Bon gré, mal gré, notre Botola Pro continue son bonhomme de chemin avec une multitude de constantes qui imposent un certain nombre d'interrogations : 16 équipes aux allures « de sélections de joueurs locaux », recrutements tous azimuts, valse d'entraîneurs, arbitrage très contesté, programmation controversée et divers scandales suscitant la polémique dont surtout la violence dans et autour des stades. Malgré tout, le championnat national réussit à déchaîner les passions et à tenir en haleine un public qui ne demande que du spectacle, des émotions et des buts. La seule nouveauté pour la seconde édition de la Botola Pro outre les enjeux financiers liés au championnat du monde des clubs qui verra la participation du champion du Maroc 2012-2013, c'est certainement la réhabilitation de joueurs locaux après le départ d'Eric Gerets et l'arrivée de Rachid Taoussi qui a su rendre justice aux joueurs du cru. Le point sur les dix premières journées de la Botola Pro moins la rencontre FAR-Raja. Raja : Les paris sont ouverts, qui peut arrêter les Verts ? Le Raja a profité de son match retard contre le champion en titre afin de prendre le pouvoir et marquer ses distances en terrassant le MAT. Désormais, il sera très dur de déloger les hommes de M'hamed Fakhir de leur poste de leader, car aucune équipe ne semble en mesure de rivaliser avec le Raja. En effet, même s'il est trop tôt pour se prononcer, il faut croire qu'il y a beaucoup plus de chances pour que le titre soit pour le Raja. MAT : Y a-t-il une vie après le titre !? La déroute face au Raja sera fatalement très dure à digérer pour le MAT, surtout qu'elle est venue à un moment où on sentait les Tétouanais transcendants et irrésistibles. Mais voilà, le champion en titre a complètement raté son match et ce sont des choses qui arrivent aux meilleurs. Pour le reste, la suite de la compétition dépendra de la capacité d'Aziz Amri à remobiliser et remotiver son groupe. Le MAT a les moyens de rebondir et de faire très mal surtout qu'il reste encore 57 points en jeu. FAR : Taoussi a l'esprit ailleurs !! Même en ayant meilleure allure que lors des 2 dernières saisons, les FAR sont loin d'être la machine militaire capable de tout écraser sur son chemin. De plus, le fait que Taoussi consacre beaucoup de temps à l'EN n'arrange en rien les choses. Durant les 2 prochains mois, les FAR devront justement se passer de leur coach et si les résultats ne sont pas au rendez-vous, il y aura comme un parfum de crise, car cette saison dans l'entourage des FAR à s'attendait à des titres. Après la Coupe perdue face au Raja, il ne reste plus aux FAR que la Botola. Dernière minute, le départ de Taoussi étant confirmé, les FAR n'ont plus d'excuses ! FUS : Les R'batis ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes... Cette saison, le FUS est franchement méconnaissable au propre comme au figuré, tant l'effectif du vice-champion est complètement défiguré entre les joueurs qui sont partis et ceux qui sont arrivés. Résultat : Les R'batis ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Le FUS a ce paradoxe de jouer avec une terrible pression alors que cette équipe évolue pratiquement à huits clos puisque sans public. Quoi qu'il en soit, on peut faire confiance à la maestria de Sellami pour remettre de l'ordre à la maison d'ici la trêve. MAS : Il était une fois la Coupe d'Afrique !! On a craint le pire pour les Fassis après la débandade de la fin de la saison passée avec un effectif en voie de disparition. Cependant, invaincus depuis le début de la Botola, le MAS a prouvé qu'il avait de beaux restes même si les statistiques du MAS ne sont pas celles d'un futur champion (4 victoires et 7 nuls...). Le titre de la CAF de la Super Coupe d'Afrique étant déjà un lointain souvenir, le MAS serait très inspiré de renouer avec la tradition locale à travers la formation de jeunes joueurs au lieu de jouer les riches lorsqu'on n'a pas le sou surtout que certains recrutements se sont avérés hasardeux voire – carrément malheureux -. WAC : Qu'arrive-t-il au Wydad !? Cela fait très longtemps que l'on n'a pas vu un bon match du Wydad. En effet, les Casablancais méconnaissables, produisent un jeu insipide et de mauvaise qualité et l'arrivée de Zaki n'y a rien changé. Pour un club comme le WAC, il n'y a aucune gloire à gagner contre le RBM, Berkane ou Al Hoceima, car cette équipe a une Histoire et un standing qu'elle doit honorer, une réputation à défendre, et un très