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Télégramme
Publié dans L'opinion le 19 - 12 - 2012

Impôt. Ceux qui ont cru qu'on allait revoir leur dossier manquent parfois de pot. Car, si on leur a dit de réunir les papiers nécessaires, des technocrates, employés aux écritures qui ne savent que ramasser l'argent des mauvais payeurs, disent-ils dans les bureaux de l'ex SAFT – inoubliable Shaft d'Isac que le rap n'a jamais égalé de même que les morceaux de bravoure de Barry White - ont fini par leur dire niet et qu'il n'y aura pas de révision pour un commerçant de 84 ans, analphabète, à qui on demande un bilan.
Si Zaaghnoun se montre fair-play avec les libéraux qui réclament la transparence. Il arrive que dans des bureaux de perception, on laisse sur le carreau le citoyen lésé, à qui on dit qu'il n'a pas payé la TVA de 2011-2012 et qui finit par apporter des preuves tangibles, qu'il fait de la restauration alors qu'il n'en fait pas, etc., etc... Une fois révisé, un fonctionnaire réglo lui dit : avant fin 2012, on vous accordera une réduction de l'imposition qui est montée de 7 à 13 millions de centimes, le bureau centralisateur de l'ex-SAFT l'envoie paître en lui disant : on sera plus correct avec vous en 2013... Sans compter les commerces qui menacent de fermer à cause de la « daréba » qui rime parfois avec « arriba ». Zaaghnoun doit surveiller les petits dossiers qui empoisonnent l'existence et non pas les grandes lignes de sa nouvelle gestion dont il peut être fier. stop.
Nos amis et néanmoins frères africains vivent dans les quartiers populaires Mohit, Yacoub El Mansour où ils ont trouvé refuge, en autarcie, en comptant sur leurs propres ressources. Pour les épiciers, ils constituent de bons clients qui achètent du riz, des boîtes de conserves et de l'eau minérale par grosses bouteilles de 5 litres, à croire qu'ils se méfient du robinet qui a un goût plutôt acceptable depuis que le barrage Sidi Abdallah a augmenté de volume.
A côté de ceux qui mènent une vie normale, dirait François Hollande qui ne vient pas de Hollanda, mais d'une vieille nation européenne où Depardieu fait son cinéma alors qu'il n'est pas le seul à choisir l'exil fiscal dans le pays de Tintin, rattrapé par Rintintin, il y a des subsahariens qui vendent dans leur appartement de la « Bira » et du « Scotch » à leurs compatriotes et rarement aux autochtones dont certains en abusent. Il y a même des bars à domicile où la « barméta », habillée en boubou, sert des verres à des originaires de Bamako ou de Brazzaville. Ça se passe entre eux. Et tant que ça ne dépasse pas leur milieu, les autorités ferment l'œil, comme à Montreuil ou à Chinatown où les communautés venues de loin vivent selon leurs besoins en cercle fermé. stop.
Retour au bercail. Le maire de Rabat qui avait déserté ses bureaux, laissant son secrétariat dans l'expectative, sans directive, est revenu à la municipalité, après avoir été évincé au premier tour des élections où il se voyait en haut de l'affiche.
Pour des observateurs lucides, un poste de plus, même de prestige, ne lui aurait pas laissé le temps de griller une tige. Certes, il est habitué au four et au moulin, mais, de nos jours, le cumul des fonctions fait jaser les gens.
Pour les déchets, le Conseil communal ayant tout raflé, y compris les bus, on va revenir à la délégation comme du temps où on a confié la besogne à Veolia qui est partie avec des impayés qu'on ne lui a toujours pas payés. stop.
A Khémisset, le nouveau chef, comme on dit, a montré dès le début de quel bois il se chauffe, en décourageant les délinquants qui se croyaient « f'blad siba », du temps de la « chiba ghriba ».
En effet, après avoir suggéré à ses hommes de porter des baskets et non des chaussures comme les tristes auteurs de racket, il organise chaque jour une tournée avec un véhicule de service, suivi de deux motos style Croatia, qui ont perdu leurs carreaux en noir et blanc.
Depuis son arrivée, le calme est revenu à Khémisset où santé et flissette sont revenus, contrairement à l'adage d'un autre âge. stop.
Depuis que le Centre de Formation Professionnelle sur la route côtière, après l'ex-Marie Feuillet, est fermé pour travaux de rénovation – on a attendu la saison des vents cinglants de décembre –, des jeunes apprentis refusent d'aller jusqu'à l'avenue El Majd à Yacoub El Mansour, comme si c'était le bout du monde. Il suffit de peu pour décourager des jeunes déjà peu motivés. stop.
Un voleur de lingots d'or, apparemment bien renseigné, d'une valeur d'une centaine de briques, a été arrêté à Salé. stop.
Meknès. Le kiosque de la gare Amir Abdelkader a été visité par des inconnus qui ont raflé 40.000 dh alors qu'il y a pourtant un service de sécurité. Vol commis non pas à 3 h du matin – ach ja idir – mais à 9 h 30 du soir... stop.
Le magazine VH, qui a la chance de glisser ses dépêches sur du papier glacé, est toujours dans les kiosques, comme s'il s'agissait d'un hors-série de Hara Kiri. Le thème Rabat avec des bourdes lourdes, où l'on voit l'ex-église Jeanne d'Arc avec une légende photo qui nous dit : église de l'Océan...
