30.000 spectateurs pour un match-aller de championnat ! Même certains clubs de la fameuse « Liga » espagnole n'y arrivent pas. Alors ? Ce sommet de la 11ème journée aura donné la preuve éclatante que, à côté du saut qualitatif des infrastructures et de l'amélioration du statut et des conditions des joueurs, il est temps que ce public – souvent mis hors-jeu – soit servi par du beau jeu et des... buts. Beaucoup de buts. Un public comme l'a bien dit M'hammed Fakhir en conférence d'après-midi : « Ce public ne se contente plus de la TV, mais met la main à la poche pour aller sur l'arène du jeu, à l'intérieur et en déplacement ». Moralité : ce public mérite compensation. En clair, voir et applaudir aux buts, beaucoup de buts. Tels ces 25.000 Fassis et, surtout, ces 5.000 Casablancais qui ont remis le complexe sportif de Fès à l'heure et à l'ambiance des chaudes soirées africaines dont se rappellent d'acharnés « Fatals-Tigers » qui ont tenu à honorer les Rajaouis Chtibi et Bourazzouk, héros du fameux triplé de 2011 ! Dire que la communication sur le timing du match – d'abord 16 h puis 15 h- en a dérouté plus d'un ! Les journaux en ont pris un sale camouflet ! Pour clore ces à-côtés, il impose de ressortir ce triste calvaire de l'organisation qui a failli à plusieurs niveaux. Echantillons : Des centaines de spectateurs restés debout alors qu'il restait... 15.000 sièges vides ! Et une tribune de presse synonyme de... poulailler ouvert à tous âges et tous genres !? Dans cette joutiya propre à l'arène olympique de la... capitale spirituelle malgré la foule de vigils et soi-disant organisateurs, la partie pouvait démarrer tambours battants ! Malgré une pelouse imbibée qui en a déséquilibré fassis et bidaouis, les deux clans s'encombrèrent d'aucuns salamalecs. A l'image d'un Zakroumi qui s'offre un carton jaune précoce. Néanmoins, cette 1ère mi-temps ne suscita que de rares émotions... en matière de finition en dehors de ce magnifique boulet de Abourazouk qui profite d'une gaffe de Belaâroussi pour fusiller le... montant des bois de Zniti. Le scénario prit toutes autres facettes à la reprise avec un coach canari poussant les siens à franche offensive. Alors qu'ils faisaient jeu égal avec leurs adversaires, au 1er half, les Rajaouis renforcèrent un tant soit peu leurs bases arrières devant la poussée locale. Mais cela n'empêcha guère les Verts de lancer des contres incisifs qui faillirent glacer le « volcan sportif de Fès ». Ainsi de ce ratage monumental de Yajour qui manque d'ouvrir le score devant une cage de Zniti grande ouverte comme... Aïn Diab ! On jouait les 10 dernières minutes et Dieu sait si les Rajaouis avaient alors tout bouclé derrière... Qu'à cela ne tienne, les Tigres repartent à l'assaut frôlant, à leur tour, la concrétisation. Celle-ci leur fit même un sourire... jaune. Ainsi de cet énième rush-offensif sur lequel « 11 + 25.000 » Massaouis réclamèrent pénalty. Alassane qui s'était engouffré dans l'enfer défensif rajaoui fut quelque peu secoué par un arrière visiteur. Mais au lieu de chuter sur place, l'avant local s'offrit un plongeon latéral démesuré sur lequel s'appuya l'arbitre pour... le sortir un carton jaune. Il faut dire, cependant que M. Allam avait drôlement mit à vif les nefs des Canaris, notamment, en sifflant des coups-francs au lieu de leur laisser jouir d'avantages élémentaires. N'empêche, les locaux y allèrent jusqu'au bout pour faire plier un coriace leader. Des efforts qui faillirent être couronnés de succès 4 minutes avant le coup de sifflet final sur cet irrésistible slalom du défenseur gauche Hammouni qui servit le Brésilien Jefferson qui, à 3 mètres, voit son essai ricocher sur une jambe rajaouie pour s'envoler au-dessus de la transversale. Faute d'explosions de bonheur, la galerie locale s'en prena à M. Allam qui, escorté d'une dizaine de gardes du corps, fut la cible d'une pluie de bouteilles plastiques qui l'obligera avec son cortège à rejoindre le tapis vers du champs de jeu. Ah ! s'il avait plu des buts, qu'est-ce que ce public aurait vidé comme charge émotionnelle.. !