Une information récente publiée par L'office national des chemins de Fer au Maroc, a fait état qu'en 2011, il y a eu 100 morts percutés par des trains, dont plus de 40 seraient des suicides. De même ces derniers temps l'actualité marocaine a été dominée par des cas de suicide de jeunes chômeurs par immolation ou de jeunes filles par l'absorption de produits toxiques comme réaction ultime à des viols dont elles étaient victimes. Ajoutez à cela que plusieurs observateurs de la santé publique au Maroc, rapportent que plusieurs morts dans les services des urgences dans les hôpitaux, sont dus à des suicides, mais ne sont pas comptabilisés, car les médecins compatissent avec les familles des suicidés et mettent la mention "Arrêt cardiaque" comme cause de décès. Par ailleurs, en épluchant les dossiers de consultations des urgences de l'Hôpital AR-RAZI, établissement psychiatrique du Centre Hospitalier Ibn Sina (CHIS), durant l'année 2010, sur 13 177 patients consultants aux urgences durant cette année, 95 malades ont consulté pour tentative de suicide soit 0,75 %. C'est le premier constat chiffré d'une récente étude, présentée par une équipe de psychiatres lors d'une journée scientifique de la société marocaine de psychiatrie. Tous ces arguments ont poussé le Top management du CHU Ibn Sina à mettre sur les rails un projet de création d'une unité de suicidologie et d'une consultation de prévention des tentatives de suicide, indique, son directeur Pr. Al Montacer Charif CHEFCHAOUNI. Le travail scinetifique sus-cité avait pour objectif de cerner les caractéristiques sociodémographiques des suicidants consultants aux urgences, d'identifier les facteurs de risque et les étiologies psychiatriques qui peuvent conduire au passage à l'acte Fatal. Il s'avère que presque 60% des suicidants sont des célibataires, marié 31%, divorcés et veufs 10%. L'âge moyen des patients est de 33 ans pour les hommes et 22 ans pour les femmes. Les tentatives de suicide sont peu fréquentes chez les personnes qui n'ont jamais suivi de scolarité et se voit beaucoup plus chez les personnes ayant suivis des études secondaires ou supérieures. Plus de la moitié de ceux et celles qui ont intenté à leurs vies ont un niveau socio-économique très faible. L'analyse psychologique chez ces suicidants relève des états dépressifs, associé à de l'anxiété et des trouble de la personnalité. L'addiction de ces patients à des substances psychoactives, au tabagisme, à l'alcoolisme et au cannabis est manifeste. Par ailleurs si cette étude montre que la prévalence des tentatives de suicide (TS) aux urgences de l'hôpital Arrazi est de 0,75%, les statistiques internationales l'estime entre 2 et 4%. Cela suppose que plusieurs Tentatives de suicide n'ont pas été recensé ou qu'ils ont consulté aux urgences des autres hôpitaux, sans être référées à une consultation psychiatrique.