Le premier Mai, qui rappelle pour certains du déjà-vu, reste quand même un jour symbolique où les slogans sur l'avenue Mohammed V, qu'on trouve à Tunis et à Alger, des hommages qui remontent au temps du beau fixe sans rixe, où les réunions mixtes ranimaient la flamme de la nation arabe, qui n'a jamais pensé qu'une saison printanière allait renverser des régimes de tendance aventurière. Hier encore, il n'y avait que le 1er Mai, né sur le Vieux Continent qui créa les rudiments de la classe ouvrière, pour exprimer les luttes sociales dans « les pays en voie de développement », expression rabâchée par « Jeune Afrique », le mag ni lu, ni connu par les jeunes de Bamako au Mali en passant par Béni Mellal où le gouverneur Si Fanid prépare l'entrée de la zone industrielle qui mettra fin au chômage, ce qui mettra à la page une ville qui aspire à la prospérité, sans perte d'identité. Il n'y avait que le premier Mai qui permettait aux travailleurs de se libérer, des phosphates, en passant par les bureaucrates de l'ex-ministère des PTT, qu'on restaure actuellement, en baissant les stores pour qu'on ne voit pas les détails de réaménagement tarabiscotés, en face de Bab Soufara, qui nous donnait autrefois des frissons quand le cortège solennel du corps diplomatique entrait au Palais Royal le jour des grands événements par cette porte des ambassadeurs. De nos jours, on entend toute l'année les réminiscences du « fatih may », « May way », chantait Nina Simone, que « Jazz Radio » qui n'annonce ni le jazz au Chellah, à Tanja où on ne dit plus par mépris « Takoul toba khanza », ni le jazz à Casa qui n'invite pas les turbulents du Raja et des FAR dont les fervents supporters tagent les murs avec « Black Army » à l'Akkari comme si on était à Harlem. Le 1er Mai ressemble de nos jours à une journée récapitulative où on entend les slogans avec une oreille nouvelle qui font tourner la manivelle des acquis et des victoires à venir. stop. Les Assises fiscales se sont terminées sans tapage alors qu'elles ont commencé sur les chapeaux de roue, sans le moindre flou. A la clôture, on n'a pas pris connaissance des recommandations, qui, il faut l'espérer, ne resteront pas lettre morte. Généralement, la MAP, qui organise maintenant des points chauds avec la mise en scène d'un show, comme les publications qui ont compris que les dépêches, qui ne vendent plus la mèche, ne suffisent plus, n'a pas insisté sur les recommandations des ces Assises qui n'ont pas passionné Assidon de Transparency Maroc, marié à une Palestinienne américaine, le comble et le must du cosmopolitisme, un militant marocain, défenseur de la cause de la Palestine, contrairement à Houellbecq, l'anti-Palestinien qui n'a aimé qu'une seule fois dans sa vie, pauvre chou... Il n'est pas trop tard pour revenir sur les conclusions de ces Assises fiscales qui ont suscité tant d'espoirs chez ceux qui attendaient l'amnistie fiscale, dans les règles, qui permettent à des entreprises broyées par les majorations jamais peintes par Majorelle qui attend son musée, en plus du jardin des roses, de respirer un peu et de repartir motivées pour un meilleur avenir. stop. Arrêt sur les mots. Les Eco, qui joue les échographes, titre : « Les investissements en péril ». Exercice périlleux qui met en doute les bonnes intentions de l'auteur qui veut attirer notre intention sur les donneurs d'ordres dans le secteur de l'industrie pharmaceutique. Il rappelle ceux qui avaient peur du péril jaune, qui a fini par renverser les barrières du protectionnisme, sans appauvrir les riches qui continuent à protéger leurs niches. Origine du péril chez les investisseurs de Casablanca, dont certains viennent de la Suisse romande et de la Bavière allemande : la décision