« La transparence des finances publiques : vers un nouveau modèle », tel est le thème de la sixième édition du Colloque International des Finances Publiques prévue les 7 et 8 septembre 2012 à Rabat. Ce colloque va s'organiser sous forme de trois tables-rondes : «Transparence et décision financière publique », «Transparence et instruments de gestion » et «Transparence et contrôles ». De l'avis des experts économiques aussi bien marocains qu'européens, ce colloque est devenu un espace de partage d'expériences sur les grandes problématiques des systèmes financiers publics, un véritable laboratoire pour les idées novatrices et les réflexions stratégiques à mettre à la disposition des décideurs en matière de finances publiques. Aussi, cette rencontre interviendra dans une conjoncture économique mondiale difficile, avec une problématique qui est apparue, celle de l'écart croissant entre les dépenses et les recettes, ce qui a engendré des endettements considérables «excessivement» dangereux dans certains pays particulièrement européens (Grèce, Espagne...). Pour le Maroc, ce dernier, après avoir été épargné dans un premier temps par la crise financière, grâce à la solidité de son système bancaire et à sa faible exposition aux marchés financiers internationaux, subit actuellement, il est vrai, les répercussions de la crise économique mondiale par le biais des secteurs exportateurs, de l'activité touristique, des transferts des Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) et des flux des investissements extérieurs. Au-delà des répercussions directes sur certains secteurs, la crise actuelle a mis en exergue des déficiences structurelles antérieures à la crise qui affectent l'économie marocaine. Etant donné cette situation, des réformes ont été engagées en matière de renforcement de la gouvernance des finances de l'Etat. Ce qui a permis aux finances publiques de bénéficier d'un niveau élevé de fiabilité, de sécurité et de transparence ainsi qu'une meilleure maîtrise des évolutions budgétaires et financières. La mise en place de ces réformes a permis aussi de réaliser des avancées importantes en matière de maîtrise des processus de préparation, d'exécution et de contrôle du budget de l'Etat, de visibilité financière et d'accessibilité à l'information financière et comptable, permettant d'améliorer significativement la transparence et la bonne gouvernance des finances publiques marocaines. A rappeler que l'Union Européenne a fait, au cours du mois de juillet dernier, un don de 75 millions d'euros dédiés à l'amélioration de la transparence dans la gestion des finances publiques au Maroc. Selon les derniers chiffres de la TGR (Trésorerie Générale du Royaume), les recettes ordinaires ont augmenté à fin juillet 2012 de 0,9%, provenant notamment de la hausse des recettes douanières de 3,3%, de la fiscalité domestique de 9,2% et de la diminution des recettes non fiscales de 31,4% résultant essentiellement de la réalisation de 5,3 MMDH au titre de la privatisation à fin juillet 2011. Pour leur part, les dépenses globales ont rebondi, durant la même période, de 15,7% résultant notamment de l'augmentation des charges de la compensation de 57,5%, des dépenses de personnel de 13,4%, des charges en intérêts de la dette de 12,8% et des dépenses des autres biens et services de 10,2% conjuguée à la baisse des dépenses d'investissement de 7,6%. Dans ces conditions, le solde ordinaire négatif et le déficit budgétaire se sont établis respectivement à 5,6 milliards et 23,6 milliards de dirhams. Cette rencontre de deux jours, dont l'ouverture sera assurée par M. Nizar Baraka, ministre de l'Economie et des Finances, est initiée par le ministère de l'Economie et des Finances en partenariat avec la FONDAFIP et le Groupement européen de recherches en finances publiques. FONDAFIP est une institution indépendante qui a pour objectif de soutenir et de développer la recherche en finances publiques en France et à l'Etranger, de favoriser les échanges entre universitaires et praticiens et décideurs politiques et d'établir un contact direct entre les milieux professionnels et scientifiques. La précédente édition, tenue les 9 et 10 septembre 2011 à Rabat, a été consacrée à « la cohérence des finances publiques au Maroc et en France».