C'est un ouvrage de 240 pages, à lire par les marocains, musulmans et juifs, d'une beauté exemplaire. Il recèle d'innombrables détails historiques, scientifiques et artistiques, qui ont fait l'Histoire de la ville d'Essaouira. A vrai dire, le lecteur apprend beaucoup de choses et à travers cela, l'Histoire objective du pays. Omar Lakhdar, qui a déployé dans ce livre beaucoup d'efforts, s'est documenté à tous les niveaux, grâce à son esprit mathématique et physique, tant dans la rédaction que dans la présentation de photos inédites qui inspirent du plaisir et justifient les présentations de l'auteur. Si les marocains peuvent être fiers de cette oeuvre inédite élaborée par un auteur national, c'est parce que ce dernier préconise et avance des plans et des projets pour l'avenir de cette fantastique ville qu'est Essaouira, tombée en désuétude après le départ des européens et des juifs, populations qui ont fait d'Essaouira/Mogador une ville riche en splendeurs et conviviale pour ses habitants. Les soins adoptés et apportés par les gouvernements de l'indépendance ne sont que des peccadilles quand on voit que l'industrie et le commerce intérieur et extérieur de la ville ont considérablement baissé après la soi-disant marocanisation de 1973, qui a en réalité profité à quelques marocains de mauvaise foi. Grâce au retour d'investissements hôteliers et touristiques étrangers, Essaouira a pu tenir le coup et surtout après le retour d'un de ses enfants juifs, André Azoulay, qui a objectivement réalisé des festivals annuels, faisant aimer la ville aux nationaux et aux étrangers. Il faudrait, à travers et après la lecture d'un tel ouvrage, que l'effort du gouvernent marocain soit redoublé pour ranimer l'industrie et le commerce d'antan dans les usines abandonnées à leur sort (tanneries, huileries, minoteries). L'immobilier à Essaouira, quant à lui, est saturé. Combien de français, dont le Docteur Gustave Bouveret, les familles Ratto, Carel, Giacomino, Sabatier, Brosse, se sont dévouées à cette ville un peu enclavée, malgré l'ouverture terrestre et aérienne récemment réalisée. Les efforts des marocains, dont le Haj Bou Ingal, Haj Laalej, restent limités. Il faudrait que nos sociétés industrielles, commerciales, agricoles, investissent dans cette ville pour embaucher une main d'oeuvre abondante, comme le souhaite l'auteur Omar Lakhdar à travers les lignes de cet ouvrage précieux, qui prendrait une place de choix dans nos bibliothèques nationales.