Huit personnes ont trouvé la mort dans l'incendie d'un site de confection situé dans la zone industrielle de Mirpur, à Dacca, la capitale du Bangladesh, a-t-on appris jeudi de la police et d'une fédération professionnelle. De même on apprend que le bilan de l'effondrement d'un immeuble d'ateliers textiles le 24 avril dernier a désormais dépassé le millier de morts, alors que des cadavres sont probablement encore enfouis sous les décombres. Ce nouveau drame survient alors que le bilan de l'effondrement il y a deux semaines du complexe du Rana Plaza, qui abritait lui aussi des ateliers textiles, a été porté 912 morts. L'incendie s'est déclaré dans une usine du grand groupe textile bangladais Tung Hai, dans un immeuble de onze étages, alors que la plupart des employés étaient rentrés chez eux. «Nous ne savons pas encore comment l'accident s'est produit», a déclaré Mohammad Atiqul Islam, qui dirige la BGMEA, une fédération d'exportateurs de vêtements. «L'usine était fermée et tous les ouvriers avaient quitté les locaux une heure avant», a déclaré Bhazan Sarker, responsable des services d'incendie. Selon un autre responsable des pompiers et le président de la BGMEA, le directeur général de l'entreprise et un agent de police figurent parmi les victimes. Les autres victimes seraient selon eux des amis et des membres du personnel du directeur de l'usine. Le groupe Tung Hai emploie plus de 1.000 salariés et compte parmi ses clients d'importants groupes de distribution occidentaux, comme le Britannique Primark ou l'Espagnol Inditex. Tung Hai fabrique notamment des pulls, des gilets et des pyjamas. Le gouvernement bangladais avait annoncé mercredi la fermeture de 18 usines de confection pour des raisons de sécurité. Six ont été autorisés à rouvrir jeudi après l'émission de certificats de sécurité. Par ailleurs, le bilan de l'effondrement d'un immeuble d'ateliers textiles le 24 avril au Bangladesh dépasse le millier de morts et des cadavres sont probablement encore enfouis sous les décombres, a annoncé vendredi l'armée, qui coordonne les secours. Il s'agit de l'accident industriel le plus meurtrier dans le monde depuis la catastrophe de Bhopal en Inde en 1984. Plus de deux semaines après l'effondrement de l'immeuble Rana Plaza, situé dans la zone industrielle de Savar à une trentaine de kilomètres de Dacca, des cadavres continuent d'être extraits des ruines du bâtiment et un porte-parole militaire a annoncé vendredi que le nombre de morts confirmé atteignait désormais 1.038. Environ 2.500 personnes ont pu être secourues mais il n'existe aucune estimation officielle du nombre de disparus. Des centaines de proches de ces disparus continuent de veiller sur place. Les secouristes éprouvent de plus en plus de difficultés à identifier les corps en décomposition extraits des décombres. Ils s'appuient pour cela sur les papiers d'identité ou les téléphones portables retrouvés sur les cadavres. «Un total de 156 victimes non identifiées ont été enterrées», a déclaré Mohammad Yousuf Harun, préfet du district de Dacca. Il a ajouté que des prélèvements d'ADN avaient été effectués et conservés pour des tests ultérieurs si des familles le réclamaient. Neuf personnes ont été arrêtées à la suite de cette catastrophe, dont le propriétaire de l'immeuble et les patrons des ateliers qu'il abritait. L'effondrement semble avoir été provoqué par la mise en marche de générateurs durant une panne de courant. Le gouvernement accuse en outre le propriétaire et les constructeurs d'avoir utilisé des matériaux de mauvaise qualité et de s'être passés des permis nécessaires à l'édification du bâtiment.