du ministère de la Santé – belle porte d'entrée en marbre des années 20 qui n'a pas été touchée par les rénovateurs qui ont besoin d'une visite à l'Institut Pasteur – qui aurait communiqué aux opérateurs une mesure qui consisterait à transférer 4% de leur marge aux officines. Or, cette décision qui met en péril des trusts bien établis dont les dividendes se distribuent en catimini, n'est que verbale. Et comme ont dit ici : la langue n'a pas d'os à moelle ou sans. stop. Marrakech, une destination de plus en plus accessible pour les Indiens du pays d'Indira Ghandi, qui a réussi à s'imposer dans une société où le viol reste un fléau social dans la plus grande - par la taille - démocratie du monde, sur un air de cithare joué par Ravi Shankar dont la disparition a retenu l'attention de la « Une » de « L'Opinion » qui a aussi noté la mort de Capucine, qui s'était fait opérée à Casablanca avant qu'elle ne soit négra, selon le cinéaste qui a fait ses classes en Norvège où on ne lui a pas appris le solfège et « L'enfant et les sortilèges » de Maurice Ravel qui aurait composé son Boléro, en pensant à un aiguilleur de couteaux marocain, raconte une rumeur amusante. « La ville de Marrakech figure au troisième rang des destinations les plus accessibles pour les touristes indiens », rapporte l'agence de presse Inde-Asie (IANS) qui cite une enquête d'un site de voyage international spécialisé. La cité ocre est classée juste derrière la station balnéaire égyptienne Sharm El-Sheikh, là où on refoulait les Egyptiens venus de Caire populaire, sous Anouar Assadate, qui aurait dû chanter « Aâdrouni ya sadati » de Rainette l'Oranaise, au refrain douloureux des qsaïde el bled, l'blida, aurait dit Kamal Lakhdar, play-boy de l'administration marocaine des seventies qui distribuait des cravates signées quand Benkirane n'était pas encore f'tirane, qui prend des allures de stade d'enfer avec des tifosi au service de Lucifer. stop. C'est en temps de crise que les gens vendent ce qu'ils ont de plus précieux. De la broche, chouka de Aïcha Mouka, au pendentif et aux bagues en or ou en argent. Antiques & Fine Jewellery a organisé trois jours d'achat, de montres Cartier, Rolex et Omega, pas Dogma que les anciens buveurs invétérés, aujourd'hui aguerris, déposaient à l'épicerie pour avoir une bouteille de la mauvaise treille et du fromage de la Vache, qui rit de moins en moins, à cause de la concurrence qui n'emploie pas des arguments en vain. Dans la journée du dimanche 21 avril, des observateurs ont découvert que des particuliers casablancais avaient du diamant à revendre à Antiques & Fines qui n'en croyait pas ses yeux, comme si on était en Afrique du Sud qui nous a piqué la Coupe – avant les coupes budgétaires qui font taire des éditorialistes alarmistes – et qui continue à recevoir des touristes malgré le séjour tous risques. A Rabat, on n'a pas organisé des opérations « Wanted » où le commun des mortels dépose des objets de valeur, bracelet, broche, bague et chaîne, mais le marchand chiffon, qui roule maintenant avec un haut parleur à la main sur le tricycle, façon « La Strada » avec Anthony Queen qui n'était pas queen... et l'inoubliable Giulietta Massina, une brave zoghbiya, achète « tout, tout, tout », titre phare d'un journal de l'underground des seventies. stop. En quarante ans de service, Télégramme a reçu deux lettres d'insultes, une écrite par un rescapé de l'époque poujadiste qui défendait aveuglément Sarko qui possède des tableaux comme Guéant qui a acheté un hollandais sans grande valeur, qu'il veut faire croire qu'il vaut 500.000 euros... et une autre lettre depuis la fin d'avril, écrite à la main identifiée par nos soins, qui pourrait intéresser un graphologue. Deux