Le socialiste François Hollande a remporté le second tour de l'élection présidentielle en France, dimanche, avec 51,62 pc des suffrages, contre 48,38 pc pour le président sortant Nicolas Sarkozy, selon les résultats définitifs pour la France entière communiqués lundi par le ministère de l'Intérieur. Le nouveau président élu a recueilli 18.000.438 voix et le président sortant, 16.869.371, soit une différence de 1.131.067 voix, selon ces résultats intégrant les votes des Français de l'étranger. La participation a été de 80,34 pc, soit un peu plus de 37 millions de votants, et l'abstention de 19,66 pc, soit un peu plus de neuf millions. Les bulletins blancs ou nuls ont représenté 5,80 pc des votants et 4,66 pc des inscrits, soit plus de 2,1 millions de personnes. Hors de France, Nicolas Sarkozy arrive en tête des suffrages avec 53,05 pc, devant François Hollande qui récolte 46,95 pc des voix. Le chiffre de l'abstention s'élève lui à 57,82 pc chez les expatriés. Ces résultats sont soumis à la validation du Conseil constitutionnel avant leur proclamation. François Hollande devient ainsi le 7ème président de la Vème République en France et le deuxième président socialiste après François Mitterrand (1981-1995). Devant la foule dans son fief de Tulle, en Corrèze, François Hollande a salué, dimanche soir, le choix des Français pour le «changement», promettant de tenir ses engagements en particulier pour la justice, la jeunesse et l'égalité. «Aujourd'hui même, je demande à être jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse. Chacun de mes choix, chacune de mes décisions se fondera sur ces seuls critères», a-t-il déclaré. «Au terme de mon mandat, je regarderai à mon tour ce que j'ai fait pour mon pays, je me poserai une seule question : est-ce que j'ai fait avancer la cause de l'égalité et est-ce que j'ai permis aux nouvelles générations de prendre toute leur place», a-t-il ajouté. «Trop de fractures, trop de blessures, trop de ruptures, trop de coupures ont pu séparer nos concitoyens. C'en est fini», a lancé le président élu, en allusion au mandat de Nicolas Sarkozy, auquel il a adressé «un salut républicain», soulignant le respect qu'il mérite pour avoir dirigé le pays dans une conjoncture de crise. Il a également promis d'être «le président de tous les Français» et que «chacun en France, dans la république, sera traité à égalité de droits et de devoirs» et qu'»aucun enfant de la république ne sera abandonné, relégué, discriminé». «Le premier devoir du président de la république, c'est de rassembler et d'assembler chaque citoyen à l'action commune pour relever les défis qui nous attendent», a relevé M. Hollande. Il a cité notamment le «redressement de la production pour sortir de la crise, la réduction des déficits pour maîtriser la dette, la préservation du modèle social pour assurer à tous le même accès au service public, l'égalité des territoires, et la priorité éducative : l'école de la république». Le président élu a également promis «la réorientation de l'Europe pour l'emploi, la croissance et l'avenir», notant que «l'austérité ne peut plus être une fatalité. Et c'est la mission qui est, désormais, la mienne : Donner à la construction européenne une dimension de croissance, d'emploi et de prospérité». Peu avant, le président sortant Nicolas Sarkozy a «assumé la responsabilité» de sa défaite face à son adversaire François Hollande. «La France a un nouveau président de la République, le peuple français a fait son choix, c'est un choix démocratique, républicain. François Hollande est le nouveau président de la France et doit être respecté», a-t-il déclaré devant ses sympathisants à Paris. «Je porte toute la responsabilité de cette défaite», a ajouté M. Sarkozy qui dit avoir téléphoné à M. Hollande pour lui souhaiter «la chance au milieu des épreuves». Il a tenu à remercier les millions de Français qui ont voté pour lui et adhéré aux valeurs républicaines qu'il défendait tout au long de la campagne, assurant qu'il a fait de son mieux pour mener à bien ce combat mais «dans la vie, il y a des succès et des échecs». M. Sarkozy qui avait déjà évoqué auparavant la possibilité de son retrait de la vie politique en cas de défaite, a indiqué que son «engagement sera désormais différent» auprès de la France dont il a l'honneur d'avoir été le président. «Après 35 ans de mandats politiques, 10 ans de responsabilité gouvernementale au plus haut niveau, 5 ans à la tête de l'Etat, mon engagement sera désormais différent», a-t-il dit. «Une autre époque s'ouvre, dans cette nouvelle époque je resterai l'un des vôtres et vous pourrez compter sur moi pour défendre nos idées et nos convictions, mais ma place ne pourra plus être la même», a-t-il ajouté. Hollande investi officiellement le 15 mai Le nouveau président français élu François Hollande prendra officiellement ses fonctions le 15 mai, lors d'une cérémonie de passation de pouvoir avec le président sortant Nicolas Sarkozy, a annoncé lundi la présidence française. «La passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande aura lieu le 15 mai», a déclaré l'Elysée, précisant que cette date a été fixée «d'un commun accord entre le secrétaire général de l'Elysée Xavier Musca et le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici». Par ailleurs, le nouveau président élu prendra part mardi aux côtés de Nicolas Sarkozy aux cérémonies du 8 mai marquant la fin de la Seconde guerre mondiale, selon la même source.