Un TGV (Train à Grande Vitesse) est un train propulsé par des moteurs électriques atteignant régulièrement la vitesse de 320 km/h sur des lignes spécifiques (lignes à grande vitesse). La vitesse de 574 km/h a été atteinte en 2007, enregistrant un record mondial de vitesse sur rail. A Agadir, le débat actuel ne concerne nullement la vitesse du TGV, encore moins un record à battre, mais l'itinéraire que devrait prendre la LGV (ligne à grande vitesse) du TGV Marrakech-Agadir, dont la date de mise en service est prévue pour 2025. Le projet de la future ligne ferroviaire pose un vrai problème aux élus, qui viennent d'être mis au courant d'un changement profond d'itinéraire. En effet, lors d'une réunion officielle tenue à Agadir, des représentants de l'ONCF ont apporté l'information portant sur l'abandon de l'ancien tracé direct Marrakech- Agadir et l'adoption d'un nouveau tracé: Marrakech-Essaouira-Agadir. Les élus, à travers leurs présidents respectifs du Conseil Régional, du Conseil Préfectoral et de la Commune Urbaine, rejettent ce nouvel itinéraire qu'ils estiment poser de vrais problèmes sur le terrain. Avec les explications relatives à l'étude de faisabilité du projet de LGV réalisé en 2007, il est prévu un couloir de 1 km sur un linéaire de 325 km, caractérisé par un relief très accidenté, ce qui complique encore la donne. En plus, dans le cas de l'adoption du nouvel itinéraire, via Essaouira, le tracé est projeté sur un ensemble d'agglomérations rurales côtières dont Taghazout, Tamri, Assaka, entre autres... Or, toutes ces agglomérations rurales sont couvertes le SDAU d'Agadir. On voit donc mal comment l'ONCF va gérer ces complications. Si on y ajoute que le nouveau tracé proposé empiète également sur les infrastructures touristiques existantes et projetées dont la Nouvelle station Touristique d'Imi Ouadar, l'Unité d'Aménagement d'Aghroud et la nouvelle station balnéaire Taghazout, il y a de quoi dire s'inquiéter, en effet, la projection ne semblant nullement aller de pair avec le développement économique, touristique et social en vue par les investissements de grande valeur dont certains sont déjà en bonne phase. Arrivé en plein Agadir venant d'Essaouira, le tracé provoquera des dégâts conséquents au niveau du territoire de la Commune Urbaine d'Agadir et notamment dans certains quartiers caractérisés par une forte concentration d'habitats et de constructions, de toutes catégories, dans le quartier Illigh, Hay Mohammadi, Tilila, avec un grand risque de diviser la ville en deux. Si personne ne conteste l'importance de la liaison ferroviaire Marrakech-Agadir, longtemps souhaitée par la population soussie, à l'instar de l'autoroute qui est actuellement opérationnelle, vu l'impact économique qui s'en suit (transport de personnes, de marchandises ...), la position des représentants des institutions élues pour le maintien du tracé initial, Marrakech-Agadir, en direct, semble particulièrement soucieuse des intérêts et de la population et des agglomérations concernées. Ceci dit ce n'est pas une opposition contre le passage de la LGV par Essaouira, mais le terrain accidenté entre Essaouira et Agadir complique bien la donne et surtout va déstabiliser et remettre en question le développement actuel et à venir de toute une zone constituée par des communes qui aspirent à une valorisation socio-économique, déjà lancée. Il est ainsi certain que la proposition du nouveau tracé prévu par l'ONCF fera de nombreux mécontents parmi les élus, la société civile, les opérateurs touristiques, ceux économiques. Nous avons encore en souvenir la réaction forte, dynamique et solidaire qui s'était fait valoir lors du fameux projet de la centrale thermique prévu initialement à Tamri et qui a fini par être annulé et porté ailleurs. Reste à savoir quelle sera la réponse des responsables de l'ONCF, sachant que la question est plutôt épineuse. Quelques données sur la LGV La grande vitesse ferroviaire est née au Japon en 1964 avec le Shinkanse, premier train à grande vitesse au monde, reliant Tokyo à Ossaka. Elle s'est ensuite étendue à plusieurs pays d'Europe et d'Asie. Elle a transformé le transport de voyageurs par trains et redonné un nouvel élan à ce mode de transport. Ce n'est que 17 ans plus tard qu'un second pays, la France, inaugure son propre train à grande vitesse avec le TGV en 1981 conçu par l'entreprise Alstom qui avait longuement étudié le premier TGV japonais. En 1962 est conçu au Japon, le Maglev, un train qui ne roule pas sur des rails, mais «flotte» à quelques centimètres du sol à l'aide d'électro-aimants. Le seul frottement étant alors l'air ambiant, il se déplace alors bien plus aisément, et peut aller beaucoup plus vite qu'un train conventionnel. Ainsi, les Japonais sont les détenteurs du record du train le plus rapide du monde, avec le JR-Maglev MLX01, qui avait atteint les 581 km/h en 2003, soit 7 km/h de mieux que le TGV qui lui avait atteint 574,8 km/h le 3 avril 2007 et qui fut reconnu comme étant le record du monde de vitesse, mais seulement au niveau des trains d'ordre conventionnel (sur rails). Il est à savoir que les trois principaux constructeurs de trains à grande vitesse dans le monde sont : * Hitachi (Japon) avec le Shinkansen * Alstom (France) avec le TGV et AGV * Siemens (Allemagne) avec le ICE.