Mais passons, ce qui retient l'attention, c'est les habitants de ce spécial Ribat où on donne la part belle à ceux qui ne représentent pas spécialement la capitale. De même qu'il n'y a pas que la médina et ses vétérans ou les beaux quartiers dont on n'a même pas décrit les variances. Rabat, c'est aussi Yacoub El Mansour ensoleillé qui a donné des chanteurs, des artistes en général et des footballeurs entre autres, le Mohit et ses courses de cyclisme légendaires, madame Escobar qui n'était pas une cousine de Pablo, Mabella et ses familles d'origines variées, Dior Jamaâ, l'Agdal qui donne des amygdales aux puristes de l'architecture, le Mellah, etc., etc...
La prochaine fois qu'un magazine veut faire un spécial Rabat, qu'il consulte Belgnaoui que les responsables de la ville ont oublié et des membres de l'ancien « Collectif Er-Ribat » qui rendait jaloux des scribouillards dans le broullard. stop.
Panique chez les immigrés qui font du business en revendant à Meknès des tenues de fitness achetées à bas prix au Monoprix d'Arcachon.
Fini « aïn mica » au poste frontière de Tanger ou d'Oujda. Certaines marchandises sont interdites d'entrée, d'entrée de jeu, aux territoires, tandis que d'autres, susceptibles d'être refilées aux ploucs des souks, sont passibles de taxes dans un monde où tout est taxé.
Ces TME peuvent apporter dans leurs bagages qui donnent la rage aux douaniers rancuniers et méticuleux, un ordinateur portable, des raquettes de tennis, planche de surf, matériel de golf – akili - un micro onde ou une soupière style La Rotonde, mais il n'y a plus de bagages passe partout.
La valeur des cadeaux familiaux ne doit pas excéder 20.000 dh et ne peut en aucun cas être affectée à un seul article (à titre d'exemple, il n'est pas permis d'importer l'équivalent de 20.000 dh uniquement en cravates ou articles chaussants).
Sont exclus du bénéfice de la franchise, les vélomoteurs, les bicyclettes (autres que celles destinées aux enfants), les meubles (chambres à coucher, vitrines, salles à manger, etc.), les tapis (la franchise des droits et taxes n'est autorisée que pour un seul tapis), des Galeries Barbès peut-être ..., les appareils électroménagers à l'état neuf ou d'occasion (réfrigérateurs, cuisinières, machines à laver, etc.), les appareils de télévision et autres appareils similaires.
Mais à voir cet inventaire qui a échappé à Arthur Miller, on se dit quand on voit des voitures, CX ou CY super chargées de TME, pleines d'appareils électro-ménagers ramassés dans les poubelles ou carrément achetés chez Label Vie, on se dit que ces véhicules ne sont passés par aucun poste frontière qui donne des fourmis aux jambes. stop.
Dans certaines administrations dans le secteur public - dans le privé, il y a moins d'extravagance - certains fonctionnaires débonnaires passent plus de temps sur le webcam que sur les dossiers à traiter, quand les chefs et les sous-chefs sont occupés à préparer le voyage au grand chef. Ces fonctionnaires, payés par l'Etat et le citoyen, se branchent sur leur famille à Manille ou à Alfortville, histoire de prendre des nouvelles du bébé de Asmae ou des échos sur Moâd qui étudie à Boston où sa sœur Souad fait du jogging même en automne avant d'aller bosser dans un McDo qui lui donne mal au dos, à force de rester debout tout le temps, « Fouz fouz » ya Fouzia, pendant qu'il est encore temps avant que la vapeur ne se renverse. stop.
Arrestation de voleurs des grands chemins, nous dit l'autre. Alors qu'il y a de moins en moins de grands chemins dans des campagnes urbanisées sans urbanisme qui donne le saturnisme aux mauvais paysagistes. De plus, la bande des 4 voleurs a été arrêtée sur l'autoroute urbaine de Casablanca.
L'expression « grands chemins » n'est pas méchante, mais le langage classique ne correspond plus parfois aux réalités basiques. stop.
Le flash qui fâche.
Les éléments de la Gendarmerie Royale de Casablanca ont démantelé, à Mohammadia, une bande de six malfaiteurs, spécialisée dans le vol de cuivre sous la menace d'armes blanches et de bombes lacrymogènes.
Pour les bombes Lacry, elles sont certainement à utiliser pour d'autres sales coups... Dire vol de cuivre sous la menace d'armes blanches, ça fait sourire. Parce que ces voleurs ne menacent personne avec ou sans couteaux, quand ils s'emparent tranquillement du cuivre, « nhika », disaient les anciens voyous de quartier, qui volaient aux alentours de la gare de l'Agdal ce métal mi-précieux, à des heures sans danger où ils agissent à leur guise. stop.
Oulad En Nass existent encore heureusement, à la veille de la fin du monde prévu par le calendrier Maya, non crédible, dit Baya, puisqu'il s'est déjà trompé. Des cadres envoient une recharge à un proche parent ou à une relation qui vit juste avec son salaire, quand ce n'est pas carrément une recharge pour l'Internet. C'est maintenant entré dans les mœurs avec les temps qui courent où même des Européens, qui ne manquaient de rien, rouspètent contre une vie chère, des banques voraces et des organismes de crédit pour qui c'est donnant-donnant, sinon ça fait mal aux dents. Gloire à tous ces hommes et ces femmes qui n'ont pas de scorpion dans les poches et qui aident leurs frères et leurs sœurs dans les moments difficiles qui blanchissent les cils. stop.
Qui se sent morveux se mouche. Le restaurateur qui harcèle de pauvres filles du peuple s'est senti visé. Si toutes les pauvres victimes, qui n'ont pas partagé ses sinistres moments, avaient porté plainte, il serait aujourd'hui derrière les barreaux. stop.
La disparition de Cherkaoui, l'un des plus anciens chauffeurs de taxis de Rabat, a provoqué une grande tristesse parce que le défunt était respecté pour sa droiture et son esprit d'urbanité. stop.


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