Rachid Karmouti n'a fait l'objet ni d'enlèvement, ni de torture au poste de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca, contrairement aux informations véhiculées par certains médias, indique mercredi un communiqué du ministère de la Justice et des libertés. Le ministère assure avoir ouvert une enquête minutieuse sur des allégations rapportées par certains médias qui, citant le communiqué d'une association, ont avancé que l'intéressé aurait fait l'objet d'enlèvement et de torture au poste de la BNPJ ou qu'on lui aurait arraché trois dents à l'aide d'une pince. Après son audition par le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca, l'intéressé a prétendu avoir perdu une seule dent et non trois, contrairement aux allégations avancées. Partant de ces déclarations, l'intéressé a été soumis à une expertise médicale effectuée par trois spécialistes (un dentiste, un paro-dontologiste et un médecin légiste) qui ont conclu au «non-fondé de ces allégations au vu du diagnostic clinique et de l'examen radiologique auquel l'intéressé a été soumis». «Le rapport de l'expertise a conclu que l'emplacement de la dent supposée avoir été arrachée s'est cicatrisé sans laisser de traces de fissuration de l'os. Sa perte est due à la hauteur réduite de l'alvéole, signe d'une affection générale d'orthodontie dans ses phases finales, particulièrement à cause du manque de dents voisines d'appui, ce qui explique le déchaussement de toutes les dents et leur perte, même en l'absence de toute violence», explique le communiqué. S'agissant de l'enlèvement supposé de l'intéressé, durant son sommeil, la même source signale que son interpellation a eu lieu par des éléments de la police près du siège du ministère de la Justice et des libertés et qu'il a été évacué, à bord d'une ambulance des services de police, vers la permanence de l'arrondissement Hassan-Agdal, comme il ressort du PV établi par l'officier de permanence, dont copie est jointe au dossier, mais aussi de l'enregistrement des caméras de surveillance du ministère et de l'avis remis par les vigiles de sécurité aux services administratifs du ministère. Le communiqué relève qu'en se basant sur les procédures, documents et résultats de l'enquête, le ministère de la Justice et des libertés a organisé, mercredi, une conférence de pressé en présence de supports médiatiques et d'associations des droits de l'Homme, au cours de laquelle ont été présentés tous les documents et données qui ne laissent planer aucun doute sur le fait que les dents de l'intéressé n'ont subi aucun arrachement de la part des éléments de la police judiciaire lors de sa garde-à-vue. Le ministre exhorte les médias à s'assurer de la véracité des informations qu'ils publient, par respect du droit du citoyen à une information crédible.