«Sanaouat Errassas», années de plomb comme ils disent, dirait l'autre. Ce n'est pas uniquement des noms qui reviennent machinalement, toujours les mêmes. Des dinosaures qui ont monopolisé la radio, la télévision, la presse, le tourisme ou l'artisanat. Quand il n'y avait ni transparence, ni nonchalance dans les bureaux tyranniques où l'on donnait des directives comme sous Staline. Aujourd'hui, des anciens caïds dans tous les secteurs veulent se refaire une virginité sur le dos du renouveau arabe pour nous faire oublier que rien ne se faisait sans eux, quand ils pratiquaient la politique du «après moi le déluge». Au lieu de se taire par pudeur, ils reviennent en première ligne comme si les gens qui connaissent leur mic-mac, n'avaient pas de mémoire. Attention l'escalier. La chute peut être douloureuse. stop. Des jeunes du mouv seraient contre un festival de musique qui s'autofinance de plus en plus, qui permet à des milliers de familles de sortir dans une ville réputée pour son sédentarisme, où les gens n'ont pas où aller, sinon un saut à Méga Mall où il n'y a ni cinéma, ni expo de peinture, ni théâtre de poche et un autre saut à Sidi Larbi Ben Sayah pour lui demander la bénédiction ? On ne peut pas être jeune et être contre la musique qui peut être la raison de vivre de certains. Paul Verlaine, le vieux shnock qui s'est laissé séduire par la jeunesse fougueuse, disait «La musique avant toute chose». De même qu'on ne peut pas être révolutionnaire ou manutentionnaire et être contre la fête populaire, car Mawa, avec son air de hawa sawa, et ses niches pour VIP, reste une fête populaire, un moussem sur fond électrique avec des sonos dignes de Montreux, Juans-les-Pins ou Montréal. Le Festival de Rabat qui n'est quand même pas le festival de cinéma, un festival bidon auquel Oualaâlou a donné un gros chèque, n'appartient plus aux organisateurs mais au peuple tellement défendu par des démagogues, pédagogues et pédants sur les bords. Tout le reste n'est que bla-bla. stop. Au milieu d'un flot de papiers entre la CDG qui dépasse les 2 milliards de DH de bénéfices et qui ne précise pas son volet social, les dépêches du front en Syrie - situation toujours aussi préoccupante – et les derniers barouds de déshonneur de Kadhafi devenu à moitié dingue, on a eu droit quand même à un entrefilet dans le quotidien du patronat sur des tirs de mortier de Gaza sur Israël. Une toute petite info dans le journal du business sur fond de Madness. Dans le même flash, on nous précise quand même que la réplique d'Israël, le pays qui soigne sa pub avec une personnalité traînée dans la boue, a fait en tout 18 Palestiniens tués et près de 70 blessés depuis le début de cette nouvelle flambée de violence. C'est vrai que ce qui se passe en Syrie, le pays de Tawfiq Salah, auteur du film «Les dupes», un film que Noureddine Saïl défendait avec acharnement au Ciné-Club du cinéma Royal, avant les soirées de gala au FIFM, inquiète les défenseurs d'El Houria, mais ce qui se passe à Gaza et dans la région ne doit pas nous rendre sourd et muet. stop. Belkhayat, dont le sens de la réplique rappelle Bernard Tapie, ne mâche pas ses mots en parlant du Grand Prix de Marrakech qui faisait tremper Guéliz et le zellige de l'Hivernage avec ses bolides, un Prix de moins qui vient d'être annulé pour une histoire de gros sous que la J et S refuse de financer. «30 millions de dirhams, c'est l'équivalent du budget de construction de 80 terrains de proximité en partenariat avec les collectivités locales. Cela permettra au ministère de créer 800 postes d'emploi, sans oublier les services parallèles de ces infrastructures, qui créent de la valeur ajoutée pour nos partenaires», note le ministère. «Ouizarat Chabiba oua Riada El Badaniya» qui revendique