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Maroc : Le type d'activité d'investissement direct des banques islamiques n'est pas autorisé Aucune disposition sur le partage des bénéfices avec les déposants ou le financement participatif
Égypte: Expérience la plus longue en matière de services bancaires islamiques Bien que les services bancaires islamiques soient moins développés, d'une manière générale, en Afrique du Nord que dans le Golfe et en Malaisie, l'Égypte enregistre le pourcentage le plus élevé d'actif conforme à la Charia (environ cinq pour cent) par rapport à l'actif bancaire total. C'est également en Égypte, le pays le plus peuplé de la région, que la finance islamique recèle les potentialités les plus élevées. En outre, tel qu'indiqué dans l'introduction, l'Égypte a l'expérience la plus longue en matière de services bancaires islamiques dans la région, celle-ci remontant aux années 60, même si les progrès au cours des dernières décennies ont été décevants. Ainsi, il convient de se concentrer sur l'Égypte, en particulier parce que les événements dans ce pays au lendemain du soulèvement populaire pourraient influer sur les attitudes à l'égard de la finance islamique ailleurs en Afrique du Nord. Suite à la disparition de Mit Ghamr Savings Bank en 1971, l'État a créé Nasser Social Bank, sa propre institution d'épargne. Bien que celle-ci propose des prêts à taux nul, sous réserve du prélèvement de frais administratifs et de services, elle n'était pas spécifiquement islamique du point de vue de l'éthique ou des produits. Dans la pratique, elle est devenue une source de prêts concessionnels pour les coopératives et les syndicats d'artisans, tenant lieu, pour l'essentiel, de mécanisme de financement pour le ministère des Affaires sociales. Elle n'est pas réglementée par la Banque centrale d'Égypte, dans la mesure où il s'agit d'un organisme public hybride et d'une coopérative d'épargne et de crédit et non d'une banque. Avec l'avènement des services bancaires islamiques dans le Golfe dans les années 70, l'Égypte était considérée com me un marché promet teur pour l'exp ansion, essentiellement à cause de son importante population et de l'inté r êt avé r é pour l a finance islami que. Pa r conséquent, Faisal Islamic Bank et Al Baraka of Saudi Ara bia étai ent ent h ousias tes à l'id ée de c r éer des succursales de finan cement islamique en Ég ypte, en particulier à cause des nombreux expatriés égyptiens qui travaillent en Arabie saoudite et dans le Golfe et souhaitent effectuer directement leurs transferts vers les banques islamiques en Égypte par le biais des maisons de change à Djeddah, à Riyad et ailleurs. La solution de rechange qui consiste à convertir les fonds en livre égyptienne, puis à les déposer dans les banques publiques égyptiennes était moins intéressante, non seulement parce que ces banques publiques ne respectaient pas la Charia, mais également parce que la qualité de l eurs services était médiocre. S ui te aux pressions des défens eurs de la finance islamique, la Loi n° 48 de 1977 a été adoptée, autorisant la création de banques islamiques et leur réglementation par la Banque centrale d'Égypte. Le Prince Mohammed bin Faisal et le Cheikh Saleh Abdullah Kamel, riche homme d'a ff aires saoud ien e t P r ésident d u group e Dall ah a l Baraka, ont identifié des associés en Égypte afin d'y ouvrir des banques islamiques. Faisal Islamic Bank of Egypt a obtenu l'agrément de la Banque centrale d'Égypte le 14 juin 1979, suivie peu après par Al Baraka Bank of Egypt, qui a obtenu son agrément le 8 mai 1980. Un volume important du capital nécessaire pour le financement de c es proje ts bancaires a été mob ilisé dans le Golfe, le Prince Mohammed bin Faisal ayant pris, lui-même, 20,25 pour c ent des parts de Faisal B ank. Ce t a ff lux d e ressources financières n'a apparemment pas été affecté par le boycott financier de l'Égypte par les milieux financiers arabes, suite à la signature du traité de paix avec Israël.34 Quelques semaines plus tard, Al Watany Bank of Egypt, un concurrent entièrement local qui a reçu son agrément le 26 mai 1980, a été créé. Bien que la Loi n° 48 ne traite pas de questions islamiques spécifiques, elle a assuré l'autonomie par rapport à l'ingérence des organismes publics, hormis la Banque centrale. Les banques islamiques, à l'instar de leurs homologues classiques, étaient tenues d'assurer des ratios de liquidité-dépôts suffisants afin de couvrir les besoins de liquidité éventuels. Cependant, la Banque centrale n'est pas intervenue en ce qui concerne les aspects liés au respect de la Charia. Les banques islamiques étaient libres d'ajouter des dispositions sur le respect de la Charia dans leurs propres statuts, par exemple l'article 3 des statuts de Faisal Islamic Bank, qui ont trait à l'interdiction de riba et à l'obligation de payer la zakat. L'absence d'un cadre juridique et réglementaire approprié pour la finance islamique a créé de graves difficultés car le vide a vite été mis à profit. Outre les banques agréées, un certain nombre de sociétés d'investissement islamiques ont été créées dans les années 80, la plus importante étant Al-Rayyan Company. Celles-ci n'étaient pas réglementées et fonctionnaient de manière informelle. . Tunisie: Trois banques islamiques dont deux offshore La Tunisie compte trois banques islamiques : Al Baraka Tunisia, Noor Bank et Bank Zitouna. Les sièges des deux premières sont situés dans le Golfe, mais elles interviennent en Tunisie en tant qu'institutions offshore, tandis que Bank Zitouna a été créée en mai 2010 en tant que banque de détail locale pour desservir le marché national. Bank Zitouna prévoyait de créer 20 succursales au cours de sa première année d'activité. Cependant, il existe des incertitudes concernant les objectifs qui peuvent être atteints à court terme, étant donné que la banque a été créée par Mohamed Sakher El Materi, gendre du Président déchu de Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali. Mohamed Sakher El Materi possédait auparavant Radio Zitouna, une radio islamique, et Dar Al-Sabah, le groupe de médias privé le plus important en Tunisie. Bank Zitouna représentait, par conséquent, une autre étape du développement de son empire commercial. La banque assure le financement du développement de l'immobilier, des autocars pour touristes, des équipements et des stocks. À l'instar des autres banques islamiques, ses méthodes de financement comprennent mourabaha, idjara, moucharaka, moudaraba et istisna'a. Maroc : Bank Al-Maghrib désintéressée Il n'existe aucune banque islamique au Maroc. En outre, bien que la Banque islamique de développement et Bank Al-Maghrib, la banque centrale du Maroc, aient abrité une conférence sur la finance islamique à Casablanca en 1990, aucune banque islamique locale n'a été créée comme ce fut le cas dans le cadre d'événements de lancement similaires ailleurs dans le monde islamique. La législation bancaire du Maroc n'autorise pas le type d'activité d'investissement direct auxquelles s'adonnent de nombreuses banques islamiques. Par ailleurs, il n'existe aucune disposition concernant le partage des bénéfices avec les déposants ou le financement participatif ( Fathallah Oualalou, “Morocco explains difficulty to grant permission to Islamic bank installation", Arabic News, Rabat, 18th November 1998. Bank Al-Maghrib jouit d'un statut d'observateur au sein de l'IFSB, mais n'a pas encore sollicité le statut de membre à part entière et envoie rarement des représentants aux conférences ou séminaires sur la finance islamique.