Les combats ont repris de plus belle lundi en Syrie avec de nouvelles tentatives de l'armée de déloger les combattants de l'opposition de leurs bastions, un haut responsable arabe jugeant minimes les chances de parvenir à un cessez-le-feu cette semaine. Dimanche à Damas, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi a appelé les belligérants à cesser «unilatéralement» le feu «à partir d'aujourd'hui ou de demain» pour la fête musulmane d'Al-Adha célébrée du 26 au 29 octobre. L'opposition a avait affirmé qu'elle accepterait de cesser le feu à condition que le régime arrête le premier. Devant M. Brahimi, M. Assad a d'ailleurs répété que «toute initiative politique devait se fonder sur «l'arrêt du terrorisme (..) avec l'engagement de certains pays impliqués, de cesser d'héberger, de soutenir et d'armer les terroristes en Syrie». Le médiateur, qui effectuait sa deuxième mission en Syrie depuis sa prise de fonction le 1er septembre, a indiqué qu'il retournerait en Syrie «après l'Aïd, et si le calme s'installe réellement pendant cette fête, nous continuerons à travailler» sur un cessez-le-feu durable. Après sa nomination, M. Brahimi avait jugé sa mission «difficile», d'autant que la communauté internationale reste divisée entre Occidentaux et Arabes d'un côté et Russes, Chinois et Iraniens de l'autre sur les moyens de régler le conflit. Le représentant spécial du président russe Vladimir Poutine, Mikhaïl Bogdanov, se trouvait lundi en Iran pour discuter de la Syrie. Téhéran et Moscou soutiennent le régime Assad et refusent toute ingérence étrangère dans ce pays. Alors que M. Brahimi a mis en garde contre un débordement du conflit syrien si une issue n'était pas rapidement trouvée, un soldat jordanien a été tué avant l'aube dans un accrochage avec un groupe d'hommes armés qui tentaient de s'infiltrer en Syrie voisine. Les violences se poursuivent sans relâche Sur le terrain, rien ne montre une volonté des belligérants d'arrêter les combats, alors que le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Ahmad ben Hilli a estimé lundi que «malheureusement, l'espoir d'instaurer une trêve en Syrie pour la fête est faible jusqu'à présent». «Les signes sur le terrain et la réaction du gouvernement syrien (...) ne témoignent pas d'une volonté réelle de répondre positivement à cette initiative», a-t-il dit. Sur les fronts d'Idleb, d'Alep (nord), de la province de Damas, Deraa (sud) et Homs (centre), les troupes du régime syrien, appuyées par les chars, tentaient de reprendre plusieurs localités aux mains des combattants de l'opposition, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les forces loyalistes bombardaient à l'artillerie la localité de Harasta où sont retranchés des combattants de l'opposition, près de la capitale syrienne, et tentaient de la prendre d'assaut, a précisé l'ONG au lendemain d'un nouvel attentat à la voiture piégée à Damas qui a fait au moins 13 morts. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), des combats avaient lieu près de la base militaire de Wadi Deif, assiégée depuis des jours par les combattants de l'opposition qui tentent de la prendre, selon l'ONG qui s'appuie sur un important réseau de militants et de médecins sur place. Cette base est située à la périphérie est de la ville stratégique de Maaret al-Noomane, bombardée depuis l'aube par les troupes du régime. La prise le 9 octobre de cette cité a permis aux combattants de l'opposition de couper le principal axe routier utilisé par l'armée pour envoyer les renforts dans le Nord. Cet axe Damas-Alep permettait d'acheminer des renforts dans la ville d'Alep, où des combats se poursuivaient, a précisé l'ONG. Le régime syrien a à maintes reprises souligné sa détermination à en finir coûte que coûte avec les combattants de l'opposition assimilés à des «terroristes» et accusé le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie de leur apporter un soutien militaire.