Le parc des villes jumelées de Mohammedia qui devait être un lieu de repos pour les adultes et surtout pour les enfants, est devenu un enfer pour ses visiteurs et pour les habitants des immeubles qui l'entourent. Pourtant, depuis qu'il a été réaménagé, ce parc est devenu le lieu le plus attractif de la ville, très prisé aussi bien par les Mohammédiens que par les non résidents. Sauf que, depuis quelque temps, cet espace vert n'a pas cessé de se dégrader pour devenir la source de toutes les pollutions: atmosphérique, sonore, terrestre, visuelle et autres. Ce qui gène aux entournures, c'est que l'autorité locale et le conseil municipal ne semblent pas trop préoccupés par le pourrissement de ce lieu de villégiature par excellence. Quand on sait que le siège de la préfecture surplombe le parc et que celui de la commune se trouve à quelques encablures de là, on reste pantois devant ce silence assourdissant des responsables. Ce qui ne constitue pas le seul contraste qui frappe ce jardin sponsorisé pourtant par une grande société locale. Si l'entretien quotidien est assuré, personne n'a pensé à engager un gardien pour protéger ce temple de la verdure (il en faut au moins quatre pour surveiller les quatre blocs du jardin). Du coup, les fleurs et le gazon sont chaque jour piétinés par les enfants insouciants, les adultes irresponsables, les chiens errants et les poneys qui y laissent aussi leurs crottins. Le parc sent mauvais depuis qu'on y a laissé parquer les marchands ambulants, les gargotiers, les SDF, les prostituées et une foire foraine installée depuis plus d'un an sur un terrain appartenant au président du conseil municipal. Pour un élu responsable de la tranquillité des habitants, on ne peut pas faire mieux que de transformer une foire foraine provisoire en un lieu de nuisances sonores qui dure toute l'année. Le comble c'est que parmi les riverains qui subissent ce calvaire au quotidien, se trouvent les habitants de deux résidences construites par ce même président du conseil municipal de surcroit promoteur immobilier. Quand on sert à ses propres clients la pilule amère du tapage diurne et nocturne, les pauvres administrés ne devront pas attendre grande chose de leur élu. La nuit tombée, la pollution sonore prend une ampleur terrifiante et l'anarchie devient totale avec des clochards qui se soulent au vu et au su de tout le monde. Les automobilistes éméchées qui stationnent aux abords du jardin participent à l'amplification de ce brouhaha en allumant à fond leurs chaines hi fi. Toutes portes ouvertes. A ciel ouvert, des groupes de jeunes passent toute la nuit dans le parc avec leurs tambours et leurs fanfares. L'orchestre des tapages nocturnes sera rejoint tout au long de la nuit par le bruit assourdissant des raids des quads et le concert des klaxons des cortèges de mariages qui convergent tous vers le parc. D'autant plus que les cafés du coin ne respectent pas les heures de fermeture et ouvrent jusqu'à l'aube au risque de n'accueillir que le lot des soulards et des prostituées qui trainent dans les parages. Normal que les bagarres soient légion puisque chacun agit comme bon lui semble et que personne ne semble vouloir appliquer la loi. Le parc est devenu le lieu de tous les vices. L'air pur et la verdure ont cédé la place à la prolifération de toutes les pollutions qu'elles soient sonore, atmosphérique, visuelle, voire résiduelle. Les gardiens de voiture qui poussent comme des champignons l'ont transformé en dépotoir en procédant au lavage des voitures à tel point que les saletés trainent partout. La boucle est bouclée d'autant plus que certains usagers du parc véhiculent souvent les vices comme la drogue, l'alcool et autres. Du coup, le parc s'est forgé une mauvaise réputation en devenant un lieu mal famé, fréquenté par des prostituées locales et d'autres en provenance des villes avoisinantes. Elles sont nombreuses celles qui attendent leurs clients sur les terrasses des cafés pour aller faire une passe et revenir faire le gué. Tout cela se passe au vu et su de tout le monde, c'est à croire que les autorités locales ont démissionné pour céder le pouvoir à l'anarchie. N'est ce pas démissionner que de fermer le seul poste de police qui existait à proximité du parc pour le donner à une association plurielle. On oublie que le danger pluriel viendra, à coup sûr, du parc si jamais les autorités concernées ne se ressaisissent pas et reprennent urgemment le pouvoir de la chose publique.