A peine l'année scolaire entamée, nos élèves sont sollicités pour faire des heures supplémentaires de soutien, ou de rattrapage, ou de consolidation, ou de renforcement, ou de tout ce que vous voulez, ou de tout ce que vous ne voulez pas, ou tout simplement de tout ce que vous ne comprendrez jamais. Mais dans tous les cas, ce sont des heures supplémentaires c'est-à-dire secondaires, subsidiaires, circonstancielles, annexes et donc répondant à un déficit. Et qui dispense donc ces heures supplémentaires ? Une enquête locale a permis de dégager les conclusions suivantes : ● 78 % sont des enseignants de la classe. ● 16 % sont d'autres enseignants. ● 06 % sont des diplômés chômeurs. Pour savoir pourquoi les élèves optent pour leurs propres professeurs, nous avons évité d'évoquer les bassesses de la contrainte sous toutes ses formes, mais nous avons sollicité les justifications du choix : ● 54 % optent pour le passe-droit des notes. ● 26 % optent pour la communication implicite des devoirs surveillés. ● 20 % optent pour la compétence. Pour les lieux où se déroulent les heures supplémentaires : ● 54 % : dans des établissements privés (moins cher qu'à domicile). ● 36 % : au domicile de l'enseignant. ● 10 % : au domicile de l'élève (individuellement ou en groupe). Pour les rétributions ou honoraires, le paiement se fait selon deux options : ● Cours dans établissements privés : selon contrat oral mais aussi, et il faut le dire franchement, illégal entre le professeur et le « patron » de l'école pour soutirer le maximum « du client » qui n'est autre que l'élève. ● Cours à domicile : paiement direct après marchandages et mêmes jeux de spéculation et on parle même, ces derniers jours, de courtiers commandités par certains enseignants pour s'accaparer du maximum de « clients ». Ainsi, à la lecture de toutes ces données, on en déduit que toute tentative d'interdire la pratique illégale des heures supplémentaires serait presque impossible. Certes, des notes ministérielles ont été émises et diffusées pour blâmer ces agissements répréhensibles, mais les choses ne font qu'empirer puisque la concurrence entre certains « donneurs » d'heures sup souvent entachée de bassesses en fait un « marché » presque à la criée. Devant donc cette situation fort déplorable, le ministère de tutelle est, aujourd'hui et plus que jamais, appelé à traiter ce phénomène qui est en train de corrompre et de souiller la réputation de l'enseignant en creusant de graves écarts de confiance entre les parents et les enseignants. Selon beaucoup de parents d'élèves, les heures supplémentaires devraient être assujetties à une réglementation rigoureuse et surtout être passibles d'une autorisation pour ne se dérouler que dans des établissements scolaires publics ou privés, mais obligatoirement contrôlés et accrédités par le MEN. Par conséquent, ce mode de soutien pédagogique devrait être légalement réglementé afin de contribuer efficacement et réellement au renforcement des acquis et des processus et mécanismes de résolution des déficits scolaires. Dans cette même optique, ces cours de soutien seront conçus comme des processus de régulation et d'amélioration des compétences et aptitudes de l'élève de façon à ce qu'il puisse combler ses déficits spécifiques et donc s'intégrer dans le groupe – classe. Le plus scandaleux dans ces pratiques, c'est que souvent l'exercice de ces heures sup par les enseignants du MEN se fait au détriment des élèves car certains profs abusent et se trouvent carrément éreintés, affaiblis et stressés lors de leurs cours officiels. Un autre aléa beaucoup plus grave, c'est que la majorité des homes Works est faite par le prof pour conquérir ses « clients » et nos élèves, le jour des exams régionaux ou nationaux, se trouvent confrontés à une réalité amère : seuls et sans armes ! Comme quoi, les parents auraient acheté la paresse et la fainéantise de leurs enfants avec leur propre argent. Pour conclure, nous lançons un appel à ces enseignants qui abusent et à ces directeurs des écoles privées rapaces du gain et surtout aux responsables du MEN pour qu'ils rendent à ces cours de soutien la noblesse de leurs objectifs et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes.