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La viabilité du régime de retraites suspendue au scénario à retenir par la réforme Les pensions civiles menacées
La CMR puisera dans ses réserves courant 2013
Le projet de Loi de Finances 2013 est, d'une manière ou d'une autre, amené à répondre à un certain nombre de problématiques économiques et sociales du pays, et ce, à travers, entre autres, la redynamisation des réformes engagées ou en cours de l'être. Qualifiées de hautement stratégiques, ces reformes se rapportent à un certain nombre de sujets et de domaines dont essentiellement la justice, la régionalisation, la compensation, la retraite... et tentent de procurer plus de visibilité aux divers opérateurs économiques et sociaux. Sans oublier, bien entendu, l'aboutissement à un certain équilibre macro-économique qui aurait le mérite de sauvegarder certains acquis et de disposer d'une certaine souveraineté en matière de décisions économiques. Dans bien des cas, cette quête d'équilibre a pour simples corollaires, recentrage, reprofilage, reciblage... Or, comme dans tout processus de réajustement, cet équilibre a un coût, ne serait-ce que par les décisions à prendre, qui risquent de porter atteinte à la popularité des décideurs qui seront amenés à les enclencher, vu leurs caractères impopulaires à l'image de ce que risquent de connaître les régimes de retraites en termes de reformes et de sauvetage. Il est vrai que la survie des régimes de retraite est en jeu, seulement, l'équipe Benkirane franchira-t-elle le pas en procédant, dans des délais raisonnables, à l'annonce du scénario qui sera retenu ? Procédera-t-elle à une révision du taux de cotisation ou encore à la révision de l'âge de départ à la retraite ? Ou combinera-t-elle les deux ? A terme, les retraités marocains disposeront-ils d'une retraite confortable à même de leur permettre de mener une vie digne dans des conditions décentes ? Aux dernières nouvelles, la Commission technique chargée de présenter les divers scénarios à la Commission nationale est en phase finale de son travail. Lequel travail devrait être officiellement transmis au Chef du gouvernement. Pour simple rappel, cette même Commission s'est réunie le 26 mars et les pouvoirs publics, en présence de leurs partenaires sociaux, avaient à traiter des conclusions du rapport réalisé par le cabinet ACTUARIA et des résultats de l'étude effectuée par le Bureau international du travail à la demande des syndicats. Le 30 du même mois, cette même commission s'est réunie une seconde fois, dans le but de finaliser les contours d'un projet de reforme globale du régime des retraites. A cette date, les éléments d'information afférents à ce projet faisaient état d'une redéfinition de l'assiette des cotisations, la révision du mode d'indexation des pensions, la diversification de la couverture, la constitution de réserves effectives et protégées et l'introduction de mesures de flexibilité de la retraite. Cette fois, ladite commission est tenue de proposer un scénario clair et précis à la commission nationale chargée de la reforme des retraites, qui, rappelons-le, est présidée par le Chef du gouvernement. Et a en juger par les éléments d'information contenus dans l'entretien accordé à la MAP, le PDG de la CIMR précise que ‘'la généralisation de la couverture'' retraite ‘'se heurte à des difficultés tels que la faiblesse des revenus, le travail informel, le manque d'organisation de certaines filières, etc.'' et juge aussi que ‘'le redressement de la situation financière des régimes'' de retraite requiert ‘'des efforts importants à toutes les catégories à travers l'augmentation des contributions salariales et patronales (y compris pour l'Etat employeur), la réduction du rendement des régimes'' de retraite ‘'et peut-être l'allongement de l'âge de départ à la retraite''. En chiffres, le PDG de la CIMR souligne que ‘'les études réalisées par le cabinet ACTUARIA, désigné par la commission nationale chargée de la réforme du secteur de la retraite, ont montré que la dette implicite accumulée par les quatre caisses'' de retraite : La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dont relève le personnel des entreprises privées et les salariés agricoles, la Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite (CIMR) qui assure la couverture du personnel du secteur privé, sur une base volontaire et complémentaire, la Caisse Marocaine des Retraites (CMR) qui couvre la population des salariés des administrations publiques le Régime Collectif d'Allocation de Retraite (RCAR) qui assure la protection du personnel contractuel des administrations publiques, ‘'était à fin 2008, de près de 1.200 milliards de dirhams dont seule une part de 17 % est couverte par des réserves financières'',. Avant d'ajouter que ‘'la situation est encore plus grave dans le secteur public dans le cas de la CMR dont le taux de couverture des engagements par les réserves est de 12 % alors que ce régime'' de retraite ‘'ne dispose pas d'un « moteur démographique » comme c'est le cas dans le privé pour la (CNSS)''. D'après ce responsable, cette situation ‘'va se traduire par un déficit technique du régime des pensions civiles géré par la CMR courant 2013, obligeant la Caisse à puiser dans ses réserves qui risquent de s'épuiser à l'horizon 2019 si aucune mesure n'est prise dans l'intervalle''.