Le vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Philippe de Fontaine Vive, s'est félicité, vendredi à Paris, du bilan de coopération de la BEI avec le Maroc qui a bénéficié, en 2012, d'"un montant record historique" de financements nouveaux d'un milliard d'euros visant à accompagner la mutation économique du Royaume. Cette performance fait de 2012 une année "record" et "exceptionnelle" de coopération et "l'objectif européen pour 2013 est de faire aussi bien qu'en 2012", a-t-il déclaré à la MAP, en marge de la présentation à la presse du bilan annuel de l'action de la BEI, engagée depuis 2002, par l'intermédiaire de la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat), son instrument d'expertise et de financement, en faveur du développement économique et social des pays méditerranéens partenaires. Le Maroc, a-t-il assuré, reste le premier bénéficiaire de cette action et avec ce nouvel engagement "sans précédent" de près d'un milliard d'euros de financements, l'année 2012 témoigne, à ses yeux, de "l'engagement fort" de la BEI-FEMIP pour "accompagner la mutation vers une nouvelle forme de croissance plus inclusive et innovante au Maroc". "C'est donc ce niveau d'intervention qui doit nous guider en 2013 pour trouver les occasions de points de croissance et de création d'emplois supplémentaires" dans le Royaume, a-t-il souligné. "Nous avons au Maroc des interlocuteurs extrêmement expérimentés et compétents dans les différents centres d'excellence, qu'ils soient administratifs, dans les offices, les entreprises ou dans les banques, ce qui facilite le dialogue, parce que nous sommes vraiment dans une intégration technique, économique et financière euro-méditerranéenne et c'est ça qui rend la coopération extrêmement facile", s'est-il félicité. Plus d'une dizaine de projets d'envergure ont ainsi pu être financés, selon lui, au cours de l'année 2012, dans des domaines aussi variés que les infrastructures de transport (avec notamment l'extension de routes rurales), l'industrie, l'agriculture, l'innovation technologique, l'énergie solaire, les secteurs éducatif et sanitaire, outre les actions entreprises dans le cadre du programme de rénovation des médinas (Fès, Meknès et prochainement Casablanca). "Ceci montre à la fois que la BEI est bien là pour soutenir le processus de transition démocratique en cours et que le Maroc dispose d'offices efficaces et d'entreprises performantes pour, dans des secteurs extrêmement divers, être capable d'aller monter des projets innovants dont le plus emblématique durant l'année 2012 aura été la centrale solaire de Ouarzazate, dont nous avons coordonné le financement par les Européens", a-t-il précisé. Premier grand projet solaire en Afrique du Nord, ce projet a été cofinancée par la BEI-FEMIP qui, en tant que chef de file européen, a mobilisé 330 millions d'euros pour ce projet, dont 100 millions de l'Agence française de développement (AFD), 100 millions de la KfW allemande et 100 millions de la BEI. "Une première tranche" que le vice-président de la BEI espère voir suivie par d'autres projets portés par l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN). Il relève l'importance de ce projet d'envergure de par son potentiel de production d'énergie d'origine renouvelable, avec une capacité potentielle de 500 MW, soit l'équivalent de l'alimentation d'une ville de 250.000 habitants, assurant qu'une fois intégralement réalisé, ce complexe sera l'un des plus grands au monde. Le vice-président de la BEI cite également parmi les projets phares financés en 2012, la nouvelle autoroute entre El Jadida et Safi (142 km) avec un financement de l'ordre de 240 millions d'euros, soit le plus important accordé par la BEI aux Autoroutes du Maroc (ADM). Depuis 2002, la BEI a consacré plus d'un milliard d'euros aux nouvelles autoroutes et routes rurales, ce qui représente 9.649 km, "un réseau absolument considérable pour le désenclavement des régions rurales", relève M. de Fontaine Vive. En vue d'accompagner les efforts du Maroc pour un meilleur accès à l'énergie, la BEI a également engagé 180 millions d'euros au titre de la phase 3 du programme d'extension des réseaux électriques du Royaume couvrant la période 2012-2015, après avoir déjà été associée au financement des première et deuxième phases. Par ailleurs, la Banque a également alloué 42,5 millions d'euros pour le développement au Maroc d'une agriculture moderne et assurer une gestion durable des ressources en eau. Focalisé essentiellement sur le volet irrigation du "Plan Maroc Vert", qui vise à développer une agriculture moderne à haute valeur ajoutée, capable d'augmenter le rendement et la diversité des cultures tout en favorisant les solutions durables en matière d'irrigation, ce financement bénéficiera à près de 8.000 petits exploitants agricoles dans les régions du Gharb, Al Haouz et Souss-Massa-Agadir. Dans le domaine de l'industrie, la BEI-FEMIP a accordé un prêt de 130 millions d'euros à l'Office chérifien des phosphates (OCP), dans la continuité du contrat de financement d'un montant de 200 millions d'euros signé en 2011, pour contribuer à "améliorer sensiblement la compétitivité du groupe, à soutenir l'emploi dans des zones très défavorisées et à conforter la volonté de l'entreprise d'être à l'avant-garde des normes environnementales". Depuis 2002, la BEI s'est engagée par l'intermédiaire de la FEMIP, son instrument d'expertise et de financement, à soutenir le développement économique et social des pays méditerranéens partenaires et à améliorer les conditions de vie des populations. Avec un investissement global de 14,2 milliards d'euros, cet engagement s'est articulé au fil des années autour de deux axes: un dialogue constant avec les pays méditerranéens partenaires afin de répondre au mieux à leurs priorités et une coopération bilatérale et multilatérale afin de maximiser les synergies pour une meilleure efficacité d'action. Pour accompagner les changements survenus en Méditerranée, la BEI-FEMIP a mobilisé en 2012 l'ensemble de ses moyens pour mener une action ciblée sur des projets apportant des améliorations tangibles aux économies locales. Cela s'est concrétisé par 1,7 milliard d'euros de financements nouveaux dans les secteurs clés de l'industrie, de la formation, de l'énergie, des transports, de l'eau et du logement social. Parallèlement à ces nouveaux engagements, la BEI-FEMIP a soutenu l'économie réelle des pays méditerranéens par ses versements aux projets en cours à hauteur de 1,5 milliard d'euros.