous", a noté le diplomate gabonais, dans une déclaration à la presse, soulignant que "les questions déjà confiées à l'ONU doivent être traitées seulement par elle". Et d'ajouter que "les instances onusiennes qui se sont saisies de la question du Sahara sont bien au-dessus de la Commission de l'Union Africaine". Le diplomate gabonais a rappelé que de "nombreux pays africains, aujourd'hui, se sont ralliés à la cause marocaine dans ce dossier. Ceci d'autant plus que le Conseil de Sécurité de l'ONU, réaffirmant des principes intangibles, après moult retournements de situation, est parvenu à convaincre la Communauté Internationale de ce que le plan d'autonomie que le Maroc promeut est l'unique moyen de sortir de la crise", soulignant que ce plan est "une base sérieuse et crédible, en vue d'une solution négociée" de la question du Sahara. M. Kambogo a d'autre part affirmé que "le Maroc ne cesse depuis un certain nombre d'années de multiplier des actions de rapprochement dans l'optique de regagner la grande famille africaine". Il a rappelé que "depuis la Marche Verte initiée par Feu SM Hassan II, le Gabon a toujours soutenu les différentes initiatives marocaines visant le règlement pacifique de la question du Sahara", ajoutant que "face à l'échec des différentes tentatives continentales, nous avons toujours approuvé les démarches menées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour parvenir à des solutions pacifiées et qui garantissent l'intégrité du territoire du Royaume du Maroc". "Le Gabon, à l'instar d'autres alliés et amis du Maroc, épris de paix et de développement harmonieux, martèle et réitère, tout en l'affirmant avec force et rigueur, son indéfectible soutien au Maroc sur la question du Sahara" , a-t-il souligné. Le conflit du Sahara dit "occidental", rappelle-t-on, est un conflit artificiel imposé au Maroc par l'Algérie. Le Polisario, un mouvement séparatiste soutenu par le pouvoir algérien, revendique la création d'un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une solution du conflit basée sur une autonomie avancée dans un cadre souverain marocain et une intégration économique et sécuritaire régionale.