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Promouvoir les exportations, accorder la priorité au secteur industriel et encourager la production et la consommation de produits marocains Le premier rapport du Conseil économique et social au titre de l'exercice 2011 présenté à SM le Roi
Des mesures conjoncturelles ont contribué à préserver la paix sociale, mais ont eu un impact sur le déficit budgétaire SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a reçu, vendredi au Palais Royal à Marrakech, le président du Conseil économique et social (CES), M. Chakib Benmoussa, qui a présenté au Souverain le premier rapport du Conseil au titre de l'exercice 2011, tel qu'il a été adopté par son assemblée générale le 28 juin 2012. Dans une allocution prononcée devant le Souverain, M. Benmoussa a indiqué que l'année 2011 a été marquée par des bouleversements internationaux et régionaux d'une rare ampleur. Dans ce contexte, a-t-il noté, le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi, s'est distingué par sa capacité à inventer son propre cheminement vers une démocratie sociale, participative et inclusive, de façon pacifique et concertée, faisant observer que la nouvelle Constitution consacre les réformes engagées au cours de la dernière décennie et prépare le Maroc de demain. En ce qui concerne la situation économique, sociale et environnementale, a poursuivi M. Benmoussa, le CES considère que le Maroc dispose d'atouts certains mais note que, dans un contexte de crise internationale, le pays affronte des fragilités économiques et financières accrues et des défis sociaux persistants. Sur le plan économique, en dépit de l'aggravation de la crise dans la zone Euro, la croissance en 2011 a été relativement soutenue et l'inflation est restée maîtrisée, a indiqué le président du CES, ajoutant que la protection du pouvoir d'achat a été obtenue par le soutien des prix des produits de base et des produits pétroliers, malgré leur flambée en 2011, ainsi que par des mesures sociales. Ces mesures conjoncturelles, a-t-il souligné, ont contribué à préserver la paix sociale mais ont eu un impact sur le déficit budgétaire qui a atteint un niveau difficilement soutenable dans la durée. L'accroissement sans précédent des dépenses de compensation et le ciblage insuffisant de ces dépenses montrent les limites de ce type d'intervention en termes d'équité sociale et d'efficacité économique, a noté M. Benmoussa. Il a ajouté que le creusement du déficit commercial met parallèlement en relief la nécessité de développer et de promouvoir les exportations, en tirant profit des stratégies sectorielles, mais aussi en agissant sur la régulation des échanges et la facilitation des procédures, la consolidation et la diversification des relations commerciales et l'élaboration d'un nouveau cadre réglementaire régissant le système de défense commerciale. Le déficit commercial souligne aussi la compétitivité insuffisante des entreprises et des produits marocains, a-t-il dit. Dans ce sens, a poursuivi M. Benmoussa, le Conseil appelle à ériger la compétitivité en axe majeur des politiques publiques et invite à accorder une priorité au secteur industriel qui constitue le cadre privilégié de l'innovation et de la préservation de l'emploi, en levant les contraintes qui entravent son développement. A l'instar de ce qui est pratiqué par plusieurs pays, une action destinée à encourager la production et la consommation de produits marocains gagnerait à être menée en concertation avec les acteurs publics et privés concernés, a-t-il préconisé. Il a enfin fait remarquer que les efforts pour le renforcement de la compétitivité de l'économie ne sauraient produire les résultats escomptés sans la modernisation des relations professionnelles au sein de l'entreprise. Le rapport appelle à institutionnaliser le dialogue social, à promouvoir les négociations et les conventions collectives et à préciser les conditions et les modalités de l'exercice du droit constitutionnel de grève. Il invite également à encourager les entreprises à la certification en matière de «Responsabilité Sociale», l'objectif étant d'aboutir à terme à la conclusion d'un Grand Contrat Social, comme Sa Majesté l'a appelée de ses vœux, à l'occasion de l'installation du CES. En matière de développement humain, les politiques menées ont eu un impact positif sur les principaux indicateurs, a poursuivi M. Benmoussa, signalant néanmoins que l'ampleur des déficits sociaux et la lenteur du rythme de leur résorption pourraient représenter un facteur de risque pour la cohésion sociale. Le Conseil considère que la collectivité consacre des moyens et des efforts conséquents, mais les progrès réalisés restent en deçà des attentes de la population. La persistance du chômage particulièrement des jeunes, l'accès non généralisé aux services de santé de base et à la protection sociale ainsi que les faibles rendement et qualité du système d'éducation-formation, compromettent la durabilité du développement. II importe à cet égard de placer ces défis au coeur des politiques publiques, a insisté M. Benmoussa. De l'avis du Conseil, l'attention accordée par SM le Roi aux questions environnementales a créé une dynamique positive et devrait contribuer à éviter des atteintes irréversibles au patrimoine naturel et inciter à une utilisation rationnelle des ressources existantes pour la création de richesses et d'emplois. A la faveur des réformes économiques et sociales initiées au cours de la dernière décade et de l'impulsion qu'apporte la nouvelle Constitution, le CES considère que le Maroc dispose de nombreux atouts, soulignant toutefois que leur concrétisation passe par des politiques qui renforcent les valeurs de citoyenneté, améliorent la gouvernance et l'efficacité de d'action publique, veillent à la compétitivité globale du pays ainsi qu'à une plus grande justice et cohésion sociales. Le Conseil considère que les progrès en matière de développement humain sont tributaires de la valorisation du rôle de la femme dans l'économie et la société et d'une meilleure inclusion des jeunes par l'éducation et la formation, l'emploi, la culture et la participation citoyenne. Pour répondre au défi majeur de l'inclusion des jeunes, le Conseil recommande de systématiser une «approche Jeunesse» dans la conception et l'élaboration de toute politique publique. Durant cette première année d'exercice, a affirmé M. Benmoussa, le Conseil économique et social a, conformément aux directives royales, cherché à se positionner en tant qu'assemblée consultative, représentative de la richesse et de la diversité des sensibilités de la société marocaine, à devenir un lieu de débats, de concertation et d'approfondissement du dialogue social et civil et à constituer une force de proposition sur les sujets relevant de sa compétence. Le CES est conscient qu'il n'est encore qu'au stade du démarrage, mais l'ensemble de ses membres sont mobilisés pour poursuivre son développement et pérenniser son action, et participer ainsi à l'oeuvre d'édification d'un Maroc prospère et solidaire conduite par SM le Roi, a conclu M. Benmoussa.