Mais où est ce temps ? Ce bon vieux temps dont on parle souvent, tout domaine confondu. Le sport, entre autres, tout le sport aussi, le foot y compris. Ne dit-on pas à nos jeunes « Kane zamane » ou « ya hasra ». On vous parle d'un temps, un temps lointain où le meilleur joueur du monde était marocain, feu Hadj Larbi Ben Barek. Il a, en son temps émerveillé l'Europe dès son jeune âge, par son talent, son éducation, sa bonne foi et son honnêteté, sans insister sur son remarquable charisme, on l'avait surnommé la perle noire. Et plus, cet autre temps où les Baba, Tatum, Zhar, Bettache, Akesbi et ce fameux prince du parc, l'élégant et jovial Belmahjoub, étaient ovationnés d'abord là bas en dehors de nos frontières puis un peu plus tard chez eux dans leur patrie, Akesbi au FUS, Zhar et Tatum au WAC et Bettache au RAC depuis les journaux locaux en faisaient leur quotidien. Mon Dieu... mon Dieu, où est passé ce merveilleux temps où feu Slimani, Allal, Bamous et leurs compagnons d'aventure mondiale, avaient tout simplement conquis le monde du foot. Ce temps là, en 1970, le Maroc avait malmené la grande Allemagne de Muller, Seller, Bekenbauer Honness... un exploit pour « un bleu » de ce temps et une présence mondiale remarquable et très remarquée. Nous insistons sur ces temps pour les rappeler à M. Eric Gerets, peut être les ignore-t-il ou en fait-il fi ? Et c'était tout juste pour lui faire connaître qu'il est aux commandes d'un groupe au passé footballistique historique. Il y a eu d'autres temps, les uns, aussi remarquables que les autres. Comme par exemple, l'époque où le Maroc avait remporté sa 1ère Coupe d'Afrique des Nations, un exploit unique en son genre depuis 1976... n'est ce-ce pas trop, c'était un autre temps de splendeur. Comme ceci et cela, le Maroc en a vécu à gogo mais faute de temps, on passe illico-presto à cette fameuse année 1986, un temps de rêve. L'époque où notre team national fût la 1ère équipe arabe et africaine à franchir le cap des 16ème d'une Coupe du Monde et retrouver une nouvelle fois l'Allemagne, cette fois, celle de Mathéaus et compagnie. Vaudrait-il mieux couper court à ces souvenirs aux risques de crever l'abcès et soulever certaines dérogations ? Ou alors... en voulez-vous encore ? Bon.. en bref. Des bons moments avec les mondiaux mexicains... italiens et français Beaucoup moins bien aux Etats Unies avec feu Blinda. Et puis le temps de la relâche ! Un peu prolongée certes.. Et notre temps... quoi de mieux ou de pareil uniquement. C'est à M. Eric que la rue, une rue de colère qui s'adresse et s'enquiert. Absolument rien, l'absentéisme crève les yeux et les télés, du n'importe quoi qui nous a propulsé ou pire des temps, celui que nous vivons et que nous craignons. Et devant une telle mascarade, nul n'ose hausser le ton et stopper l'hémorragie. L'amertume le dégoût et le désespoir. Dur, dur pour notre malchanceux multimillionnaire et ses recruteurs dont on ne nie pas la bonne intention. Sauf que le résultat escompté n'a pas suivi, tout a foiré. Dans ce cas, faut-il rester les bras croisés, on se le demande ? En voudrait-on à notre sélectionneur ? Par la force des événements, oui ! A-t-il failli à son devoir ? Ma foi, non, en tout cas, pas volontairement disons que les dieux du foot ne l'ont pas accompagné dans sa mission. En ce qui nous concerne, il nous a laissé sur notre faim jusqu'à la fin de la C.A.N. Vivement, le sursaut d'orgueil, c'est vrai, qu'en homme pondéré et sage, il ne nous avait pas promis la lune au Gabon, il avait parlé d'une prestation honorable tout court. Même ce minimum, il n'a pu nous l'offrir, comme quoi, tout semble flou et d'aucun goût. Dans un tel état d'esprit, oserions nous garder un quelconque espoir, allusion faite à la route au Brésil. Le petit mais combien miraculeux et précieux but de Kharja contre la Gambie nous autorise à aller au bout de nos rêves... bien que ! Merci à toi Kharja et merci aussi à Lamyayhri, sans lui ça aurait été fini et la boucle bouclée. Notre foot nous emballe des fois jusqu'à nous faire parler méchant... Désolé ! mais nous en sommes tellement « accrocs » qu'il nous arrive d'en dire trop. Mais sans rancune, de part et d'autre. On a tellement souffert qu'on mériterait un vrai « ouf » de soulagement. Seule une victoire face à la Côte d'Ivoire est à même de nous le procurer. Alors rêvons. Même si les Drogba , Keïta et toute la clique orange le voit d'un autre œil. Ça va être très dur pour nos jeunots. Mais bon, le foot n'a jamais été une science exacte, autrement l'Italie n'aurait jamais été battue à domicile par l'une des Corée. Alors... comprendra qui voudra, n'est-ce pas M. Gerets à vous d'agir. Une miraculeuse victoire là-bas ne pourra qu'être salutaire, unificatrice et de bon augure pour le futur, le notre et celui de notre sélectionneur. S'il veut rester parmi nous, il n'a pas 36 solutions on lui souhaite la meilleure... la victoire sur la Côte d'Ivoire. C'est quand même notre capitaine de bord, s'il coule... he bien, nous coulons avec, surtout pas avec un temps pareil.