Israël a entamé jeudi le retrait de ses troupes qui avaient été massées près de la frontière avec la bande de Gaza en vue d'une éventuelle intervention terrestre dans l'enclave palestinienne. Ce retrait survient au lendemain de la trêve conclue entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, à l'issue de huit jours de violences qui ont coûté la vie à 163 Palestiniens et à six Israéliens. «Du fond de la fosse aux lions, nous crions victoire !», a déclaré Abou Oubaïda, porte-parole de la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine Al Kassam. Plus de 700 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza entre janvier et fin octobre, selon Israël dont l'opération «Pilier de défense» visait officiellement à mettre fin à ces tirs sur son territoire. Quatre-vingt quatre pour cent des roquettes lancées de Gaza depuis le début de l'opération lancée le 14 novembre ont été interceptées par le nouveau système anti-missile israélien Dôme de Fer, qui a neutralisé la force de frappe du Hamas. Mais sur le plan psychologique, les tirs de roquettes palestiniennes de longue portée en direction de Tel-Aviv ont été considérés comme une victoire par les Palestiniens et célébrés dans la joie à Gaza. Selon l'armée israélienne, les militants islamistes ont tiré en huit jours 1.500 roquettes sur Israël, faisant six morts dont deux militaires. A titre de comparaison, 1.500 frappes israéliennes ont coûté la vie à trente hauts responsables de groupes armés palestiniens et ont neutralisé de nombreux lance-roquettes et dépôts d'armes. Des chars, des batteries d'artillerie autoportée et des véhicules blindés étaient toujours alignés jeudi dans des champs situés près de la frontière, comme il y a quatre ans lors de l'opération «Plomb durci». Les chars de Tsahal encore présents dans les champs devraient se retirer vendredi pour permettre aux agriculteurs de reprendre le travail. A la frontière avec l'Egypte et Gaza, des camions transportant de l'aide alimentaire internationale ont de nouveau circulé jeudi vers un terminal où les cargaisons ont été transférées dans des camions palestiniens à l'intention des 1,2 million d'habitants de Gaza qui dépendent de cette aide. Le cessez-le-feu, négocié par l'Egypte, «peut durer neuf jours. Il peut durer neuf semaines. Et s'il ne tient pas, nous saurons quoi faire», a prévenu le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté le cessez-le-feu quelques heures après un attentat à la bombe perpétré dans un bus à Tel-Aviv. «Je ne rêve pas de revenir à Gaza. Je suis convaincu que le Hamas ne rêve pas de revivre ce qui s'est passé cette dernière semaine, et c'est la même chose pour le Djihad islamique», a-t-il déclaré.