Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 ce dimanche en France métropolitaine pour le second tour des élections législatives que la gauche espère remporter avec une large majorité. Selon plus d'un observateur et plusieurs sondages, le Parti socialiste semblait en route pour une nette victoire, malgré une dernière semaine de campagne parasitée par la rivalité entre l'ancienne et l'actuelle compagnes du chef de l'Etat. Un mois après l'entrée en fonction du deuxième président socialiste de la Ve République, quelque 40 millions d'électeurs sont appelés à élire 541 députés parmi 1.102 candidats. Trente-six ont été élus au premier tour dimanche dernier: 22 PS, neuf UMP, un divers droite, un divers gauche, un radical de gauche, un Nouveau centre et un Europe Ecologie-Les Verts. Les résultats du premier tour laissent ouverte l'hypothèse d'une majorité absolue pour le Parti socialiste avec ses alliés radicaux de gauche, soit au moins 289 députés sur 577, faute de quoi il devra composer avec les Verts, voire le Front de gauche. Vingt ministres restent en lice, après l'élection dès le premier tour du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et de cinq de ses ministres - Laurent Fabius (Affaires étrangères), Victorin Lurel (Outre-mer), Delphine Batho (déléguée à la Justice), Bernard Cazeneuve (Affaires européennes) et Philippe Cuvillier (Transports). Jean-Marc Ayrault a annoncé qu'un ministre battu devrait quitter le gouvernement. Si la victoire de la gauche esquissée au premier tour se confirme, le nouveau gouvernement devrait être connu jeudi, en vue d'un premier conseil des ministres vendredi matin, a-t-on déclaré dans l'entourage du chef de l'Etat. Doté d'une majorité, François Hollande «entrera dans le vif du sujet», a-t-on ajouté. Le vote a commencé samedi en Outre-mer et dans les circonscriptions des Français de l'étranger. Sur 34 triangulaires au deuxième tour, 28 impliquent le FN, également engagé dans 20 duels avec la gauche et neuf avec l'UMP. Parmi les triangulaires sans FN figure la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, où le président du MoDem, François Bayrou, joue une partie difficile face à Nathalie Chabanne (PS) et Eric Saubatte (UMP). Dans la 9e des Hauts-de-Seine, l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant (UMP) affronte le dissident UMP Thierry Solère et la PS Martine Even. Parmi les triangulaires où le FN est présent, on trouve la 2e circonscription du Gard où l'avocat Gilbert Collard est concurrencé par l'UMP Etienne Mourrut et la PS Katy Guyot. Dans la 3e du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen (FN) affronte le député UMP sortant et la candidate socialiste qui a refusé de se retirer comme le lui demandait la direction nationale du PS. A La Rochelle, dans la première circonscription de Charente-Maritime, la candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal, ancienne compagne de François Hollande, est quant à elle en difficulté face au dissident socialiste Oliver Falorni, soutenu par la droite locale et par la compagne actuelle du président, Valérie Trierweiler. Une dizaine de candidats sont assurés de leur élection ou réélection: ils sont seuls en lice, le candidat arrivé en seconde position s'étant désisté. Le premier tour avait été marqué par une abstention record de près de 43%.