Une ville à la dérive. Le syndrome Napoli guette Rabat qui n'avait pas besoin d'un fléau répugnant. D'un côté, une population indisciplinée qui jette 2 à 3 fois par jour ses ordures dans la rue, faute de bennes, comme à l'époque médiévale, et d'un autre une ville incapable de remplacer un prestataire qui ne veut plus se taire et qui réclame ses 11 milliards d'impayés. Voilà où nous en sommes en ce début d'un mois saint qui ne supporte pas un entretien malsain. Le replâtrage proposé par ceux qui veulent chasser Veolia qui a fini par maîtriser l'état des lieux, sans une solution de remplacement à la hauteur de ses ambitions, est vraiment désolant. Le camion ramasse une montagne d'ordures en laissant de grandes tâches noires, puis s'en va, comme si les habitants allaient s'abstenir de jeter quoi que ce soit, jusqu'à son retour. Or, juste 1 heure après son départ, les inconscients recommencent à infecter le trottoir où la municipalité n'a déposé aucune benne. Et c'est ainsi de suite, jusqu'à 3 à 4 fois par jour. Un cercle vicieux, pas beau à voir. stop. Prison. Cette fois, Abdelhafid Benhachem, un homme de dialogue, a accepté la critique venue du Parlement dont des figures de proue ont dévoilé les dessous de la maison d'arrêt de Oukacha. Pour notre part, et nos lecteurs le savent bien, nous n'avons pas attendu la commission parlementaire pour mettre la puce à l'oreille, chaque fois que cela s'imposait, avec notre flash désormais légendaire : « Les échos de la vie carcérale ». L'administration pénitentiaire a reconnu des tares jusqu'ici repoussées comme une maladie honteuse. Enfin, si on nous avait un peu écouté quand on a réservé des quartiers entiers à des tendances qui ont créé leur prison dans la prison avec tout ce que cela peut provoquer comme nœud de résistance, il n'y aurait pas eu de débordement dramatique avec menaces sur le toit. Quant à notre flash « Les échos de la vie carcérale », il se poursuivra quels que soient les résultats des parlementaires qui, eux aussi, refusent de se taire comme le prestataire. stop. Alors qu'il payait la « nafaka » régulièrement à son ex-femme, la mère de sa petite fille, un portier d'un célèbre dancing de Rabat a passé 3 jours au commissariat et 24h dans la prison de Salé, jusqu'à ce que ses collègues et le gérant de la boîte ramassent 2 millions pour qu'on le relâche. « Ould Bassidi » n'aurait pas dû donner 200 dh par-ci, 300 dh par-là sans preuve. Avec la pension alimentaire, on ne rigole pas au Maroc. Beaucoup de naïfs qui n'ont jamais connu la prison, se sont retrouvés, du jour au lendemain, recherchés et coffrés comme de vulgaires terroristes qui menacent l'équilibre du pays. Ceux qui oublient de payer la « nafaka » ne reçoivent pas la « fallaka », ils sont envoyés directement à la «bnéka ». stop. Rue Addis Abéba. On voit un gars qui jette du haut de son 3ème étage, chaque soir, un sac en plastique, rempli de déchets, pour ne pas descendre dans la rue pour se débarrasser de ses ordures. Alors que son immeuble n'est pas dépourvu d'ascenseur. Avec l'état d'esprit qui règne dans le quartier où tout le monde se débarrasse de n'importe quoi, n'importe où. Comme au Moyen âge où il y avait quand même des charrettes qui passaient régulièrement, tandis que, de nos jours, malgré les passages des camions, les ordures s'amoncellent sur les trottoirs. stop. Dans la même rue, un nouveau épicier qui vient remplir un vide indéniable, refuse de vendre des cigarettes au détail. « Hram », dit-il. S'il s'amuse à voir ce qui est hram et ce qui ne l'est pas, en commençant par certaines marges de bénéfice, il ira loin... Enfin, ce qu'il ne sait pas c'est que la vente au détail de Winston ou Marquise, contribue à la lutte contre le tabac. Certains et certaines préfèrent deux ou trois tiges par jour pour éviter le vertige. stop. Aucun rapport du Haut Commissariat au Plan n'a encore été publié sur les tonnes de « sfouf », « chebakia » et autres « briouates » dont raffolent les « mréouates », les jus de fruits avalés en 4ème vitesse avant le ftor « darbo idor » et autres nourritures terrestres que les jeûneurs consomment avec ou sans modération. Sans oublier les tonnes de beghrir apprécié de Mehdia à Aït Ourir, qu'on voit rarement sur certaines tables le reste de l'année où l'on ne consomme que du pain pour accompagner bouzrougue – en vente sur la route de Harhoura – qui fait tomber « lariougue ». Le HCP ne trouvera pas sérieux de s'occuper de sfouf, de zamita, sellou et autres mlaoui. La liste est loin d'être exhaustive. stop. Le pantalon qui tombe chez des jeunes ados, n'est pas souvent un signe de tendance mode. Il tombe parce que le mec ou la nana bent Menana, maigrissent à force de fumer du haschisch qui donne la jaunisse. stop. D'après le comité national de prévention des accidents de la circulation, traverser en dehors du passage protégé, on ne dit plus clouté, tue ! Soit. Mais où sont les passages protégés ? dans une ville où on vient à peine de retracer la ligne médiane sur l'avenue Mokhtar Gazoulet, la plus meurtrière de la capitale. Une ligne peu respectée par le chéfor khatar et la chéfora qui se croit au volant d'une jaguar. stop. La radio Aswat invite le président de la Fédération des viandes rouges, Hammou Ouhelli, comme si c'était un événement dans la vie courante. Puisqu'elle l'a annoncé des jours avant l'événement radio dans le patio. A retenir quand même : «Le Marocain consomme en moyenne 13 kg de viande rouge par an, soit le même niveau que celui des pays subsahariens. En Angleterre, par exemple, la consommation de viande rouge est de 120 kg par habitant et par an». 13 kg de viande rouge par an pour le Marocain ? Et si on déduit le festin de l'Aïd El Kébir, qu'est-ce qu'il reste sur les 13 ?... stop. La mort de Haj Brahim Oulahiane a provoqué une vive émotion à Rabat où des proches et des amis sont venus d'Agadir, de Marrakech et d'autres régions du Maroc pour assister à l'enterrement. Cet homme bien connu dans la capitale était un travailleur acharné de la trempe de Lahcen Idder, un professionnel de l'hôtellerie qui fut un maâlem respecté et respectable dont la gestion de l'hôtel Firdaous comme «Jour et Nuit» était remarquable. Haj Brahim Oulahiane qui avait le métier dans le sang avait maintenu la qualité et les prix corrects au restaurant «Le Français» dans les années où les coopérants pouvaient se permettre de déjeuner presque chaque jour dehors sans se ruiner. Ensuite, il a géré le Balima avec brio, en maintenant là encore les prix pour une cuisine simple et convenable, dans un cadre historique qui en a vu passer des personnalités, de Mendès France, Ben Bella, Khair Eddine, Amilcar Cabral à Che Guevara qui a passé quelques jours lors d'une escale non moins historique. stop. Des Tchèques, des Polonais et autres Slaves ainsi que des Européens apprécient Saïdia et l'Oriental Bay Beach, 614 chambres, 12 ha de rêve. Atlas Hospitality offre un accueil signé. Tout le charme de l'Oriental, un atout monumental. stop. Razzia sur les marchés publics, razzia sur le pôle Nord... Le mot razzia, employé dans la presse francophone, est d'origine arabe, il vient de razawa. C'est aussi une expression employée autrefois par les petits pieds noirs innocents qui voulaient dire que les petits arabes du quartier ont envahi le quartier européen. Il y a comme ça des mots qui font toute une histoire, qu'on retrouve chez les nôtres de la presse francophone pour qui tous les titres sont permis. stop. Le Ramadan a débuté avec deux jours chômés. Dès le samedi matin, des chômeurs diplômés prêts à roupiller quand ils ne sont pas dans la manif, mais aussi des fonctionnaires ont dormi à poings fermés, dépassant la grasse matinée. Le lendemain dimanche, tout le monde ou presque a dormi jusqu'à dix heures et plus. Un Ramadan qui commence sans contrainte de l'horaire administratif avec les JO qui aideront les jeûneurs à meubler les heures. stop.