Les élections législatives s'achèvaient lundi en Italie, où l'inquiétude grandit sur l'émergence d'une majorité stable et le risque d'instabilité, face à la percée probable d'un vote protestataire contre l'austérité qui a plongé la troisième économie de la zone euro dans la récession. Les résultats du scrutin étaient également attendus fébrilement dans la zone euro et dans l'Europe en général: l'Italie aura-t-elle un gouvernement stable, avec une majorité solide ? Quelles sont les chances de l'ancien commissaire Mario Monti, garant de sérieux et de stabilité, d'entrer dans un gouvernement, si le centre-gauche l'emporte ? Les bureaux de vote ont rouvert à 07H00 locales (06H00 GMT) et le resteront jusqu'à 15H00 (14H00 GMT), alors que le mauvais temps --pluie glacée dans le sud, neige dans plusieurs régions du nord-- ont contribué dimanche à faire baisser la participation: à la clôture de la première journée, dimanche soir, le taux d'affluence aux urnes n'était que de 55,17%, soit une baisse de 7% par rapport aux législatives de 2008. En l'absence des petites phrases des hommes politiques, toute la presse italienne titrait sur cette chute spectaculaire de la participation, et dressait des bilans amers de la campagne électorale. «Responsabilité nécessaire», plaidait le plus grand quotidien italien, Il Corriere della Sera, dans l'expectative de connaître dans la soirée celui qui gouvernera l'Italie et qui devrait être, sous toutes probabilités, le chef du centre-gauche, Pier Luigi Bersani. L'influent journal de Milan, de centre-droit, décrit «un pays +dépaysé+, l'absence de références, les palais (du pouvoir) vides, la vacance du pouvoir», au moment où «nous allons être aussi sans pape». «L'Italie tourne le dos à la politique, déserte les urnes et marque ainsi sa protestation», estime le journal de gauche, Il Fatto Quotidiano, qui note «la désertion de masse» dans certaines villes économiquement sinistrées du sud comme Reggio de Calabre. L'inquiétude était palpable sur l'émergence d'une majorité stable, alors que les Italiens semblent être nombreux à avoir voté contre l'austérité qui a accru leur charge fiscale. Quatre grandes coalitions s'affrontent: celle des centristes menés par le chef du gouvernement sortant Mario Monti, l'autre par son prédécesseur (centre-droit) Silvio Berlusconi, la troisième par le leader de la gauche Pier Luigi Bersani et enfin le trublion de la vie politique italienne, l'ex-comique Beppe Grillo.