grand public pour qu'il faut mouiller le maillot. Pour le moment, si l'on excepte la demi-finale de Coupe contre le Raja, les Wydadis sont au-dessous de tout. Alors, qu'arrive-t-il au Wydad !? DHJ : Les chevaliers des Doukkala sont-ils fatigués !? Après avoir été champion d'automne à deux reprises sans jamais pouvoir aller jusqu'au bout, le DHJ a enchaîné trois saisons très moyennes, voire médiocres ! Et cette saison, il faut croire que les choses ne risquent pas de s'améliorer. Le Difâa court toujours après le premier titre de son Histoire, à la seule différence ou presque que l'équipe n'y croit plus et doute de ses moyens. La preuve : cette équipe accumule les marques de génie et de talent et des signes inquiétants de paresse et de démotivation. CODM : Vive le maintien ! Après s'être séparé de Talib, son entraîneur fétiche, le CODM cherche un nouveau souffle. Incapables de jouer les premiers rôles car ils n'ont pas l'effectif pour les Meknassis défendent bec et ongles leur place en Botola pro et seraient très heureux de terminer en milieu de classement chez cette équipe très moyenne par ailleurs, on sent que les joueurs confondent agressivité et jeu musclé et viril ce qui suscite énormément de nervosité et de violence qui auraient dû être corrigées plus tôt. HUSA : Tantôt génial, tantôt fébrile ! Les gens du Souss sont toujours très spéciaux. Toujours séduisants et pratiquant un foot de bonne facture, le HUSA peine à garder le même rythme et la bonne cadence et l'on se demande qu'est-ce qui leur manque pour jouer le titre et rivaliser avec les meilleurs. Ayant échappé de justesse à la relégation ces trois dernières années, la bande à Madih se doit de faire des efforts de concentration afin de terminer dans le peloton de tête. KAC : Les saisons se suivent et se ressemblent Depuis Mohamed Doumou, les saisons se suivent et se ressemblent à Kénitra. La crise est réelle auprès du comité (lorsqu'il y en a !) et les sous se font rare. Malgré tout, les joueurs du KAC font de la résistance et produisent du beau jeu et arrivent à grignoter des points ici et là afin de sauver leur place parmi l'élite ! Alors à quand le renouveau !? OCK : De mal en pis ! A Khouribga, les choses vont de mal en pis et l'OCK n'est plus que l'ombre de la fulgurante équipe d'il y a quelques années. On se sait pas s'il s'agit d'une crise footballistique ou celle extra-sportive d'une entreprise gêrant un club. En attendant, cette saison l'OCK peut trouver son salut juste parce qu'il y a des clubs plus faibles. CRA : Hoceima lâche du lest Cette année, Hoceima est franchement moins fringuant que la saison passée. Les Rifains sont moins conquérants chez eux et voyagent toujours aussi mal. La lutte pour le maintien sera rude avec les concurrents directs pour cette équipe sympathique qui représente une région qu'on n'a pas souvent vu parmi l'élite. OCS : Les requins n'ont plus d'appétit ! Les requins sont devenus presque des dauphins tellement ils prennent l'eau et récoltent souvent des scores fleuves. La bande à Skitioui, très souvent malchanceuse, pourtant dans son effectif Hamd Allah la véritable attraction du championnat. Mais, combien de temps les Safiots pourront-ils encore garder leur joueur fétiche !? Berkane et Béni-Mellal : La main dans la main » ! Les nouveaux promus Berkane et Béni-Mellal, on a choisit de les mettre ensemble car ils ont plein de points en commun : ils sont montés ensemble, ils ont renvoyé les entraîneurs et les joueurs qui ont réussi la montée, ils reçoivent leurs matchs loin de chez eux, ils ont déjà limogé les coachs qui ont entamé la saison et ils ont toutes les chances de redescendre vers la seconde division la main dans la main. Mais ces deux équipes qui n'ont rien à envier aux autres car elles jouent, bien doivent faire l'objet d'une attention particulière chacune dans sa région afin de leur donner les moyens et la volonté d'une véritable politique sportive dans le cadre du développement humain à l'échelle régionale. WAF : Les Fassis n'ont rien à craindre ! Le WAF a-t-il des états d'âme qui le rendent fébrile !? Il faut croire que oui car au vu du football pratiqué contre les FAR, les Fassis peuvent faire mal à tout le monde y compris les meilleurs à condition de prendre confiance en leurs moyens. Le WAF a un très beau fond de jeu et produit du spectacle, avec un peu de réussite les protégés de Roessly pourront vivre une fin de saison tranquille contrairement aux années passées.