Au rythme « endiablé » des invitations de diplomates, professeurs et autres éminences grises des cinq continents, on ne serait pas étonné de voir un jour le recteur de « l'Université Mohammed Ben Abdallah » se payer consulat à Reikjavik, Vladivostok, Damas, ou Honolulu (ya loulou !), ou ambassade ?? Les activités para-universitaires sont désormais un « Must » chez M. Farissi Serghini pour qui les « Amphis » qui ne s'ouvrent pas sur le reste du monde ne peuvent générer des cerveaux raisonnablement épanouis. Dernière « grosse tête » à débarquer dans l'hémicycle feutré de l'institution universitaire, M. Boguslav Zagorski. A 66 ans, ce natif de Varsovie est un illustre polyglote pratiquant une dizaine de langues dont le russe, ..., le persan, l'arabe. Grâce à une équipe d'éminents encadreurs, ce chairman de l' « Ibn Khaldun Institute » de Varsovie a su porter un vif intérêt pour la littérature arabe et le Machrek en général. Animateur d'émissions radio et télévision, Président Zagorski s'invite régulièrement à conférences et débats en Pologne et ailleurs tout en se consacrant à la rédaction d'articles de journaux et revues ainsi qu'à la compilation d'un grand nombre de livres. Par rapport au thème du jour, le conférencier tint tout de go à rassurer son auditoire en précisant que la communauté musulmane de Pologne « est très bien intégrée, bien acceptée par les citoyens... ». Un constat manifestement lié à l'enracinement historique de ces croyants d'Allah en terre de Pologne. D'abord disséminés à travers Europe centrale et Europe de l'Est, entre Mer Baltique et Mer Noire, ces musulmans durent épouser diverses cultures et modes de vie que traduisent la pratique de 17 langues et dialectes. Néanmoins, et malgré tant de disparité, ces tartares d'origine vouaient loyauté totale à cette vaste république d'origine russe et de nationalité polonaise. Estimés à quelque 100.000 individus, la confrérie tartare-musulmane s'est établie dans une soixantaine de centres d'habitation, généralement autour de mosquées. Au fil du temps le nombre de ces musulmans connaît une régression notoire du fait de mariages des hommes avec des femmes russes... Pire encore : ces tatares renoncent inexorablement à la langue persane, voire turque pour adopter la langue polonaise. Nonobstant une telle dérive, les choses évoluent plutôt favorablement avec la traduction du Coran en russe, lituanien, voire en polonais... En fait, ces musulmans se fondent résolument dans la communauté polonaise allant jusqu'à intégrer le service miliaire. Le comble sera atteint à l'occasion de la guerre turquo-polonaise, nos tatares se rangèrent côté polonais. Pour combattre l'opposant turque ! Même attitude durant le protectorat russe contre lequel s'élevèrent les citoyens tatars de Pologne. Aujourd'hui, totalement indépendante, la Pologne abrite une population musulmane sereine pratiquant paisiblement leur prière dans l'enceinte de mosquées du 18ème siècle et de moquées nouvelles comme celle de Gdansc. La communauté musulmane se voit soudain gonflée d'une contingent de près de 30.000 individus venant de pays arabes essentiellement pour étudier, faire du commerce, etc. Un phénomène qui suscite parfois une certaine « Islamophobie » comme à l'occasion de l'édification de la mosquée de Varsovie. En fait, explique Bogusla Zagorski, l'Islamophobie en général est surtout attisée par les médias. Signe révélateur : le hijab est parfaitement toléré en Pologne because mentionné dans les lois du pays. Hamdou Lillah !