Cet été, de nombreux marocains ont sillonné le Maroc, compte tenu du mois sacré de ramadan, lequel a limité les traversées vers l'étranger et les voyages au loin. Comme dit le dicton, le malheur des uns fait bien le bonheur des autres, et c'est une sensation de fierté qu'on ressent, en voyant des citoyens de différentes villes se côtoyer et les différents coins et recoins du pays «encombrées». Mais -il y a toujours un mais-, plusieurs endroits laissent à désirer, faute d'infrastructures de base, par manque d'entretien, par simple indifférence ou par absence de vision stratégique. Des édifices, des sites, des paysages, voire certaines régions renommées au Maroc, perdent ainsi leurs éclats. S'il est un coin au Maroc qui éblouit par sa beauté naturelle, c'est bien Ben Smim, une région du Moyen Atlas, à mi-distance (10 kilomètres) entre Azrou et Ifrane. Connue par les adeptes des colonies de vacances, cette région montagneuse, d'une beauté à couper le souffle, d'une nature encore «saine», bordée de forêts de chênes et de cèdres et “balafrée" par les ruisseaux de l'eau de source qui jaillit limpide et froide, n'arrive pas encore à mettre en valeur et à exploiter intelligemment son édifice phare et historique: l'hôpital de Ben Smim connu sous le nom de Sanatorium antituberculeux de Ben-Smim. Cet édifice imposant, renommé au niveau international, construit en 1945 par les autorités du protectorat, est actuellement abandonné à son triste sort, occupé par les rongeurs et hanté par les clochards et menace ruine. Sanatorium d'altitude, il a été, à la base, érigé pour ses bienfaits médicaux et sanitaires. Le micro climat du coin est idéal contre les maladies respiratoires, principalement contre la tuberculose qui, faut-il le rappeler, continue à faire des dégâts chez nous. D'ailleurs, il a été construit grâce à l'intervention, auprès de l'administration coloniale, d'un français qui avait retrouvé sa santé dans la région. Cet hôpital de 35 hectares et à capacité d'accueil de 400 lits, a entamé sa déperdition depuis 1974, date de sa fermeture définitive par décision ministérielle. Les citoyens, en particulier ceux de la région, se posent des questions sur son avenir surtout après l'ouverture, depuis quelque temps, de l'usine de mise en embouteille de l'eau de la source de Ben Smim. Ils attendent à ce qu'il soit retapé, vu sa capacité d'accueil et sa prédisposition, et à en faire un grand hôtel pour la promotion du tourisme de montagne. Une éventualité qui ne manquera pas de profiter à toute la région et de contribuer à la résorption du chômage des jeunes. Amen.