lettres en 40 ans de service... c'est moins que mince, mais on sait qui a écrit la deuxième par jalousie, sans passer par la police scientifique. C'est mesquin et lâche, parce qu'elle s'attaque à la personne et non pas au contenu de la rubrique qui donne des tics à ceux qui ne veulent pas avancer dans la clarté. Seul le témoignage de nos lecteurs, avec qui on a signé un pacte de fidélité, compte. Le reste n'est que bassesse qui ne blesse pas les vaccinés contre la bêtise. stop. Merci à ceux qui ont appelé pour prendre des nouvelles de nordine ben mansour, décédé sur Facebook... qui a vite effacé l'annonce macabre. Ce Facebook qui a annoncé la mort de Hajja Hamdaouia, qui était sur scène samedi dernier au Too Much dans une ambiance aussi feutrée que celle de l'ex-Farah de la Tour Hassan où on entrait comme dans une grotte de Mirleft, où les pêcheurs craignent pour leur avenir avec les nouveaux vacanciers - s'hab facance - pourtant munis de finances... stop. L'ensemblier et fabricant de matériel haut de gamme Giorgetti qui aurait pu faire la couverture de « Variety », s'il s'y connaissait en gammes, vient de sortir une série inspirée de l'architecture casablancaise, menacée par les loups de la spéculation immobilière, où le complexe La Casablancaise, de Robert Lièvre, fait honte aux Bidaouis qui ne sont pas des béni-oui-oui, comme dans certaines villes, dirigées par un Conseil puéril qui ne prend pas de décisions tranchantes et définitives. Le quotidien de la mozona qui veut montrer qu'il est dans le coup partout, comme le canard de triste mémoire « Je suis partout », « Ana fi kouli makane », cite parmi les architectes de Casa, Zevaco, l'auteur de la Villa Souissi, en précisant « bien sûr », comme si les connaisseurs allaient l'oublier. Ce même Zevaco qui a conçu le marché aux fleurs de l'ex-place Pietri – live friday – qui fut « remodelé » par la wilaya de l'époque où on n'avait pas besoin de Pin et de Puk pour retrouver son carnet d'adresses. Zevaco vanté par Pauline Demazière qui a écrit un essai sur les Russes du Maroc qui ont fui Octobre Rouge et les Bolchéviques pour s'installer au pays de l'Extrême Couchant, sans estimer qu'il fallait envoyer un exemplaire à la presse qui veille au grain, du Soir au Matin. C'est la faute aux éditeurs qui lancent un livre comme on lance une bouteille à la mer. Enfin, il y a lieu de noter la présence chez Giorgetti qui n'a pas connu Paul Getty, amoureux de Mallet Stevens, de Laprade, l'auteur du phare d'El Hank, et Leonardo Morandi qui a construit le gratte-ciel « Liberté » dont les Casablancais sont fiers, ode au monde libre. stop. Signe des temps. Les nouveaux patrons dirigent leur petit monde, à la baguette, sans quitter leur soquette, sous la couverture écossaise achetée dans une maison lyonnaise, par le canal de Marjane qui se fournit chez Abdou pour les légumes et chez Jeanne pour le confort de la maison. Ces patrons mettent maintenant rarement les pieds dans leur hôtel dont les chambres sont dans un piètre état, où le standardiste sait à peine lire ba bou bi, et dont la réception est incapable de faire une réservation pour une partie de golf à Dar Salam ou au village Ahlan. Ces nouveaux maâlmine évitent de rencontrer les travailleurs de leur entreprise en prise avec une conjoncture qui flirte avec la déconfiture. Les responsabilités sont confiées à des subalternes noyés dans l'atmosphère de « Subway ». Ils ne prennent aucune décision capitale, sinon payer le loyer, l'eau, l'électricité, les redevances fiscales et autres priorités. Pour le reste, on attend le patron qu'il revienne alors qu'il ne montre même pas le bout de son nez de Pinochio à la fin du mois. Hada howa l'maâlem oula balak... balak mène trek. stop.