C'est du 6 au 14 avril 2013 que se tiendra, au complexe Al Amal de Casablanca, la 29ème édition du Grand Prix de SM le Roi Hassan II. Un «ATP WORLD TOUR 250» d'une dotation de 450.000 euros. A cet effet, le comité d'organisation devait donner, hier jeudi, dans les salons de l'hôtel officiel du tournoi (Kenzi Tower de Casablanca) une conférence de presse pour mettre à nu tous les ingrédients inhérents à cette édition et son lot des nouveautés par rapport à ses précédentes. Le seul point qui reste immuable, concerne la direction du tournoi, en la personne de Khalid Outaleb qui s'est, même, déchargé de ses occupations fédérales, et puis la mobilisation de ces centaines de bénévoles et autres milliers de petits mains, qui ont, depuis 1984, construit la légende de cet événement, le plus grand tournoi de tennis, sur terre battue, en Afrique. Revivre l'Histoire ! Mais avant de revenir, plus en détails, sur ce grand rendez-vous tennistique international, passons, un peu, par son historique qui date de 1984, sur instructions de notre regretté Souverain, feu Hassan II, que Dieu ait Son âme en Sa Sainte Miséricorde, qui avait sommé, dans le temps, notre doyen, Mohamed M'Jid, de la création d'un «Trophée Hassan II» de tennis à Marrakech. Et que c'est le palais Royal qui supporterait les frais du «prize-money». Aussitôt dit, aussitôt fait, et les premières balles ont commencé à soulever l'ocre de la terre battue du Royal Tennis Club de Marrakech avec comme premier vainqueur, le Chilien Hans Gildemeister. Vint, ensuite, le tour du Haïtien, Ronald Agenor, qui sera suivi par l'Espagnol De Miguel David, du Français Tarik Benhabilès et de l'Argentin Davin Franco. On est, déjà, en 1989 qui a vu le transfert de ce trophée à Casablanca, par manque de public et d'infrastructures adéquates du fait que le «prize-money» a grimpé et a suscité, donc, un engouement auprès des «bûcherons» de la terre battue venus de tous les coins du globe. Un chef d'œuvre, mais... Dans un premier temps, le public casablancais s'est contenté d'un central en «tubulaire», avant la construction de l'actuelle arène. Un vrai chef d'œuvre qui, malheureusement, n'a pas été achevé, complètement, à ce jour. Que d'espaces perdus et des ruines en dessous des tribunes. Il a fallu attendre le 22 mars 1992 pour que SM le Roi Mohammed VI, alors Prince Héritier, inaugure, officiellement, ce complexe baptisé «Al Amal». C'est le nom qu'avait choisi le regretté Souverain Hassan II, que Dieu ait son âme, en guise d'espoir pour le tennis national. Une inauguration qui a coïncidé avec la victoire de l'Argentin Perez Roldan qui allait récidiver l'année d'après (1993) en battant, en finale, un certain... Younès El Aynaoui. C'est pour la première fois qu'un «Lion de l'Atlas» arrive à ce stade de la compétition. Déjà, c'est l'euphorie qui allait se concrétiser, une année après, avec la qualification en finale d'un autre «Mousquetaire», en la personne du Ruciste Karim Alami. Ce fut en 1994 contre l'Italien Renzo Furlan. Une finale, à guichets fermés, où les retardataires n'avaient plus d'autres alternatives que de se brancher sur leur petit écran pour suivre, avec amertume, une seconde défaite de l'un des leurs, qui était, tout près, de l'exploit que tout le Maroc attendant depuis 1984. La gauche magique ! Mais cette attente n'allait pas trop durer, puisqu'en 1997, il était écrit, quelque part, que le tennis national allait inscrire son nom au palmarès de cette prestigieuse compétition. Ce fut l'œuvre de notre troisième «mousquetaire» à la gauche magique. Comme vous l'avez si bien deviné, il s'agit de l'enfant terrible du tennis national et mondial, Hicham Arazi. Une date et une victoire qui vont rester, à jamais, gravées dans l'histoire du tennis national et dans la mémoire de notre doyen Mohamed M'Jid, alors président et maillon fort de cette discipline. On se souviendra, très longtemps, de l'accolade entre le jeune champion et son président. Moment d'intense émotion avec des larmes de bonheur et de fierté. Un sentiment venu du fond de l'âme sans hypocrisie, ni faux-semblant et ni calcul sordide. La joie du président M'Jid était profonde et sincère. Il est connu par son humour et son franc-parler. Mais ce jour là, il a, aussi, donné une belle leçon de franc-pleurer. Après cette euphorie indescriptible, on est passé par quelques zones de doutes, jusqu'on 2002, où le soleil va briller, de nouveau, dans le ciel du tennis national. Coucou, revoilà, Younès El Aynaoui qui va se mettre au diapason des grandes stars de la terre battue. Un paysage dégarni ! Il redonne de la joie et de la fierté au public Marocain en gagnant la 18ème édition et une année après (2003), il perd, bêtement, en finale contre le Français Julien Boutter. Nos trois «mousquetaires» allaient passer, par la suite, par de vrais zones de turbulence tennistique en laissant, derrière eux, tout un paysage dégarni de sérieux successeurs capables de prendre le flambeau. Des résultats en dent de scie qui ne dépassaient pas les premiers tours. On a pris donc notre mal en patience jusqu'à l'édition 2010 pour voir, enfin, un Marocain qui frappe à la porte du dernier carré sans y parvenir. Nous avons nommé Réda El Amrani qui a, bien, tiré son épingle du jeu en se hissant au stade des quarts de finales. Et maintenant, que nous reste-t-il de ces exploits, sinon que de beaux souvenirs en attendant d'autres qui n'ont pas l'air de se dessiner. En attendant, laissons à nos hôtes tous les loisirs pour s'exprimer en terre conquise et remplir leurs sacoches de points A.T.P et d'euros, en ne laissant que des miettes à nos éventuels représentants qui ne pèsent plus, lourds dans la hiérarchie mondiale. De simples figurants pour le pays organisateur qui n'arrive pas encore à trouver ou à former les éventuels successeurs de nos ex mousquetaires.