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Le Conseil national du Parti de l'Istiqlal décide le retrait du gouvernement et se réfère à l'article 42 de la Constitution: La scène politique marquée par un évènement majeur
SM le Roi exhorte le Secrétaire Général à maintenir les ministres de l'Istiqlal au sein du gouvernement en attendant le mémorandum du parti La troisième session ordinaire du Conseil national du Parti de l'Istiqlal, tenue le samedi 11 mai 2013 à Rabat, avait tout d'exceptionnel et ne manquera pas de figurer parmi ces sessions exceptionnelles et déterminantes qui ponctuent l'Histoire du Parti de l'Istiqlald depuis sa création. Ce jour là, le parlement du parti devait rendre son verdict au sujet d'une question majeure: poursuivre la participation dans un gouvernement dont le chef est dénoncé pour autoritarisme, voire totalitarisme, ou de s'en retirer. Après un exposé politique franc et argumenté du Secrétaire général du parti, suivi d'un débat profond et engagé, la décision a été à la hauteur des attentes des membres du Conseil national dont la revendication du retrait était quasi-unanime: le retrait du gouvernement en se référant à l'article 42 de la Constitution et en délèguant à la direction du parti la prise des mesures nécessaires à cet égard. L'autre évènement marquant, fut l'initiative de SM le Roi qui a pris contact avec Hamid Chabat l'assurant du grand intérêt que Sa Majesté accorde à cette question et l'exhortant à maintenir les ministres de l'Istiqlal au sein de l'actuel gouvernement dans le souci de préserver le fonctionnement normal du gouvernement, en attendant qu'un mémorandum soit soumis au Souverain par le secrétaire général du parti. La décision du retrait a été scellée dans le communiqué final (lire par ailleurs le texte intégral), qui a sanctionné une longue journée de «concertation et de dialogue libre et responsable» et soulignant que «le Conseil national du parti a décidé de se retirer du gouvernement actuel». Le communiqué ajoute que le parti, convaincu de la primauté des dispositions de la Constitution en tant que document contractuel solide, se réfère à l'article 42 de la Loi fondamentale qui stipule que «Le Roi, Chef de l'Etat, son Représentant suprême, Symbole de l'unité de la Nation, Garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat et Arbitre suprême entre ses institutions, veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection du choix démocratique...». Le Conseil national du PI «délègue à la direction du parti la prise des mesures nécessaires à cet égard», soulignant que «l'ensemble des istiqlaliens restent mobilisés en toute conscience et responsabilité pour faire face aux défis qui se posent à tous les niveaux, et demeurent attachés aux valeurs sacrés qui sont le garant de l'immunité de la Nation, sous la conduite de SM le Roi». Dans cette phase délicate et cruciale, le parti a été «le premier à attirer l'attention sur les grands risques que renvoient les indicateurs économiques et sociaux et a proposé des solutions et des sorties pratiques de la crise, rendue plus complexe par la négligence et l'incapacité gouvernementales», ajoute le Conseil national dans son communiqué. «A contrario, le gouvernement a eu recours à des décisions et mesures qui ont eu un impact négatif sur le pouvoir d'achat des citoyens, paralysé le dialogue social avec les partenaires économiques, et fait régner le populisme, le chaos, l'improvisation, l'intimidation et l'appréhension, ce qui a grandement contribué à conduire le pays vers un avenir pour le moins incertain», indique le texte. Le parti indique, en outre, qu'avant de prendre cette décision, il «a épuisé toutes les possibilités de mise en garde et de conseil et s'est acquitté de tous ses engagements envers ses alliés et envers la conjoncture délicate que traverse le pays (...) de ses engagements envers les instances législatives et au sein du gouvernement», ajoutant qu'il a adressé à cet égard au chef de la coalition gouvernementale, en janvier 2013, «un mémorandum détaillé, auquel le chef du gouvernement n'a accordé aucune attention». Il a rappelé que le Comité exécutif avait rendu public, en mars 2013, un communiqué dans lequel il propose des solutions réelles à la crise. ‘'Toutefois, ajoute-t-il, la présidence du gouvernement a négligé ces propositions et n'a pas réussi à améliorer l'action de la majorité, dans un cadre institutionnel, ordonné et efficient». Affirmant que le parti a rempli ses engagements au sein de l'institution législative et du gouvernement, le communiqué a déploré que des parties au sein de la coalition gouvernementale «se sont obstinées à monopoliser toutes les décisions, petites ou grandes soient-elles, à s'emparer de tous les dossiers relatifs à la situation économique et sociale et ont laissé libre cours aux discours populistes et à l'exercice de leur tutelle sur le peuple en parlant en son nom (...) tout en ignorant la gravité extrême des indicateurs de la situation économique et sociale et en ralentissant la mise en application des dispositions de la nouvelle constitution, qui a représenté une véritable révolution remarquable et unique en son genre, ce qui a amené le parti à assumer sa responsabilité historique à ce sujet, dans ce moment crucial». Adhésion totale à la volonté royale de garantir les conditions de stabilité et de servir les intérêts supérieurs de la Nation Après la clôture des travaux de la 3è session du Conseil national, le Comité exécutif du parti a tenu une réunion extraordinaire à l'issu de laquelle il a rendu public un communiqué dans lequel il a indiqué que ses membres ont acte de ce «développement extrêmement important» qu'est la décisison par le Conseil national du retrait du gouvernement. A ce propos, indique le communiqué, SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a contacté au téléphone le secrétaire général du parti, M. Hamid Chabat, et l'a assuré du grand intérêt que Sa Majesté accorde à cette question et l'a exhorté à maintenir les ministres du Parti de l'Istiqlal au sein de l'actuel gouvernement dans le souci de préserver le fonctionnement normal du gouvernement, sachant qu'un mémorandum sera soumis au Souverain par le secrétaire général. Le communiqué souligne que le comité exécutif, qui a été chargé par le Conseil national de gérer cette étape à la lumière de la décision historique du parti, se félicite de cette Haute sollicitude Royale et du souci du Souverain de garantir les conditions de stabilité et affirme l'adhésion totale du PI à la volonté de SM le Roi de servir les intérêts supérieurs de la Nation. D'autre part, le Conseil national du PI a réaffirmé dans son communiqué final que le dossier de l'intégrité territoriale du Royaume est clos définitivement depuis le retour à la mère patrie des provinces du sud et que les manoeuvres des adversaires du droit de ce peuple à son unité et sa souveraineté nationale resteront vaines». A ce propos, le Conseil national a félicité le peuple marocain suite à la victoire diplomatique remportée par la question nationale lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Cet acquis, estime le communiqué, a été réalisé grâce à la mobilisation de toutes forces politiques et syndicales et toutes les organisations de la société civile et des droits de l'Homme, saluant hautement les grands efforts entrepris par SM le Roi Mohammed VI qui ont couronné la mobilisation nationale afin d'affronter tous les défis. Le Conseil national a réaffirmé l'inévitabilité de la mise en oeuvre de la proposition d'autonomie dans les provinces du sud du Royaume, estimant qu'il est désormais vain de continuer à miser sur la possibilité de convaincre les adversaires quant à la nécessité de parvenir à une solution politique négociée et acceptée par toutes les parties est devenu vain.