La politique de la ville a besoin d'un cadre réglementaire et institutionnel pour pouvoir participer à la création d'un espace de vie digne des citoyens, dans le cadre du développement socioéconomique durable, ont souligné, mercredi à Rabat, les participants aux Assises nationales de la politique de la ville. La durabilité des villes dépend de l'aménagement d'un espace de vie adapté aux catégories à revenus limités et d'un paysage urbanistique sain, ainsi que de l'émergence d'éco-villes, ont insisté les responsables gouvernementaux, les élus, les professionnels et les chercheurs ayant pris part à cette rencontre initiée par le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI. Ils ont appelé à la restructuration du secteur de l'urbanisme, à la révision de la politique adoptée en matière d'habitat et à l'adoption d'approches "audacieuses" pour résoudre les problèmes du foncier et du financement de l'urbanisme, ainsi qu'à la mise en place d'un système fiscal incitatif et d'un programme de formation efficient. Selon les participants, l'élaboration d'une stratégie nationale pour les villes s'impose afin de soutenir le développement des grandes villes, promouvoir les petites et moyennes villes et d'accompagner la création de nouveaux pôles urbains. Ces démarches doivent être entreprises dans le cadre d'une approche participative favorisant la convergence des interventions et mettant à contribution la société civile, ont-ils insisté, préconisant, à cet égard, la création d'un mécanisme interministériel dédié à la ville et piloté par le chef du gouvernement. Les participants ont souligné la nécessité de réhabiliter et de revaloriser les tissus anciens, plaidant également pour la mise en place d'un cadre juridique, institutionnel et financier organisant les interventions dédiées à ces tissus et aux habitations menaçant ruine. A l'ouverture des travaux de ces assises, le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, avait plaidé pour une approche participative et inclusive permettant de remédier aux dysfonctionnements constatés au niveau des villes marocaines et d'en augmenter la compétitivité tant à l'échelle nationale qu'internationale. A son tour, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, avait affirmé, à la même occasion, que la correction de ces dysfonctionnements passe par la coordination des interventions des différents acteurs, y compris les départements gouvernementaux, les institutions publiques et les collectivités locales, et ce, dans le cadre d'une politique de la ville dotée d'objectifs, de moyens de financement et d'outils d'exécution bien déterminés. Les Assises nationales, qui viennent couronner un large processus de concertations nationales et régionales, ont été marquées par l'organisation de trois séances de travail pour présenter la vision stratégique de la politique de la ville et discuter de la question de la gouvernance et des mesures à prendre pour relever les défis qui se posent dans ce domaine.