l'étiquette madaniya en ces temps mouve…mentés. Mais pourquoi Belkhayat n'a-t-il pas pris acte de la première édition de ce Grand Prix où l'on a dépensé autant de pognon que celui qu'on demande aujourd'hui avec insistance ? Il faut suivre les événements, les étudier à la loupe dès leur première sortie en scène. stop. Tout en soutenant le mouvement du 20 février en jouant les lévriers, le groupe Hoba Hoba Spirit va participer au grand Moussem de Mawa. Voilà au moins une position claire et nette qu'on trouve sur l'Internet qui n'est pas toujours net. Rappelons que la formation de Meknès où il y avait un groupe de jazz dans les sixties - seventies, The Conrad, avant Tanjazz et Casajazz -vient d'enregistrer un single. Après Oum Kaltoum, Souâd Mohammed et Latifa, c'est au tour du groupe marocain Hoba Hoba Spirit de chanter le poème «La volonté de vivre» du grand poète tunisien Abou Al Kacem Chebbi. stop. Les Américains de Rabat qui habitaient à l'Océan ou à Mabella, se voient proposer une villa à Hay Riad. «Les veinar.», disent les originaires de Virginie qui se contentent d'un deux-pièces à Marassa ou dans la rue de Oukassa, à loyer très modéré. stop. Le manitou immobilier qui donne la «dokha» à ses concurrents vient d'afficher encore une fois, tout bénéf - jamais publié dans le journal de Lazareff - à faire pâlir les holdings et les stars de l'offshoring. Des milliards en dirhams qui dépassent le bas de laine de la RAM. Dans ce luxe de détails avec des chiffres qui font tourner la tête - la «dokha», ça se soigne avec des plantes médicinales - on nous explique que le logement social est en bonne place. Qui dira mieux en ces temps où l'on brandit aussi bien des slogans que des bilans sans prendre de gants ? stop. Echos de l'Hexagone fiché par le Pentagone qui a l'œil partout. Dominique Villepin, un gars de Rabat, qui ne parle jamais de son adolescence dans cette ville - droit de réserve ? - où la spéculation immobilière n'avait pas encore fait des ravages : «Je veux un revenu citoyen.. à 850 euros» pour les personnes sans ressources. Mais d'ici 2012, date qui fait du bouse dans les cellules dormantes où se prépare la guerre des tranchées, le monde aura changé. Dominique Villepin, qui défend le pain des pauvres, sait bien que les 850 euros seront revus à la hausse... stop. Le printemps arabe, c'est aussi les sorties dans les lieux où il fait bon vivre entre terre, ciel et mer. Une adresse à ajouter au carnet de ceux qui ne veulent pas rater cette belle saison : le Royal Nautique avec Jean-Marie aux commandes plein de projets dans la tête, à deux pas du Dawliz dont nous avons salué l'architecture à l'ouverture de ce bijou du Bouregreg, se refait un look avec une nouvelle carte signée Saïd, chef international de la trempe des grands chefs qui a travaillé en Europe : terrine de foie gras aux figues, salade d'avocat au chèvre coulant et autres Saint Jacques à la normande au bord de l'Oued... A prévoir dans le planning des sorties printanières. Côté prix, c'est pas plus cher qu'un restaurant honnête et généreux comme on en trouve dans la capitale. stop. Le neveu du peintre Miloud fait parler de lui. Aujourd'hui plus que jamais parce qu'il a préféré travailler à l'ombre pendant les années de gloire de son oncle Labied Miloud. Alors que personne ne lui avait rien demandé. Quoi qu'il en soit, la trace du maître n'est pas exclue, mais Mohamed Ailoua, à voir chez Altamira, qui continue à miser sur l'exclusivité et la nouveauté, possède, sans aucun doute, un cachet propre qui l'aidera à aller loin. C'est une spécialité dans la famille. stop. Pauvre monument hystérique laissé par Emaar, non loin du parc de Zniber sur la rive droite. Herbes folles et «tobate» à gogo... Du gâchis qui fait pitié à el ghachi. stop.